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Peut-on penser qu'aujourd'hui dans notre société, l'école catholique est en mesure de rendre un service d'Eglise spécifique et pertinent ? Pour pouvoir répondre à la question, il faut avant tout faire un tour d'horizon sur ce qu'est une école catholique et ce qui s'y vit.

Publié le 18/08/2012

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question

« L'enseignement catholique est l'un des lieux privilégiés où l'Eglise peut révéler l'Homme à lui-même et lui faire découvrir le sens de son existence. « 8 Mais comment rejoindre chacun sur son chemin ? On a l'énorme chance de trouver dans la conception chrétienne de l'homme une dimension universelle c'est-à-dire que tout homme peut se reconnaitre dans les fondamentaux de l'anthropologie chrétienne. Les 11 premiers chapitres de la genèse peuvent être une porte pour comprendre l'universalité du message chrétien : Ces chapitres s'adressent à tous et déploient une conception de l'homme que tous peuvent entendre car elle ne repose sur aucune croyance et ne requiert pas la foi au ressuscité, l'élection effective du peuple de Dieu ne commençant qu'avec Abraham au chapitre 12. Ces textes montrent que, pour participer à la grande famille des Hommes que Dieu veut, avec la conception chrétienne de l'Homme, il n'y a pas besoin d'être baptisé, donc personne n'est exclu.

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« chaque fois que les hommes créent une alliance, ils continuent l'œuvre de Dieu. 6) Paul Malartre- 2001 Secrétaire Général de l'Enseignement Catholique7) L'École catholique au seuil du troisième millénaire, Congrégation pour l'Éducation Catholique, 28 décembre 1997 - §198) extraits des statuts de l'enseignement catholique Dans notre société en perte de repères, avec une morale plus que confuse, où se posent des questions de sens, où la lecture sectaire de la laïcité prétend enfermer la foidans la sphère privée, où prolifère à vitesse grand V l'individualisme, il y a un processus en marche pour effacer l'héritage basé sur la conception chrétienne del'Homme.

On veut oublier que l'éducation présuppose et implique une conception déterminée de l'homme et de la vie.

On ne peut pas enseigner sans éduquer, on nepeut pas éduquer sans une référence à une vision de ce qu'est chaque personne.

Et pour former des adultes libres et responsables, il faut qu'ils sachent d'où ilsviennent, comment vivre dans le monde, leur destinée… Si les parents sont les premiers responsables de l'éducation, pourtant « des responsabilités et des droits précisreviennent à la société civile en tant qu'il lui appartient d'organiser ce qui est nécessaire au bien commun temporel.

Elle a, entre autres tâches, à promouvoirl'éducation de la jeunesse de multiples manières.

L'école catholique participe à la mission d'éducation des jeunes en les aidant à construire une hiérarchie de valeurs età se situer dans ce monde »9.« C'est ainsi que l'école catholique, en s'ouvrant comme il convient aux progrès des temps, forme ses élèves pour qu'ils travaillent efficacement au bien de la citéterrestre et, en même temps, les préparer à travailler à l'extension du royaume de Dieu afin que, par l'exercice d'une vie exemplaire et apostolique, ils deviennentcomme un levain de salut pour la communauté des hommes.

».10 L'école catholique, étant un lieu où le message universel de l'Eglise peut être transmis, étant au service de la formation intégrale de l'homme, garantissant le droit desparents à choisir l'école qui réponde le mieux à leurs vues éducatives, on peut donc penser qu'aujourd'hui, dans notre société, elle est en mesure de rendre un serviced'Eglise spécifique et pertinent.

D'ailleurs, son association au service public est déjà en lui-même une reconnaissance du service rendu à la société.

Elle se déploiedonc en partenariat avec l'Education nationale au service d'une responsabilité essentielle : celle de l'avenir.Mais pour garder son « âme », elle doit sans cesse être vigilante à ne pas se laisser happer par ces nouveaux courants pouvant réduire l'école à un lieu d'apprentissagede la technique pure, où les résultats scolaires priment sur l'humain, où apprendre des contre-vérité sur l'humain devient normal…La philosophe Hanna Arendt nous dit que « l'éducation est le point où se décide si nous aimons assez le monde pour en assumer la responsabilité … C'est égalementavec l'éducation que nous décidons si nous aimons assez nos enfants pour ne pas les rejeter de notre monde, ni les abandonner à eux-mêmes, ni leur enlever leurchance d'entreprendre quelque chose de neuf, quelque chose que nous n'avions pas prévu, mais les préparer d'avance à la tâche de renouveler un mondecommun.

»11. Est-ce que l'enseignement catholique est prêt à relever le défi de ce troisième millénaire tout en étant constamment vigilant « à puiser sa raison d'être et son souci dedéveloppement dans la mission même de l'Eglise »12 et à faire confiance à Celui qui fait toute chose nouvelle ? –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– 9) Concile Vatican II GE « Les responsables de l'éducation ».10) Concile Vatican II GE « les écoles catholiques »11) Philosophe allemande du XXème siècle Extrait de « La crise de l'éducation » dans La crise de la culture, traduction Chantal Vezin, p.23712) Préambule du statut de l'enseignement catholique. »

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