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Peut-on penser sans préjuger ?

Publié le 16/07/2005

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Penser, est-ce forcément juger trop rapidement ? Si penser et juger sont identiques alors chaque fois que l’on commence à penser, on est déjà en train de former un jugement sans que l’on dispose de tous les éléments. On ne peut donc penser sans préjuger. Or, s’il en est ainsi la pensée n’est-elle pas condamnée au préjugé ? Et la pensée philosophique ne devient-elle pas alors un mythe ?
  • 1. Toute activité de la pensée est-elle forcément de l’ordre du jugement ?
Exemple : calculer, imaginer, rêver, désirer, etc.
  • 2. Penser, c’est juger : quand on commence à penser et que l’on juge, on est inévitablement en train de préjuger.
  • 3. Reste alors la question de savoir si l’on est pour autant prisonnier. Demeure-t-on forcément prisonnier du préjuger ?
  • I) On peut penser sans préjuger.
a) Philosopher c'est vaincre ses préjugés. b) La méthode doit venir à bout des préjugés. c) Il faut penser par soi-même.
  • II) Il est impossible de penser sans préjuger.
a) On connaît toujours contre une connaissance antérieure. b) Nous héritons des préjugés de notre enfance (Descartes). c) Toute culture est pétrie de préjugés.
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« Demande d'échange de corrigé de ENCRENAZ Philippe ( [email protected] ). Sujet déposé : Peut-on penser sans préjuger DISSERTATION PHILOSOPHIQUE SUJET : Peut-on penser sans préjuger ? INTRODUCTION : De tous les obstacles qui peuvent entraver la pensée et la détourner du vrai, le préjugé est sans doute le plus redoutable.

Opinion forgée ou adoptée sans réflexion ni examen, le préjugé n'apparaît jamais comme telà qui le professe et semble s'imposer avec la force de l'évidence.

N'est-il pas vrai d'ailleurs qu'il faut souventdéployer toutes les ressources de la pensée rationnelle et critique pour s'affranchir des préjugés ?Pourtant, à observer la résistance tenace que les préjugés opposent à leur mise à jour comme à leur réfutation, onen vient à se demander s'ils sont toujours évitables.

Peut-on seulement penser et réfléchir à quoi que ce soit sanspréjuger de quelque manière de ce que l'on pense et déjà de ce que l'on cherche ? La pensée la plus « pure » et laplus rigoureuse peut-elle se passer de vues ou de jugements préalables sur son objet ?C'est pourquoi il ne suffit pas ici de s'interroger sur ce qui rend les préjugés réfractaires à la raison comme à lavérité.

Encore faut-il, plus profondément, se demander si ceux-ci ne sont pas, d'une certaine façon, nécessaires àla pensée.

Peut-on penser sans préjuger ? 1.

Analyse du préjugé : Le préjugé relève de l'opinion, en ce qu'il implique la subjectivité de celui qui le professe. Mais il doit être distingué de l'erreur comme de l'ignorance et rattaché à l'illusion.

1.1 Plus que de l'opinion, qui se reconnaît parfois incertaine, le préjugé semble relever de la croyance : dispositionmentale qui porte à donner son assentiment à une idée ou à un jugement dont la vérité n'est pas garantie, mais quis'accompagne généralement - c'est son dogmatisme - de la forte conviction du contraire.

Mais encore faut-il noterque dans le cas du préjugé, cette conviction, pour subjective qu'elle soit, s'affirme d'autant plus vigoureusementqu'elle s'appuie sur des stéréotypes sociaux et culturels préexistants.

En ce sens, les préjugés sont cfe groupeavant d'être individuels.

Quelle que soit l'expérience « personnelle » qu'on invoque pour les justifier, leur ralliement àdes stéréotypes collectifs en vient souvent à s'avouer dans la prétention à « énoncer tout haut ce que beaucouppensent tout bas », dans des généralisations hâtives et indues.1.2 Le préjugé se distingue en cela de la simple erreur (bien qu'il soit à la source de jugements erronés), tout commede l'ignorance, qui n'en sont pas les véritables causes.

L'ignorance est un défaut de savoir qui peut être comblé parl'étude et éclairé par des preuves ; l'erreur peut être décelée et rectifiée par un examen attentif et méthodique.Dans les deux cas, l'ignorance et l'erreur sont supprimées.

Mais un préjugé se laisse rarement ébranler par despreuves et des raisonnements : sa résistance obstinée à la critique se double même souvent d'une aptitudeétonnante à retourner les arguments qu'on lui oppose, voire à pervertir le sens des faits les mieux établis.

L'hommedu préjugé a souvent, comme on dit, « l'esprit d'escalier » : il n'en « démord » pas et ne rend les armes qu'acculé àl'absurde.

D'où le caractère irrationnel du préjugé et l'effet quasiment « hypnotique » qu'il exerce sur ses adeptes.1.3 C'est ce qui entraîne à soupçonner que le préjugé révèle un défaut de pensée, plutôt que de connaissance oumême de logique : en transformant la simple possibilité de ce qui est cru en certitude absolue de ce qui est su, iltémoigne d'une radicalité qui relève de l'illusion.

Or, l'illusion survit à son élucidation parce qu'à la différence del'erreur elle est sous-tendue par des désirs ou des intérêts, qui ne sont pas supprimés mais tout au plus déplacéspar une critique rationnelle.

C'est pourquoi nombre de préjugés, bien que cent fois réfutés, renaissentinlassablement, fût-ce sous des formes masquées.

Mais, à vouloir s'imposer comme des évidences universellementpartagées, les préjugés trahissent le besoin d'en appeler à un argument d'autorité, comme s'ils pressentaientobscurément leur partialité ou leur non-sens (exemple : les préjugés ethnocentriques et leurs avatars connus :xénophobie, racisme).

< transition > Mais le préjugé n'est-il pas en cela inévitable ? Comment la pensée pourrait-elle seulement commencer si elle ne trouvait d'abord à s'appuyer sur des opinions préalables, des jugements ou des conjecturesprovisoires, bref sur des présupposés, quitte à les dépasser une fois son départ assuré?2.

Entendu en son sens le plus large et le plus neutre, comme présomption provisoire, le préjugé est peut-êtrenécessaire à la pensée, ne serait-ce que pour l'amener à s'élever à la formulation d'un problème.2.1 Avant d'être un obstacle à la pensée le préjugé en est peut-être une condition.

D'abord parce que tout préjugén'est pas faux : il est toujours une idée préconçue, mais qui peut être partiellement fondée ou justifiée (bien quecelui qui la soutienne ne sache pas pourquoi et comment elle est « vraie » : il « sait » sans savoir qu'il sait).

En. »

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