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Peut-on refuser l'idée d'un inconscient psychique ?

Publié le 01/10/2005

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De même faut-il croire que ce qui vient dans mes rêves, « ce qui sort de mes entrailles, sans que je l'aie composé ni délibéré, est une sorte d'oracle, cad une pensée venant des profondeurs « ? Alain répond résolument non. Non, il faut refuser de croire que les mouvements de notre corps signifient des pensées. Non il faut refuser d'interpréter ses propres rêves. « Il faut plutôt rejeter au mécanisme de la nature ces prétendues pensées, qui ne sont que des rencontres de signes « (« Sentiments, Passions & Signes «).Comme on le voit, la critique de l'inconscient qu'on trouve chez Alain ne porte pas sur tel ou tel point de la doctrine de Freud. Elle est absolument radicale parce qu'elle écarte, comme on l'a vu, le psychologisme. Au profit de la morale. Mais elle est radicale aussi parce qu'elle repose sur une certaine conception de l'homme. Pour les tenants de l'inconscient, il y a croyance en une intériorité, avec ses degrés de conscience, de préconscient, d'inconscient.

• Devant l'intitulé du sujet, que faire? Bien sûr, les thèses de Freud, d'Alain et de Sartre vont faire irruption dans votre mémoire. Leur utilisation sera fort utile. Donc, jetez immédiatement vos connaissances sur le papier. Elles vous aideront à organiser une pensée cohérente.

 • Mais il s'agit de bien mettre l'accent sur la question et aussi le problème spécifique. Pour ce faire, construisez une définition de l'inconscient, outil opératoire indispensable. Ici prime l'aspect notionnel et conceptuel. A partir de cet outil opératoire (inconscient = un système psychologique), des problèmes surgissent, multiples. Par exemple, vous pouvez vous demander : si l'on refuse l'idée d'un inconscient psychique, quel est le statut des pensées inopinées et étrangères au moi? Incontestablement, c'est un des problèmes qui surgit mais non point le problème. Ce dernier se manifeste à partir de l'examen de la formule : « inconscient psychique«. En effet, le mot d'inconscient désigne un des systèmes de l'appareil psychique humain. Par conséquent, que voudrait dire un inconscient qui ne serait pas psychique? Qu'est-ce que ça pourrait signifier? Au fond, «I faut  Nantes  bien voir que l'intitulé de la question porte sur un inconscient psychique et non pas sur un psychisme inconscient.  Ici, il est intéressant de noter la différence entre problème majeur posé par le sujet {ce dernier problème) et les problèmes annexes non constitutifs du sujet (premier problème soulevé avec les pensées inopinées). Attention! C'est la saisie de cette différence qui vous permet d'une manière générale de rédiger la dissertation adaptée au sujet.  • Enfin, utilisez ici le plan dialectique par thèse, antithèse et synthèse, qui se prête admirablement à un problème qui suscite et surtout a suscité des conceptions polémiques antithétiques (les cartésiens contre les freudiens, pour résumer les choses de façon simpliste!).

« Le texte de Freud est une réponse à des critiques nombreuses opposées à la notion de « psychique inconscient », plus simplement d'inconscient, compris comme une composante de l'appareil psychique. La formulation de la réponse de Freud est très ordonnée et commande les deux partie du texte : d'une part l'hypothèse est nécessaire ; d'autre part, elle est légitime. En même temps, la volonté d'une démarche scientifique est nettement affirmée : emploi de la notion d'inconscientcomme hypothèse, recours à l'observation de faits (actes manqués...), capacité d'aller au-delà de l'expérienceimmédiate, constitution d'une théorie (« gain de sens, cohérence »), vérification expérimentale par le recours à une pratique programmée qui, de manière ultime, valide l'hypothèse initiale. 1) Nécessité de l'hypothèse.

Jusqu'à Freud , l'idée de psychisme était strictement analogue à celle de conscience.

Freud rappelle lui-même la portée de cette interprétation : tout acte psychique bénéficie du témoignage de la conscience. 2) La position de Freud , au contraire, est la suivante : il y a des actes psychologiques conscients qui ne peuvent être expliqués que par des actes psychiques qui, eux, échappent « au témoignage de la conscience ». La conscience n'a pas de valeur explicative totale, mais seulement partielle.

