Devoir de Philosophie

Peut-on penser par soi-même sans penser contre soi-même ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Ainsi, nous avons vu dans un premier temps que penser par soi-même signifie que l'on pense contre soi-même au sens où cela implique qu'il faille se libérer de sa culture, des ses préjugés et des opinions dont on a hérité. Cependant, l'identité d'une personne ne se résume pas à ces opinions. Dans cette perspective, il semble bien que l'on puisse penser par soi-même sans penser contre soi-même car en effet, penser par soi-même, devenir intellectuellement majeur, c'est au contraire aller à la rencontre de soi-même et de sa liberté et c'est aussi réellement penser avec soi-même.

« Enfin, la philosophie libère d'un préjugé commun : le relativisme, qui signifie à chacun sa vérité, donc autant devérités que d'individus.Elle enseigne que le relativisme n'est pas la condition de la tolérance comme on pourrait le croire.

Le relativismemarque l'impossibilité de s'entendre sur des propositions communes.

Il faut au contraire discuter sérieusement,réfléchir afin de cheminer ensemble pour peut-être rapprocher deux opinions contraires.

La philosophie permetde conquérir un espace commun et public.

Elle permet de trouver un logos commun qui s'appuie sur le pouvoir de la raison.

Ainsi, la raison est à la fois personnelle et impersonnelle.

J'ai réfléchi mais n'importe qui aurait pu lefaire à ma place. 2-Cependant, l'identité d'une personne ne se fonde pas sur ses opinions.

Il faut différencier l'opinion de la pensée réfléchie.

Tandis que la première est l'adversaire de la vérité, laseconde en est le fondement.Grèce antique, Socrate : combat contre l'opinion ou doxa que les sophistes enseignent.

Il faut s'en libérer car l'opinion est un préjugé c'est-à-dire quelque chose qui est approuvé avant d'être jugé, quelque chose qui n'apas de fondement.Mes opinions ne fondent pas l'identité de ma personne.

Au travers d'elles en effet, ce sont des pouvoirs quis'expriment : le pouvoir de la tradition, des mœurs, le pouvoir religieux ou encore le pouvoir politique… Mesopinions sont des croyances qui prennent l'apparence d'une pensée libre et personnelle.En effet, sans que l'on s'en aperçoive, notre héritage culturel façonne nos opinions.

Ainsi, nous héritons desopinions de nos parents à travers notre éducation.

Ce qui me semble exprimer ma nature profonde ne vient enfait peut être pas de moi.

Par exemple : nous tenons pour vrai ce que nous apprenons à l'école sans pouvoir levérifier.Exemple : Wittgenstein, De la certitude : « Enfants nous apprenons des faits, par exemple que tout homme à un cerveau, et nous y ajoutons foi.

[…] je crois que j'ai des aïeux, que les gens qui se donnaient pour mesparents étaient réellement mes parents, etc.

Cette croyance peut ne jamais avoir été exprimée, et même lapensée qu'il en est ainsi peut ne jamais avoir été pensée ».De ce fait, il faut distinguer l'opinion de la pensée qui seule exprime ma liberté.

Penser c'est justifier sesopinions devant quelqu'un en vue d'obtenir sa libre adhésion.

Penser c'est n'accepter de n'obéir qu'à soi-même. 3- Ainsi, penser par soi-même c'est aller à la rencontre et à la découverte de soi-même, ce n'est pasrenier ce que l'on est initialement mais c'est composer à partir de notre héritage culturel puis évoluer.

D'une part, il est impossible de ne pas être soi, donc penser par soi-même n'implique pas que je pense contremoi-même au sens littéral du terme.C'est ce qu'affirme Kierkegaard : selon lui, il est impossible de se trahir.

Quoi qu'il arrive, quelles que soient lesidées auxquelles j'adhère, je ne peux pas échapper à moi même.

Ainsi, mes changements d'opinions même s'ilspeuvent affecter mon être social, ne peuvent pas atteindre mon être profond.

Je ne peux pas être autre choseque moi-même.D'autre part, s'orienter vers la pensée, vers une opinion droite qui ne serait déjà plus doxa , ce n'est pas se trahir mais c'est partir à la conquête de soi-même et de sa liberté.La philosophie va contre l'opinion et révèle l'esprit à lui-même.On ne se connaît pas, on est étranger à soi-même, on ne sait pas réellement ce que l'on pense et on n'est pasconscient de sa propre ignorance à propos du moi.

Il faut donc prendre conscience qu'on est ignorant et qu'oncroit savoir.

Pour mieux se connaître, il faut savoir qu'on ne sait pas.L'art de la maïeutique.

Socrate accouche les esprits d'eux-mêmes.

Il les révèle à eux-mêmes et leur apprend àêtre autonomes.

« connais toi toi-même » : chacun doit être le juge personnel de ses pensées.

« Je ne peuxque faire naître en toi-même, et si tu le veux, les pensées qui sont cachées au fond de toi ».« L'ironie socratique » : la méthode socratique est critique.

Il critique l'opinion et utilise le doute pour remettreen question les faux savoirs.

Sa méthode est la suivante : il interroge quelqu'un sur ce qu'il croit savoir etensuite il le met en contradiction avec lui-même afin de détruire ses convictions.Exemple : dans l' Alcibiade majeur , Socrate démontre à Alcibiade l'origine de l'opinion à propos de la question de la justice.

Socrate montre qu'on accepte le savoir de gens incompétents sans se poser de question.

Les règlessont préalables à l'expérience et sont un héritage social, une inculcation sociale façonnée par les mœurs denotre entourage social et par la tradition.

Alcibiade, qui veut exercer une charge politique, a appris de tout lemonde ce qu'est la justice.

Il croit savoir ce que c'est et ce pseudo savoir entraîne des convictions qui ne sontpas étayées sur des arguments.

Socrate va lui montrer qu'il faut questionner la justice, qu'il faut raisonner poursavoir réellement ce que c'est.

Il s'agit d'un apprentissage et non pas d'un héritage. Conclusion : Ainsi, nous avons vu dans un premier temps que penser par soi-même signifie que l'on pense contre soi-même ausens où cela implique qu'il faille se libérer de sa culture, des ses préjugés et des opinions dont on a hérité.Cependant, l'identité d'une personne ne se résume pas à ces opinions.

Dans cette perspective, il semble bien quel'on puisse penser par soi-même sans penser contre soi-même car en effet, penser par soi-même, devenirintellectuellement majeur, c'est au contraire aller à la rencontre de soi-même et de sa liberté et c'est aussiréellement penser avec soi-même.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles