Peut-on se connaître soi-même ?

               Se connaître soi-même n’est-il pas un pléonasme ? Se connaître n’est-ce pas d’emblé se connaître soi-même ? Pourquoi spécifier l’occurrence « soi-même « alors  que la forme pronominale aurait pu suffire ? Le « soi-même « désigne non le soi comme un objet ou une personne quelconque, mais l’ego, le soi qui nous constitue. N’est-il pas, en effet, plus ardu de se connaître que de savoir ce qui se tient à l’extérieur, le monde des choses ? Il est manifeste que la connaissance de soi tant sur le plan théorique que pratique n’est pas, loin s’en faut, la seule conscience de soi. Mais alors quels rapports entretiennent cette connaissance et la conscience de soi ?  Il est un autre fait, à savoir que la connaissance de soi n’est pas spontanée, immédiate. Il n’est pas aussi facile qu’on le pense de se connaître puisque la connaissance engendre ses propres difficultés. En effet, tenter de se rejoindre dans notre identité, n’est-ce pas prendre le risque de s’éloigner en se réifiant ? Puis-je être authentiquement objectif dans la connaissance de ma propre subjectivité ?