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Peut-on penser par soi-même ?

Publié le 26/12/2011

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Dès le IVe siècle avant JC, les sages grecs, Stoïciens ou Epicuriens, s'étaient penchés sur la maîtrise de la pensée, cela dans le but d'engendrer une société parfaitement lucide. Cela laissant à supposer que chacun avait la possibilité de penser par lui-même. "Penser, voilà le triomphe vrai de l'âme" écrivait V. Hugo. En ce cas la grandeur de l'homme a-t-elle été, ou est-elle encore, due à une parfaite autonomie de la pensée ? Pourtant, on n'aurait pas tort de penser que la multiplicité des illusions, superstitions, préjugés ou des différents préceptes peuvent compromettre cet illusoire bonheur d'une totale indépendance de la pensée. Sommes-nous réellement libres de penser par nous-même ?

Tout être vivant, de par son existence, est amené à penser, c'est le "cogito ergo sum" de Descartes. Ce qui nous différencie des animaux c'est que nous sommes capables de mettre en oeuvre notre conscience, et ce dès la naissance. Mais qu'est-ce que penser ? Il se pourrait que ce soit le fait de ressentir les choses, les sensations ou les idées. Condillac affirme que "le mot pensée [...] comprend dans son acceptation toutes les facultés de l'entendement et toutes celles de la volonté. Car penser c'est sentir, donner son attention, comparer, juger, réfléchir, imaginer, raisonner, désirer, avoir des passions, espérer, craindre. " La pensée n'est autre que la mise en oeuvre de la conscience. De ces bribes de définition peut surgir une question, à savoir, existe-t-il une pensée autonome ?Il semble exister un type de pensée qui, paradoxalement, pourrait paraître irréfléchie, que l'on pourrait considérer comme instinctive. il s'agit de la pensée dite spontanée.

« ce n'est pas toujours le cas.

Il suffit de prendre l'exemple criant de la publicité qui transforme les humains enmoutons de Panurge.

Mais le cloisonnement de notre esprit commence dès notre plus jeune âge par des préceptestels que l'éducation, la morale ou dans certains cas, la religion.

La formation d'un homme commence toujours parune bonne éducation, mais qu'est-ce ? Une bonne formation ? Ou plutôt une domination intellectuelle sur l'enfant ?Rien n'est plus subjectif que l'éducation car la personne pensant détenir la vérité enseignera celle-ci à une autreconsidérée comme ignorante.

il suffit d'apprendre quelque chose de faux à un enfant et il défendra cette idée mêmedevant la vérité.

L'enfant est dépourvu d'esprit critique et son jeune âge ne lui permet pas d'analyser correctementles informations qu'on lui apporte.

Par la suite l'enfant se basera sur une erreur, une idée fausse et sa conception dumonde n'en sera que plus floue.

Descartes l'a bien compris et l'exprime ainsi : " combien sont nombreuses les chosesfausses que dès mon plus jeune âge j'ai admis pour vraies et combien sont douteuses toutes celles que j'ai édifiéessur elles.

" Malgré cela, l'influence d'autrui n'est pas catégoriquement néfaste sur l'enfant.

Sans aide, commentl'enfant pourrait-il apprendre à parler et à penser ? Il a besoin de ses parents et professeurs pour s'éleverintellectuellement.

Et que penser de la religions ? L'enfant né dans une famille catholique se verra baptisé très peude temps après sa naissance sans pour autant l'avoir choisi, c'est ici les parents qui ont décidé pour lui.

S'ensuivraun enseignement religieux dispensé par le biais du catéchisme où on lui apprendra à distinguer le bien du mal,l'existence de Dieu, et l'enfant y croira puisqu'il est fort rare de rencontrer un enfant capable de critiquer sonenseignement, qu'il soit laïque ou religieux.

Ainsi les préceptes qui nous sont inculqués dans notre enfance sontconsidérés comme vrais jusqu'à l'obtention d'un esprit assez aiguisé pour les critiquer.

" La religion est l'opium dupeuple " disait Marx.

Enfin, penser comme tout le monde est bien plus simple que d'avoir son propre avis, ou en toutcas de l'affirmer, d'oser critiquer un système, une idée.

L'expérience de Solomon Asch (1951) témoigne du terriblepouvoir du conformisme sur les décisions d'un individu au sein d'un groupe.

Cette expérience avait pour but desoumettre un "cobaye" à un test de vision.

Il était accompagné par sept ou huit autres personnes qui, elles, étaientcomplices.

Dans la majeure partie des cas, le cobaye répondait en accord avec les complices, même si leur réponseétait fausse, et que la vraie bonne réponse était évidente.

Cela indique la difficulté qu'a un individu à défendre sesopinions face aux autres.

Ainsi notre pensée, soumise à une opinion de groupe, peut être modifiée.

C'est ce qu'onretrouve dans les phénomènes de mode, on a peur de se démarquer, peur d'affirmer son opinions, ses goûts, onredoute le regard des autres.

Finalement, malgré une capacité initiale à pouvoir penser de manière autonome, notreconscience est aliénée par bon nombre de facteurs tels que ceux que nous venons d'évoquer.

Mais alors, existe-t-ilun moyen de se libérer de cette emprise intellectuelle ?" Quand on veut, on peut.

" Pour penser par soi-même, il est d'abord nécessaire de le vouloir.

Sans être tropoptimiste, vouloir penser par soi-même c'est montrer sa détermination à être quelqu'un de différent, ce qui n'est passi facile.

Cela implique un véritable désir de distanciation avec les autres, afin de ne surtout pas devenir les autres,et cela malgré l'étau que la société renferme sur nous depuis notre naissance.

C'est pour cela que Kant définit lalocution " Sapere Aude " empruntée à Horace, comme étant la devise des Lumières.

Avant de pouvoir comprendreles autres, et ainsi s'en éloigner, par la pensée bien sûr, il est nécessaire de faire un travail sur soi.

La célèbremaxime "Connais-toi toi-même" à laquelle se référait Socrate, nous invite à observer, à analyser pour ainsi dire, sessentiments, ses sens, ses diverses motivations, en un mot à faire une introspection.

Chacun d'entre nous est tout àfait capable d'effectuer ce travail sur lui-même, ne serait-ce que pour éviter de renouveler les erreurs commises."Celui qui ignore son passé est condamné à le revivre." Avant de pouvoir analyser les pensée des autres, il fautd'abord commencer par se comprendre soi-même, et se connaître.

Pour s'affranchir de l'opinion commune, il estabsolument nécessaire d'exposer la sienne, de la faire connaître, de la rendre publique .

Après l'introspection, cetravail intérieur incontournable, nous devons nous exprimer, partager nos idées avec les autres.

Il ne faut pas secontenter de se tourner vers son "moi" pour exister.

L'homme a besoin des autres pour confronter ses opinions etainsi pouvoir se forger une pensée personnelle et indépendante.

C'est pour cela qu'il doit communiquer.

N'oublionspas que " ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement " comme disait Boileau. En conclusion, malgré la capacité innée de l'homme à penser par lui même, ce dernier est encadrée par bon nombrede préceptes tels que l'éducation, la religion, la morale, indispensables à une vie en société, auxquels peut venir segreffer un certain conformisme, qui rendent la pensée humaine quelque peu soumise, hétéronome.

En somme,parvenir à une autonomie dans la pensée est un travail long et difficile pour l'homme, mais pas impossible. Document demandé: http://www.devoir-de-philosophie.com/dissertation-68619.html. »

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