Dans bien des cas, un actepsychique ne « bénéficie pas du témoignage de la conscience » , mais s'explique par un autre acte psychique : d'où l'idée d'enchaînement continu (et sous-jacent) des actes psychiques.

Alors que la conscience est unphénomène de surface dont « les données sont lacunaires » (et non pas continues), et même, souligne Freud , le plus souvent « extrêmement » lacunaires.

Autrement dit, il n'y a pas identité entre conscience et états psychiques, mais un champ plus large des états psychiques que celui de la conscience. Freud fournit des preuves.

On pourrait « contester » l'existence d'un inconscient chez l'homme sain.

Contre cette thèse, Freud argumente sur le principe du « aussi bien » : aussi bien l'homme bien portant, que le patient.

Avec des exemples facile à reconnaître pour soi-même, en ce qui concerne « l'homme sain » : les actes manqués, les rêves. Domaine immense, constamment présent dans notre vie quotidienne. Pour ce qui concerne le malade, Freud simplifie le vocabulaire médical en utilisant le terme générique : « tout ce qu'on appelle symptômes psychiques », quitte à employer aussi le terme plus technique de « phénomène compulsionnel ».

Mais les deux expressions renvoient bien à l'idée d'inconscient.

Tout symptôme est symptôme de quelque chose d'autre (un état psychique qui renvoie à un autre état psychique...) Quant à la compulsion, elle estcette tendance forte à répéter des situations névrotiques qui ne peut s'expliquer que par référence à uninconscient. Freud apporte aussi son témoignage de praticien : « notre expérience quitidienne la plus personnelle ».

En se référant au même modèle que précédemment : d'une part, des idées qui nous viennent sans que l'origine soitconsciente (et qui ne peuvent donc s'expliquer que par un autre rattachement : le rattachement à l'inconscient).D'autre part des « résultats de pensées » qui sont ces « actes psychiques » dont l'élaboration nous demeure cachée, sauf à les rapporter à d'autres actes psychiques, qui ne peuvent s'expliquer que par le recours àl'inconscient. Enfin, Freud résume les conséquences des deux hypothèses.

D'abord celle de ses adversaires, relativement disqualifiée au moment même de sa présentation (« si nous nous obstinons à.... »), puisqu'elle fait songer à une crispation sur une théorie ancienne & dépassée.

En bref, si l'on ne recourt pas à l'hypothèse de l'inconscient, lesactes conscients qu'on peut rassembler (et puisqu'on rejette l'hypothèse de l'inconscient, ce sont les seuls actesqu'on peut mettre bout à bout), compte tenu de leur caractère lacunaire, « demeurent incohérents et incompréhensibles ».

On voit comment Freud met en cause le privilège classique de la conscience : alors que la conscience est habituellement définie comme ce qui donne sens, le recours à la conscience fait de la suite desactes conscients collectés quelque chose d'insensé, à la fois dans son apparence (incohérence) et dans sa réalité(incompréhensible). Au contraire, Freud , exposant sa thèse, introduit l'inconscient (« nous interpolons les actes inconscients inférés »). Dès lors est comblé ce qui jusque-là était lacunaire.

L'accumulation « s'ordonne ».

Un ensemble cohérent se dessine.

C'est l'inconscient (et non la conscience) qui donne sens. D'où la recommandation de Freud propre à toute méthode scientifique : « aller au-delà de l'expérience [au sens d'apparence] immédiate ».

Donc aller au-delà du conscient, jusqu'à forger l'hypothèse de l'inconscient, même si cette notion n'est pas donnée strictement par l'expérience immédiate.

Pour Freud , les données immédiates de la conscience « sont insuffisantes » pour donner raison de la totalité des actes psychiques.

Au contraire, il est nécessaire de construire (à l'opposé du donné) la notion d'inconscient. Dans une seconde partie, beaucoup plus brève, Freud argumente sur la légitimité de l'hypothèse de l'inconscient. Maintenant il ne s'agit plus d'une théorie nouvelle plus fortement explicative que l'ancienne, donnant un « gain de. »

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