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Peut-on perdre sa liberté ?

Publié le 01/02/2004

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Mon pouvoir d'accomplir des actes est très limité, par les lois de la nature ou les lois juridiques. Quant à mon pouvoir de faire réussir mes actions, il est quasiment nul, puisque cela dépend du concours du reste du monde, ou encore de la chance. En y réfléchissant bien, je ne suis pas absolument certain d'être encore vivant demain ou tout à l'heure. Tant de choses peuvent arriver... En revanche, il est une chose qui ne dépend que de moi, sur laquelle j'ai un pouvoir absolu : c'est ma volonté. Moi seul décide de ce que je veux. Par exemple, si je ne veux pas aller à un endroit, on peut m'y contraindre par la force, mais on n'aura pas pu changer ma volonté. Je découvre, par cette réflexion, que je possède, comme chaque homme, une volonté absolument libre, ou encore un libre-arbitre, comme disent les philosophes. Je dispose donc d'un domaine de pouvoir et de liberté, qui est tout intérieur à moi-même. Le secret du bonheur.

 

La liberté semble faire l’objet d’une expérience ou tout au moins d’un désir universel. Partout, nous voyons des combats pour la liberté. Chacun semble donc vouloir être libre. Cependant, ce désir ne fonde pas ni la définition à donner à la liberté, ni une preuve de l’existence réelle de cette liberté. Il est vrai que la liberté est complexe à définir parce qu’elle couvre de nombreux domaines différents : liberté politique, liberté de penser, liberté d’action, liberté morale,…. Dans un premier temps, la liberté désigne la possibilité de faire ce que l’on veut. Je suis libre lorsque je peux mettre en œuvre ce que j’ai envie ou ce que j’ai décidé de faire. Or, le terme « perdre « signifie être privé de quelque chose dont on était en possession. Ainsi, il implique que la liberté soit première pour que l’homme puisse en être privée. Il s’agit ici de savoir donc si perdre la liberté a une signification, s’il est possible que cette expression s’incarne dans une situation. Or, il semble dans un premier temps, que l’homme peut ne plus être libre, devenir esclave. C’est une situation que l’on voit tous les jours. Pourtant, l’homme est-il premièrement libre ? Ne doit-il pas gagner la liberté ? De plus, l’homme n’a-t-il pas toujours le choix entre la liberté et l’esclavage ?

« - Pour Descartes, la liberté est une notion commune et première.

Selon lui,chacun la comprend et peut la saisir en lui-même.

La liberté se « connaît sanspreuve ».

L'expérience du libre arbitre semble en effet être présent en toutlieu et en tout temps.

Le libre arbitre désigne la capacité d'un sujet àprivilégier une voie dans une multitude de choix.

Dès que nous choisissons parexemple, ce que nous voulons faire de nos loisirs, nous exerçons notre liberté. « Il est si évident que nous avons une volonté libre, qui peut donner sonconsentement ou de ne le pas donner quand bon lui semble, que cela peutêtre compté pour une de nos plus communes leçons.

» ( Principes de philosophie ) - Pourtant, si la liberté est une notion première chez l'homme, il est possibleque sa capacité de choisir ce qu'il veut faire soit compromise.

En effet, nousl'avons dit la liberté en son sens premier est cette possibilité d'agir à son grésans que rien ne vienne contrarier son action.

L'étymologie du mot renvoie àliber qui signifie littéralement absence de contrainte.

Il désignait dans l'antiquité le statut du citoyen qui fait ce que bon lui semble par opposition àl'esclave qui est soumis à la volonté de son maître.

Dans ce sens, donc, dèsque quelqu'un ou quelque chose me contrainte à faire quelque chose contremon gré, je perds ma liberté, la possibilité de me poser comme auteur de mesactions et de mes désirs. - La liberté politique se définit aussi par cette possibilité de ne pas être entraver dans mon existence individuelle.Montesquieu fait consister la liberté politique " à ne point être contraint de faire ce que l'on ne doit pas vouloir."( De l'esprit des lois ").

