« Peut-on se connaître soi-même ? »

On peut néanmoins trouver difficile à admettre que la question de la connaissance de soi passe par Dieu : cela voudrait dire qu'étant athée, je ne peux en aucun cas me connaître moi-même? Ne suis-je donc pas libre de choisir? C'est dans cette idée de liberté que peut provenir une réponse. L'Homme est une chose, un objet, basiquement : d'après Sartre, c'est ce que l'on pourrait nommé « l'être en soi «. Mais il est venu dans ce monde, et est conscient de cela, il sait qu'il existe, il est un « être pour soi «. Enfin – et c'est principalement ce qui va nous intéresser ici – il existe aussi par le regard d'autrui, en tant qu'«être pour autrui «. L'homme est toujours livré à autrui, c'est ainsi qu'il existe, par le regard, en tant que sujet. En effet, l'homme, lorsqu'il est toisé par un autre, apprend à se connaître, car c'est la seule façon qu'il à de pouvoir se révéler à lui-même, tel qu'il est. En ce sens, la connaissance de soi est une connaissance indirecte. Mais sa caractéristique principale est qu'elle est garante d'une certaine liberté : l'homme jouant en quelque sorte un rôle face aux autres et se mentant à lui-même en permanence, la connaissance de soi au travers d'autrui lui permet de choisir ce qu'il veut faire de lui, de se rendre compte qu'il est dans l'ombre et qu'il lui est nécessaire, sinon souhaitable, de revenir à la lumière de ce qu'il est vraiment, invariablement. Il pourra donc réellement se connaître soi-même, s'il le choisit.