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Peut-on parler de travail intellectuel ?

Publié le 10/02/2011

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travail

 Il s'agit avant tout de « solliciter« la question pour faire apparaître l'objet de la réflexion. On a affaire ici à une expression couramment problématisée («travail intellectuel«). Il faudra donc dégager tour à tour les raisons de cette problématisation, le point de vue implicite qui la sous-tend, et enfin le point de vue à partir duquel on peut tout de même admettre l'expression — celle-ci étant clairement définie dans son contenu et sa légitimité éventuelle.     

travail

« — Analyse de domaines où l'activité intellectuelle comporte cet aspect de «réélaboration d'un donné»: a) Le «travail» de la science comme transformation critique des représentations premières et « production » deconnaissances (cf.

Bachelard, La formation de l'esprit scientifique, chapitre premier, Éditions Vrin, et Marx,Introduction à la critique de l'économie politique, Éditions Sociales). b) L'idée de « pratique théorique », ou l'implication d'un travail dans l'activité intellectuelle.

Cf.

Althusser (Pour Marx,pages 167-168.

Éditions Maspero) : « Par pratique en général nous entendons tout processus de transformation d'une matière première donnéedéterminée, en un produit déterminé, transformation effectuée pour un travail humain déterminé (...).

Cettedéfinition générale de la pratique inclut en soi la possibilité de la particularité (...).

Par théorie, nous entendronsdonc, à cet égard, une forme spécifique de la pratique, appartenant elle aussi à l'unité complexe de la pratiquesociale d'une société humaine déterminée.

La pratique théorique rentre sous la définition générale de la pratique.

Elletravaille sur une matière première (des représentations, concepts, faits) qui lui est donnée par d'autres pratiques,soit « empiriques », soit « techniques », soit « idéologiques »... • Troisième partie: réflexion sur la spécificité du travail intellectuel. — Un travail peut-il ne pas être intellectuel? En deçà d'une opposition entre la réflexion spéculative du penseur etl'activité fabricatrice du producteur, il faut relever les caractéristiques de tout travail entendu comme réalitéconstitutive de Y art au sens premier (tecnè en grec: utilisation de moyens et de savoir-faire appropriés en vued'une certaine fin).

Tout travail suppose la conscience d'une fin, et la maîtrise de techniques adéquates.

Il peutainsi produire « ce que la nature est impuissante à effectuer », ou l'imiter (cf.

Aristote, Physique, 2, 8, références 199 a et b du texte grec). — L'opposition traditionnelle de la conception et de l'exécution est-elle encore tenable? Deux tendancescontradictoires coexistent dans l'évolution du travail : d'un côté parcellisation, automatisation du travail, réduit leplus souvent à un acte mécanique répétitif et absurde (cf.

Friedmann, Le travail en miettes): de l'autre l'exigenced'une qualification de plus en plus poussée pour des produits où conception et exécution sont difficilementséparables.

Perspective: réserver la «pure exécution» à une automatisation intégrale et faire disparaître ainsi letravail aliéné et aliénant.

Mais cela ne suppose-t-il pas d'autres conditions sociales? (Cf.

plus bas, sujet 24, textede Marx.) • Conclusion. — Possibilité de parler d'un travail intellectuel. — N'est-ce pas en fait l'opposition exéction / conception qui est dépassée ?. »

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