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Peut-on rompre avec nos opinions ?

Publié le 27/02/2008

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Mais, à quoi tient cette distinction ? Pour Platon, elle se fonde sur la nature de l?âme humaine. En effet, celle-ci se divise en trois parties : la première se nomme en grec epithumia ; elle correspond à la région du bas-ventre et symbolise le combat que se livrent les désirs. La seconde, appelée thymos, se situe au niveau du c?ur et représente la partie volontaire et courageuse de l?âme. Elle est en fait le soutien de la troisième partie, que l?on nomme noùs et qui représente l?intelligence, la fonction intellective de l?âme. Pour Platon, la distinction entre science et opinion se fonde donc sur l?opposition entre epithumia et noùs. La partie désirante de l?âme représente en effet la nature changeante de l?opinion : nous soutenons telle opinion en fonction des circonstances et telle autre (contradictoire de la première) en fonction d?autres circonstances. Souvent, l?opinion est une manière de flatter l?amour-propre, donc d?assouvir des désirs. À l?inverse, la science relève, chez Platon précisément, de la considération des Idées (c?est-à-dire de ce que les choses sont en elles-mêmes et non pas des rapports d?intérêts qu?elles ont avec nous) par la partie intellective de l?âme. La science n?est dès lors soumise à aucune variation : une fois atteinte, elle est vraie inconditionnellement.

« inadéquate et 2° de se libérer d'elles, de rompre avec elles, en remontant de l'effet jusqu'à la cause, c'est-à-dire ensaisissant la pensée à sa racine.

Les degrés de la connaissance chez Spinoza « Je prie les lecteurs de distinguer soigneusement entre une idée, autrement dit un concept de l'esprit, et lesimages des choses que nous imaginons.

Il est nécessaire aussi de bien faire la distinction entre les idées et les motspar lesquels nous désignons les choses ».

La connaissance humaine comporte trois degrés :Le premier (connaissance du premier genre) est purement empirique, c'est la connaissance par ouï-dire, parexpérience vague, par images.

Elle exprime davantage le sujet avec ses désirs et ses craintes que l'objet.

Cetteconnaissance est fondamentalement mutilée, elle ne saisit qu'un aspect très partiel du réel.

La connaissance « dupremier genre » est la cause principale du fanatisme et de la superstition.

Mélange de réel et de fictif, elle est leproduit de l'imagination et la source des passions.

Elle induit un usage ambigu du langage : nous érigeons des termesabstraits en autant de réalités objectives, les paroles permettent toutes les libertés (tous les délires) et sur ceterrain se déploient les fictions, les mythes.

Les mots sont les signes des choses telles qu'elles apparaissent àl'imagination, non à l'entendement.Le deuxième genre de connaissance, c'est la connaissance discursive qui procède par enchaînements deraisonnements, la connaissance claire et distincte telle que les mathématiques nous en fournissent l'exemple. Le troisième genre de connaissance, c'est la connaissance intuitive, la perception évidente, immédiate d'un lienlogique d'implication.

Elle seule permet de parvenir à l'idée vraie, celle qui rend compte d'une réalité par la totalité deses causes ou de ses déterminations logiques.

C'est une connaissance qui relie chaque chose à toutes les autres,elle seule sera adéquate (à son objet), complète.

Il sera donc nécessaire de définir l'objet par sa seule essence ousa cause prochaine, ce n'est qu'ensuite que l'on pourra déduire ses propriétés.

Par exemple, le cercle est une figuredécrite par tout segment de droite dont une extrémité est fixe et l'autre mobile.

A partir de cette définition, onpourra déduire les propriétés du cercle.

Par exemple : les droites menées du centre à la circonférence sont égales.Le concept de la chose (ou sa définition) doit être tel que toutes ses propriétés puissent en être déduites.Il est remarquable que les exemples de connaissance du 3e genre (intuitive ou de l'essence) et du 2e genre(enchaînement de déductions) soient empruntés aux mathématiques; c'est là en effet la science qui ne laisseaucune prise au délire de l'imagination ni au verbalisme.L'idée ne consiste ni dans l'image ni dans les mots mais dans l'exercice de l'intellect qui coïncide avec son objet.

Lavérité ne sera donc pas du côté du senti ou du vécu, de l'existence en général, car tout ce qui s'offre à laperception sensible ou à l'imagination n'a aucune nécessité. III – Kant et l'autonomie de la raison Pour Spinoza, la libération de l'opinion se produit pour autant que l'on remonte aux causes de l'opinion : on abolit ainsi une pensée dépendante, carignorante des causes qui la détermine, au profit d'une pensée autonome,avertie des causes qui la produisent.

L'autonomie représente donc l'objectif àatteindre afin de rompre avec nos opinions.

Or, que représente l'autonomie ? Avec Kant, on peut définir l'autonomie comme le pouvoir de se déterminer ou de se normer soi-même.

Auto-nomos signifie se donner à soi (auto ) sa propre loi ( nomos ).

Mais s'agit-il pour autant de faire ou de penser ce que l'on veut ? Évidemment non.

Se normer soi-même indique deux chosesessentielles : 1° le « soi-même » s'oppose à l' « autre », en ce qu'êtreautonome ce n'est pas recevoir d'un élément extérieur des commandements,mais se les imposer à soi-même.

On est donc autonome pour autant que l'onest responsable et l'enfant qui se livre à ses caprices n'est pas autonome.

2°La norme, si elle n'est pas reçue de l'extérieur mais de l'intérieur (soi-même),demeure donc rationnelle, c'est-à-dire est issue de la raison.

En ce sens,déterminer soi-même sa propre norme signifie que celle-ci n'est pasdéterminée pathologiquement. Précisons que l'adverbe « pathologiquement » possède deux acceptions : d'une part, il renvoie au pathos , qui a donné le terme passion et qui évoque le fait de subir quelque chose ; on distingue ainsi l'action de la passion.

D'autre part, pathologiquement renvoie à ce que Kant appelle la sensibilité, c'est-à-dire tous les motifssensibles (désirs, instincts, pulsions) qui nous rapprochent de l'animalité et nous contraignent, nous conditionnent,malgré nous. L'autonomie signifie donc, en résumé, le recours à une pensée qui se détermine d'elle-même, qui est active et non soumise au désir, c'est-à-dire qui reste stable et non pas changeante, qui fait honneur à la rationalité del'homme et à son pouvoir de réflexion.

Rompre avec nos opinions, c'est ainsi se rendre autonome, pour autant quel'on soumet nos affections à notre raison, pour autant que l'on ne se contente pas de répéter les propos d'autrui,mais que l'on construit sa propre réflexion, pour autant qu'on ne préjuge pas et qu'on ne croit pas savoir tant quel'on n'a pas analysé les données d'un problème ou d'une situation.. »

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