Devoir de Philosophie

Peut-on se connaître soi-même ?

Publié le 04/04/2011

Extrait du document

I. On peut se connaître soi-même  A. Légitimité du projet  B. La conscience comme condition nécessaire mais non suffisante de la connaissance de soi  C. Je ne suis pas seulement ce dont je suis conscient      II. Autrui : un facteur déterminant de la connaissance de soi  A. Les sciences humaines  B. Le proche  C. Découvrir grâce à autrui que je porte en moi quelque chose que j'ignore    III. Quel est le statut de la connaissance que je prends de moi-même ?  Partie rédigée     

La curiosité, le désir de comprendre conduisent les hommes à explorer la réalité toujours plus avant. Les progrès accélérés de sciences et des techniques permettent d'étudier l'infiniment grand comme l'infiniment petit et d'en élaborer une connaissance toujours plus précise. Cette volonté de conquête de l'esprit humain ne se heurte-t-elle pas à un obstacle insurmontable lorsqu'il s'agit de connaître le plus propre, le plus immédiat c'est-à-dire soi-même ? Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l'astronome n'en sait-il pas plus sur le mouvement des planètes que sur ce qui fait sa spécificité ? Le plus proche n'est-il pas ce qui se dérobe précisément parce qu'on le croit évident ? La connaissance de soi est-elle ce qui doit nous occuper ? Est-ce légitime et possible ? Devons-nous consacrer du temps et des efforts à cette recherche ou bien est-ce une recherche vaine et sans intérêt ?   

« qui cherchent à vaincre par le pouvoir de la parole alors que le dialogue platonicien s'efforce de dépasser cesrivalités pour se mettre au service de la recherche de la vérité.

La curiosité est une caractéristique humaine.

C'esten explorant le monde et soi-même que l'homme acquiert une plus grande maîtrise et une plus grande liberté.

C'estla condition d'une certaine sagesse et le moyen d'être auteur de sa vie au lieu d'être victime des circonstances.B.

La conscience comme condition nécessaire mais non suffisante de la connaissance de soiLa conscience de soi est une condition nécessaire mais non suffisante de la connaissance de soi ; un être nonconscient ne peut pas se connaître, mais un être conscient peut s'illusionner sur ce qu'il est.

La connaissance de soisuppose un sujet, une volonté d'exploration mais aussi une méthode.Descartes Réponses aux deuxièmes objections : « Par le nom de pensée, je comprends tout ce qui est tellement ennous que nous l'apercevons immédiatement par nous-même et en avons une connaissance intérieure ; ainsi toutesles opérations de la volonté, de l'entendement, de l'imagination, et des sens, sont des pensées »Pour Descartes, tout ce dont nous avons conscience est pensée.

Il n'y a de pensée que consciente.

La consciencede soi est immédiatement une connaissance de soi.Discours de la méthode : « Ce moi c'est-à-dire l'âme par laquelle je suis ce que je suis est entièrement distincte ducorps et même (…) plus aisée à connaître que lui.

»Alors que nous avons cette faculté d'introspection qui nous informe immédiatement sur notre âme, nous n'avons pasaccès par la conscience à ce qui se passe dans notre corps, dans l'activité de nos organes.

L'homme est un êtredouble, en tant que corps, il obéit aux lois de la nature, en tant qu'esprit, il est conscient de se penser et de seconnaître.

Pour se connaître, l'homme peut se représenter, incarner sa pensée dans une ½uvre qui lui donne uneimage de lui-même.C.

Je ne suis pas seulement ce dont je suis conscientSuffit-il comme le soutient Descartes d'avoir conscience d soi pour se connaître ? Ne suis je que ce dont je suisconscient ? Que se passe-t-il quand je dors par exemple ? est-ce que je cesse d'être moi-même ? Et surtoutcomment connaître ce dont on n'a pas conscience ? par exemple les rêves qu'on oublie souvent au réveil ne disent-ils pas quelque chose de nous-mêmes ?En outre une connaissance véritable ne suppose-t-elle pas objectivité et méthode ? L'introspection est-elle uneméthode à laquelle on peut faire confiance ? Quelle est la méthode qui pourrait neutraliser les préjugés que nousavons sur nous-mêmes ?On peut dénoncer dans le processus cognitif un dispositif qui s'efforce toujours de reconnaître dans l'inconnu ce quiest connu.

La science newtonienne par exemple s'appuie sur l'outil mathématique (sur ce qui est connu parce qu'ilest nôtre) pour expliquer l'extériorité (mouvement des planètes).

Galilée peut écrire que « la nature est un grandlivre écrit en langue mathématique ».

Descartes part de la certitude du cogito pour soutenir que la véritéscientifique est refondée.

Or connaître suppose toujours une prise de distance, un changement du regard.

Si lessciences humaines ont un coefficient de vérité moins fiable que les sciences de la nature c'est que le plus difficiledes objets reste l'homme peut-être parce qu'on croit le connaître.TRANSITION : Contrairement à ce qui pourrait paraître évident c'est à dire que nous sommes les mieux placés pournous connaître, nous pouvons faire valoir que cette proximité est plutôt un obstacle.

Cependant cette quête nousest apparue comme parfaitement légitime puisqu'elle doit nous rendre plus lucides et plus libres.

Comment faire dansces conditions ?II .

AUTRUI : FACTEUR DETERMINANT DE LA CONNAISSANCE DE SOIA.

Les sciences humaines me permettent-elles de mieux me connaître ?Les sciences humaines= psychanalyse, histoire, psychologie, sociologie, économie, anthropologieLa science en général s'efforce d'étudier un donné et d'en produire une connaissance la plus rigoureuse possible.

Àla différence d'objets doit correspondre une différence de méthodes.

On ne peut pas expérimenter sur l'hommecomme sur un objet de la nature, on ne peut donc pas le connaître comme on connaît la nature.

Le problème dessciences humaines c'est que l'homme y est à la fois sujet et objet de la connaissance.

Lévi-Strauss a pu insister surcette difficulté de l'ethnologie (Cf.texte)la proximité de l'observateur et de l'observé n'est pas sans risque.

On peutjuger l'observé à partir de ses propres m½urs, normes et préjugés, il y a un risque considérable d'ethnocentrisme.

Deplus, comme l'observé a conscience d'être étudié, il modifie son comportement sur le regard de l'autre.Les sciences humaines visent à comprendre et non à expliquer.Expliquer : but des sciences de la nature.

Expliquer un phénomène physique revient à en donner la cause à l'intérieurd'un système théoriqueComprendre : saisir le sens, la signification.

Activité d'interprétation.

La compréhension peut consister en plusieurshypothèses entre lesquelles il est difficile de trancherDilthey Le monde de l'esprit : « Nous appelons compréhension le processus par lequel nous connaissons quelquechose de psychique à l'aide de signes sensibles qui en sont la manifestation »On ne peut jamais pénétrer les consciences, mais on peut en saisir quelque chose via leur langue, leurs actes, ouleurs créations.

Ce « quelque chose » demande à être interprété.En ce qui concerne les sciences humaines, les modèles conçus par l'économie permettent dans une certaine mesured'anticiper sur les mouvements du marché à long terme, mais ils échouent à court terme (crise de 1929) ; l'histoire,elle, ne se répète jamais, un événement est causé par de multiples facteurs qui ne se retrouvent jamais exactementà l'identique.Les sciences humaines ne peuvent pas connaître l'individu, le particulier.Aristote : »Il n'y a de science que du général »La psychologie repère des pathologies, des symptômes qui sont partagés par un certain nombre d'individus mais ellene saisit pas la façon particulière qu'a l'individu d'être phobique par exemple.Au lieu de connaître l'homme en général qui est plutôt une abstraction creuse, les sciences humaines étudientl'homme par morceauxEx Durkheim Le suicide Il étudie le suicide en tant que phénomène social ; à partir d'études statistiques il essaie de. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles