Devoir de Philosophie

Peut-on penser par soi-même ?

Publié le 14/09/2011

Extrait du document

Par définition, les hommes sont capables de penser par eux-mêmes : c’est une de nos particularité, nous sommes des être agissants et pensants.  En effet, comme le dit Alain, « la fonction de pensée ne se délègue point «, nul ne peut penser à ma place. La pensée est propre aux hommes, l’acte penser ne peut être effectué à ma place.  L’homme est doté d’une conscience, d’une raison. C’est-à-dire qu’il peut porter un jugement sur ses intentions et ses actes : faire un retour sur soi. Il est également doté d’une conscience psychologique : il peut juger les actes d’autrui. La conscience fait des hommes des sujets capables de penser par eux-mêmes. Par exemple, on regarde quelque chose et on sait que l’on voit, c’est cela avoir conscience de soi. On dirige ses pensées seul, elles nous appartiennent, nous sommes seul juge de celles-ci.

« Et si l’on sait que l’on est guidé par d’autres, pourquoi n’évitons-nous pas ce phénomène ? Comment pourrions-nousl’éviter et avoir ainsi une pensée totalement autonome ? La pensée de l’homme est donc influencée intérieurement et extérieurement.

Mais comment se fait-il que leshommes se laissent ainsi conditionner ?Dans son analyse sur la majorité et la minorité intellectuelle, Kant nous montre que l’homme est capable de forgerses propres pensées, à condition qu’il en ai la volonté.

Il est facile de se laisser guider par les autres, de laisser lesautres penser pour nous, décider à notre place, que l’ont peut aisément se laisser aller à la paresse, à la lâcheté.

Sil’on cède à ces facilités, on se retrouve en position de faiblesse, soumis à ceux qui décident à notre place.

Penserest alors inutile, nous n’avons plus de volonté propre et encore moins d’esprit critique : les mineurs sont soumis auxtuteurs.Les hommes paresseux et lâches deviennent manipulables et il est alors facile pour les tuteurs d’asservir un peuple,de leur imposer une pensée, une idéologie, un régime autoritaire.

Les tuteurs font oublier la notion de liberté :Etienne de La Boétie parle alors de « servitude volontaire ».

Les hommes qui ne pensent plus croient le rôle destuteurs indispensable à leurs vies, et n’envisagent pas une libération.Pour revenir sur l’idée du désir chez l’homme, on peut dire que les tuteurs, ayant pour but de garder le peupleassujetti, font tout pour leur créer de nouveaux désirs.

Par exemple, les sociétés de consommations, qui sont enconstantes innovations pour que la demande soit toujours présente.

Dans la plupart des sociétés, il est d’opinionpublique que celui que la vie est meilleure si on possède beaucoup.Mais les biens sont des objets, et lorsqu’on regarde l’étymologie du mot « objet », on remarque que ce mot signifie« ce qui est placé devant » ou « ce qui barre la route ».

Les objets, les possessions sont donc par définition desentraves à la liberté.

En possédant, l’homme est entravé.

Comme le dit Yves Charles Zarka, « Ce n’est donc pastoujours par la force et la violence qu’on peut perdre la liberté, mais aussi et souvent par des processus insensibleset doux, dans le bien-être matériel et la tranquillité qui servent de ressorts au moins provisoires à l’établissement dela servitude.

».En résumé, l’homme dans un état de servitude ne peut pas penser par lui-même.

Pour être libre, il faut tout d’abordqu’il le veuille, qu’il ai le courage de renoncer à la facilité et qu’il accepte des responsabilités.Pratiquer un doute cartésien comme évoqué précédemment permet de tout remettre en cause et d’avoir sa penséepropre à soi, malgré la nécessité de la présence d’autrui.

Si un homme pratique un doute radical, il arrivera à desvérités qu’il pourra confronter à autrui.

La méthode de Descartes permet une autonomie de pensée, une distinctionclaire entre le vrai et le faux, le juste et l’injuste.S’il était inculqué dès l’enfance aux hommes de pratiquer le doute, peut-être y aurait-il moins d’erreurs et de pièges.Mais cette méthode est compliquée et peu d’hommes si exercent, car comment vivre et s’intégrer dans une sociétési, libre de tout préjugés et de faux-semblants, ils trouvent cette société injuste.

Il est donc possible et nécessairede conserver des lois, des normes et des valeurs, tout en exerçant un esprit critique sur ses pensées.« La liberté […] suppose des dispositifs sociaux et institutionnels, ainsi qu’un esprit de liberté » dit Zarka.

Pour êtrelibre, l’homme doit donc vouloir être libre de tout préjugés, tout en connaissant ses droits et en s’imposant deslimites. Chaque homme a la capacité de penser par lui-même.

Cependant, on ne peut nier le fait que la présence d’autrui etl’environnement est indispensable à la réflexion.

Autrui a une grande influence sur mes pensées et mes actes, ilm’inculque les normes et les valeurs de la société.

Pour que je puisse me dire libre, il faut alors que je remette encause ce je sais, ce qui me guide, que je crois être juste.Pour être libre et maître de ses propres pensées, l’homme doit le vouloir, et constamment tout remettre en cause,car chaque jour il acquiert de nouvelles connaissances par la société où il vit.Penser par soi-même est donc un effort de volonté : on peut le faire à condition de le vouloir.Mais pour d’autres philosophes, penser n’est pas seulement quelque chose de volontaire, de conscient.

SelonNietzsche on ne devrait pas dire « je pense » mais plutôt « ça pense en moi ».

Cette idée se confirme avec Freud etses travaux sur « l’inconscient ».

Si cet inconscient existe, l’homme pense donc bien par lui-même, maisinconsciemment.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles