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Peut-on reprocher a l'art d'etre inutile ?

Publié le 23/12/2005

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Si l'art n'est que simulacre, la beauté existe en elle-même, elle est une Idée et précisément une des plus belles. Qu'est-ce qu'un beau cheval ? N'est-ce pas un cheval conforme à l'Idée du cheval ou archétype, à l'idée de ce que doit être un cheval sensible pour être pleinement un Cheval. Un cheval est plus ou moins beau et son degré de beauté est proportionnel à sa conformité au modèle idéal ou Idée.  Est beau ce qui est ce qu'il doit être, laid ce qui ne l'est pas. Est beau ce qui est parfait. Comme la perfection n'est pas de ce monde, comme le cheval dans le pré ne sera jamais la copie exacte et sans défaut du modèle mais toujours une imitation imparfaite, la beauté la plus grande, réelle, est celle des Idées. Est beau ce qui existe pleinement et ce qui existe pleinement ce sont les Idées. La beauté est la perfection ou plénitude de l'Etre. La laideur est l'imperfection, l'incomplétude.

« mesure où elle est imitation de la première.

Les êtres naturels doivent leur existence à un Démiurge qui a façonnéla matière en contemplant le monde des Idées (« Timée » ).

De même le bon artisan fabrique son objet en se réglant sur son Idée.

Ces êtres ont moins de réalité que les Idées puisqu'ils se contentent de les imiter. · La troisième, la plus éloignée de la réalité telle qu'elle est en elle-même, est celle produite par le peintre puisqu'ilimite ce qui est déjà une imitation.

Elle est donc un presque rien, n'a pas plus de réalité que notre reflet dans lemiroir.

Elle est le reflet d'une apparence.

En fait, il n'y a rien à voir. Au nom de la vérité Platon critique l'art.

Les fondements de cette critique sont: la définition de l'art comme imitation, reproduction de la réalité sensible et à la définition de la réalité sensible comme apparence, apparencetrompeuse, apparence du vrai.

Non seulement l'artiste ne produit que des apparences et en accentue la puissancetrompeuse, mais encore il nous attache à ce monde des apparences en produisant des apparences qui plaisent,excitent les sens et l'imagination.

L'art, effet du désir sensible et des passions, les accroît en retour.

L'hommeraisonnable n'y a pas sa place.

L'art, ennemi de la vérité est ennemi de la morale.

On trouve ici la premièrecondamnation morale de l'art et par suite la première justification théorique de la censure artistique dont relèveencore la condamnation des « Fleurs du mal » au milieu du XXe.

Rousseau au XVIIIe, sur ce point fort différent des philosophes des Lumières, reprendra le flambeau de cette critique.

L'art n'élève pas l'âme, bien au contraire.Apparence, il joue le jeu des apparences.

Tout d'abord parce qu'il est, dans la société bourgeoise - société de lacomparaison, du faire-valoir, de l'hypocrisie, de la compétition -, indissociable d'une mise en scène sociale.

On vaau théâtre pour exhiber sa toilette et autres signes extérieurs de richesse, pour se comparer, médire, recueillir lespotins...

Ensuite parce qu'il nous plonge dans un monde fictif où nous pouvons à bon compte nous illusionner surnous-mêmes.

Par exemple nous versons de chaudes larmes en assistant an spectacle des malheurs d'autrui etnous restons froids et impassibles lorsque nous avons l'occasion de lui porter secours.

Mais cependant nous avonspu croire à notre bonté naturelle.

Pour Platon comme pour Rousseau l'art est un divertissement qui nous divertit, nous détourne de nous mêmes. Bien que Platon ne définisse pas l'art par la beauté, il est tout de même possible de nuancer son propos, à partir de la prise en compte de sa conception de la beauté.

Si l'art n'est que simulacre, la beauté existe en elle-même, elleest une Idée et précisément une des plus belles.

Qu'est-ce qu'un beau cheval ? N'est-ce pas un cheval conforme àl'Idée du cheval ou archétype, à l'idée de ce que doit être un cheval sensible pour être pleinement un Cheval.

Uncheval est plus ou moins beau et son degré de beauté est proportionnel à sa conformité au modèle idéal ou Idée.

Est beau ce qui est ce qu'il doit être, laid ce qui ne l'est pas.

Est beau ce qui est parfait.

Comme la perfection n'estpas de ce monde, comme le cheval dans le pré ne sera jamais la copie exacte et sans défaut du modèle maistoujours une imitation imparfaite, la beauté la plus grande, réelle, est celle des Idées.

Est beau ce qui existepleinement et ce qui existe pleinement ce sont les Idées.

La beauté est la perfection ou plénitude de l'Etre.

Lalaideur est l'imperfection, l'incomplétude.

Par conséquent, lorsque le peintre et le sculpteur reproduisent un beaucheval ou un beau corps d'athlète, leur oeuvre, pâle esquisse de la beauté idéale, en est tout de même le reflet.

Lepoète inspiré est sorti de la caverne, a contemplé l'idée du Beau et peut entraîner dans son sillon ses auditeurs.Ainsi le jugement de Platon sur l'art ne peut pas être simple bien qu'il insiste davantage sur la définition de l'art comme simulacre pernicieux. L'art est une activité non productive, destinée à satisfaire le goût des riches et des oisifs.

Il est l'expression mêmedu luxe, c'est-à-dire de ce qui est totalement superflu et qui cependant coûte en temps, en argent et en richessessacrifiées.

Si les sociétés n'avaient été composées que d'artistes, les hommes seraient morts de faim depuislongtemps.

En ce sens, la technique et son utilité est bien supérieure à l'art. L'art exprime la dénaturation de l'hommeRousseau a développé cette idée.

L'homme, dans l'état de nature, n'avaitbesoin de rien.

Il lui suffisait de boire l'eau qui coule dans la rivière, de cueillirle fruit qui pousse sur l'arbre.

Son malheur commence dès l'instant où il vachercher à produire des richesses, à fabriquer des objets de plus en plusraffinés.

L'art est le stade ultime de cette quête aliénante de l'inutile. «On croit m'embarrasser beaucoup en me demandant à quel point il fautborner le luxe.

Mon sentiment est qu'il n'en faut point du tout.

Tout estsource de mal au-delà du nécessaire physique.

La nature ne nous donne quetrop de besoins; et c'est au moins une très haute imprudence de les multipliersans nécessité, et de mettre, ainsi, son âme dans une plus grandedépendance.

Ce n'est pas sans raison que Socrate, regardant l'étalage d'uneboutique, se félicitait de n'avoir à faire de rien de tout cela.

Il y a cent àparier contre un, que le premier qui porta des sabots était un hommepunissable, à moins qu'il n'eût mal aux pieds.» ROUSSEAU. 2) On ne peut reprocher à l'art d'être inutile: Si l'art devenait utile, il yperdrait son essence.. »

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