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Peut-on parler d'un droit au travail ?

Publié le 23/01/2004

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Mais la conscience demeure subjective, intérieure à l'homme. En produisant des oeuvres et en transformant la nature, l'homme peut manifester « objectivement » cette humanité, à l'extérieur de lui-même. Le monde créé par l'homme et la nature transformée par lui sont des miroirs où il se reconnaît en tant qu'homme. Dans cette production, ce n'est pas la satisfaction des besoins qui est le but. A la différence de l'animal, l'homme ne produit pas seulement pour satisfaire des besoins vitaux. Marx dit même qu'il ne produit vraiment humainement qu'une fois le besoin vital satisfait. L'individu qui ne travaille que pour manger ne manifeste pas son humanité par son travail. Or c'est précisément ce qui se produit dans le cas du travail aliéné. Dans ce dernier, l'homme est privé du produit de son travail et le travail devient un moyen au lieu d'être une fin en lui-même. Il est possible de donner de ce texte deux interprétations assez différentes.
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« «Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l'homme et la nature.

L'homme y joue lui-mêmevis-à-vis de la nature le rôle d'unepuissance naturelle.

Les forces dontson corps est doué, bras et jambes,tête et mains, il les met enmouvement, afin de s'assimiler desmatières en leur donnant une formeutile à sa vie.

En même temps qu'il agitpar ce mouvement sur la natureextérieure et la modifie, il modifie sapropre nature, et développe lesfacultés qui y sommeillent.

Nous nenous arrêterons pas à cet étatprimordial du travail, où il n'a pasencore dépouillé son mode purementinstinctif.

Notre point de départ c'estle travail sous une forme quiappartient exclusivement à l'homme.Une araignée fait des opérations quiressemblent à celles du tisserand, etl'abeille confond par la structure deses cellules de cire l'habileté de plus d'un architecte.

Mais ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architectede l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avantde la construire dans sa ruche.

Le résultat auquel le travail aboutit, préexisteidéalement dans l'imagination du travailleur.

Ce n'est pas qu'il opèreseulement un changement de forme dans les matières naturelles ; il y réalisedu même coup son propre but dont il a conscience, qui détermine comme loison mode d'action, et auquel il doit subordonner sa volonté.

Et cettesubordination n'est pas momentanée.

L'oeuvre exige pendant toute sa durée,outre l'effort des organes qui agissent, une attention soutenue, laquelle nepeut elle-même résulter que d'une tension constante de la volonté.

Ellel'exige d'autant plus que, par son objet et son mode d'exécution, le travailentraîne moins le travailleur, qu'il se fait moins sentir à lui, comme le libre jeude ses forces corporelles et intellectuelles ; en un mot qu'il est moinsattrayant.

» Marx , « Le Capital »,I, 3 ième section, chapitre 7. Les premières lignes du texte soulignent le caractère formateur du travailpour l'humanité.

En produisant ses conditions de vie, l'homme se produit lui-même, il devient véritablement humain. Marx définit ensuite le travail, en le comparant à l'activité animale.

Si le travail humain s'en distingue, ce n'est pas par la qualité du produit (les cellules de l'abeilles sont parfaites) mais parla nature de l'activité elle-même.

Le travail est ne transformation consciente de la nature.Autrement dit travailler suppose l'existence préalable d'un projet à réaliser.

Il en résultepremièrement que le produit du travail est l'extériorisation ou l'objectivation d'une intentionhumaine ; deuxièmement que c'est une intention qui impose au travailleur les gestes à accompliret les techniques à utiliser. L'existence d'un projet contraint le travailleur.

Il n'agit pas au hasard maispour réaliser ce qu'il a dans la tête.

Ses forces intellectuelles et corporellesne sont pas mises en oeuvre librement, mais dans un but déterminé.

C'est ence sens que le travail n'est pas « attrayant ».

Et parce qu'il n'est pas attrayant et aussi parce qu'il prend du temps, le travail implique un effort dela volonté. J'ai le droit de «gagner ma vie»L'activité laborieuse est indispensable pour vivre.

A quelques exceptions près, l'homme doit travailler poursatisfaire ses besoins vitaux.

Le travail est donc, au moins, un droit indirect dans la mesure où nul ne peutcontester le droit à une vie d'homme libre que seul permet le travail. Le travail fait partie des «droits de l'homme»La «Déclaration universelle des droits de l'homme» de 1948 précise que le travail est un droit, c'est-à-dire quechacun doit pouvoir exercer une activité rémunératrice parce que, comme le précise l'article 25, «toutepersonne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille».

Deplus, la propriété est un «droit inviolable et sacré» et elle est le fruit normal du travail.. »

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