Les différents régimes politiques totalitaires se définissent en ce qu'ils contraignent les individus, qu'ils réduisent leurs possibilité de se réunir, de s'exprimer.

Une loi qui m'interdit de sortir après 22h estainsi une loi qui réduit mon champ d'action et donc ma liberté.

Le régime nazie pour cela faisait perdre leur libertéaux citoyens et surtout aux juifs et autres personnes jugées indignes.

La prison même se définit par cette perte deliberté.

Pour Foucault, la caractéristique de la prison de nos jours est bien de priver la liberté, la possibilité de fairece que veut le détenu en l'enfermant dans un endroit clos. L'homme est condamné à être libre - Pourtant, nous dit Sartre, il est faux de considérer que l'homme peut perdresa liberté contre sa volonté.

Selon lui, cette expression serait une mauvaisefoi de l'homme devant sa responsabilité.

En effet, si l'homme est libre, ildécide de ses actes et la responsabilité de ses derniers lui reviententièrement.

Selon lui, l'homme « est condamné à être libre », Cela pour lui nevoulait pas dire que quelqu'un oblige l'homme à être libre, mais justement quepersonne n'a créé l'homme et son plan d'action n'est pas prédéterminé par unquelconque instinct ou une quelconque nature.

Pour le philosophe, l'existenceprécède l'essence chez l'homme, c'est-à-dire que l'homme n'est que ce qu'ilfait.

Aucun Dieu n'a pas fixé sa nature et par ce fait, il n'y a pas de valeursou d'ordre à suivre.

C'est à l'homme de se choisir.

« C'est ce que j'exprimeraien disant que l'homme est condamné à être libre.

Condamné, parce qu'il nes'est pas créé lui-même, et par ailleurs cependant libre, parce qu'une fois jetédans le monde il est responsable de tout ce qu'il fait.

» ( L'être et le néant ) - La liberté semble en effet toujours présente.

Sartre la définit commepossibilité de dire « oui » ou « non » dans toutes les situations.

Si quelqu'unm'oblige à faire quelque chose, je peux toujours refuser.

On peut objecter quesous la pression d'un revolver, je n'ai pas vraiment le choix de mes actions.Pourtant, je peux toujours choisir l'ultime solution, c'est-à-dire préférer mourirque faire ce que me l'on demande.

La thèse de Sartre qui est extrême, c'estque même l'esclave accepte sa situation, il pourrait toujours essayer de se libérer, de se révolter même au risque de sa vie.

La liberté de pensée par exemple est inaliénable.

Personne ne peutm'obliger à penser quelque chose puisque l'esprit, la conscience sont inatteignables. D'ailleurs même en disant que l'homme peut renoncer à sa liberté, remettre sa vie entre les mains de quelqu'unautre, on admet que l'homme a en premier lieu, le choix de conserver sa liberté ou de la refuser.

Cette possibilité derenoncer à sa liberté est énoncée par plusieurs philosophes tel Rousseau : « « renoncer à sa liberté, c'est renoncerà sa qualité de l'homme »( Du contrat social) - Dès lors, il n'est pas possible de perdre sa liberté.

Je peux toujours réactiver un choix personnel, suivre mesinclinaisons et ne pas accomplir ce que je n'ai pas envie d'accomplir.

Pourtant, l'homme peut lui même décider deperdre sa liberté par un acte libre, c'est-à-dire de se mettre sous la dépendance de quelqu'un d'autre.

En effet, laliberté entraîne nous l'avons dit une responsabilité totale et ce fait peut faire peur.

Pour Kant, les hommes préfèrenten effet rester esclave, ne pas avoir à décider par eux-mêmes.

« La paresse et la lâcheté sont les causes qui expliquent qu'un si grand nombre d'hommes[…], restent cependant volontiers, leur vie durant, mineurs , et qu'il soit. »

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