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Peut-on répondre à la question " qui suis-je " ?

Publié le 22/12/2005

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question
Se définir comme homme, et quel que soit le sens que l'on donne à ce terme, c'est beaucoup plus répondre à un « Que suis-je ? » qu'à un « Qui suis-je ? ». Saisir la spécificité du « Qui » implique la conscience d'une singularité, d'une unicité peut-être, en tout cas d'une existence qui n'est pas l'exacte équivalente de celle des autres. L'analyse de ce je, lorsqu'elle est instaurée dans les Confessions de saint Augustin, apparaît aussitôt comme longue, sinon interminable. Qu'il s'agisse des Essais de Montaigne ou des Confessions de Rousseau, les textes sont copieux, parce qu'il faut y tenir compte de l'évolution du je : le saisir tel qu'il est devenu n'a de sens que si l'on comprend le parcours accompli pour devenir ce qu'il est ou semble être. De surcroît, ce je paraît éminemment changeant, mobile : c'est le va-et-vient de Montaigne de l'épicurisme au stoïcisme, c'est la façon dont Rousseau essaie de débusquer, derrière chacun de ses sentiments, des causes éventuellement lointaines et des retentissements d'abord inaperçus.La longueur de l'exploration se confirme dans tous les journaux intimes : plus un sujet tente de se cerner pour se définir avec quelque précision, plus il s'engage dans des voies tortueuses, relativement auxquelles tout événement nouvellement vécu introduit de nouvelles perspectives ou de nouveaux échos. [II. Le Cogito]Plus radicale paraît l'attitude cartésienne, mais peut-être est-elle, en dépit de la certitude qu'elle procure.

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