Devoir de Philosophie

Peut-on se tromper en disant qu'une chose est belle ?

Publié le 24/12/2005

Extrait du document

CHOSE

Gén. Tout ce dont on pose l'existence. Méta. Pour Kant, la « chose en soi » subsiste indépendamment du sujet qui se la représente. Ne pouvant être l'objet d'aucune Expérience , elle n'est pas un objet de connaissance. Mor. La chose s'oppose à la personne. Elle se définit comme un moyen, et la personne comme une fin. Ainsi, sa valeur est son prix : elle peut être possédée et échangée. La personne, au contraire, est inaliénable, n'a pas de prix mais une dignité.

PEUT-ON : Ce genre de sujet interroge sur la capacité, la faculté, la possibilité de faire ou de ne pas faire quelque chose, d'être ou de ne pas être. Il faudra distinguer la possibilité technique et la possibilité morale. (SE) TROMPER : Commettre une erreur, s'égarer, errer, faillir.

« monde à notre disposition ».

L’artiste tend à élargir la vision des hommes.et les faire accéder à un autre monde.

L’art modifie t-il le rapport à la réalité ? « L'art atoujours pour fonction de créer un monde où l'esprit soit chez soi et qui soit à sa mesure" H.

Delacroix Psychologie de l’art.

Donc, l’art peut altérer le rapport del’homme avec la réalité.

Ainsi ce qui déplait dans la vie peut plaire dans une œuvre où une autre interprétation est possible.

D’autant plus qu’il peut plonger l’hommedans un monde fictif où il peut s’illusionner.Une œuvre d’art comporte des qualités indéniables permettant d’assurer qu’elle est belle (telles que la liberté, la créativité, l’accès à une autre vision du monde quinous entoure).

Toutefois, les apparences flatteuses peuvent inciter l’homme à préférer le fictif, le confondant avec la réalité, abusé de la sorte, l’homme peut alors êtremanipulé par une beauté superficielle. III- Certes la beauté d’une œuvre d’art peut induire l’homme en erreur par elle-même.

Mais elle peut aussi être détournée et manipuler l’homme à des fins politiques,idéologiques.

Ainsi l’homme ne se trompe pas quant à la beauté de ce qu’il observe mais il est trompé par elle qui en fait véhicule un message.

L’artiste peut-il userdes apparences pour égarer l’homme ?1-L’essence même d’une œuvre d’art semble pervertie par l’artiste.

En effet, d’après Platon l’artiste est un charlatan, un illusionniste, un sophiste.

Il accuse lediscours de l’artiste d’être apparemment vrai et de tromper les hommes qui sont enchainés à la caverne, qui sont dans l’ignorance.

En fait, d’après Le Mythe de leCaverne, les hommes sont dans le monde sensible, symbolisé par la Caverne, ils sont esclaves d’eux-mêmes (de leurs perceptions) et des apparences.

Il est ainsi aiséde les induire en erreur et de les détourner de la vérité.

C’est ce que fait l’artiste : il utilise les apparences et les reflets, tout comme les illusions, pour manipuler leshommes : « Le peintre, disons-nous par exemple, nous représentera un cordonnier, un charpentier ou tout autre artisan, sans avoir connaissance de leur métier […] iltrompera les enfants et les hommes privés de raison, parce qu’il aura donné à sa peinture l’apparence d’un charpentier véritable.

».Ainsi les œuvres d’art seraientissues d’une volonté immorale et pourraient être accusées de transmettre ce message.

C’est pourquoi bien que l’écriture soit un « don d’un dieu aux hommes », Platondans Phèdre le désigne comme un cadeau empoisonné : « L’écriture semble devoir fixer la langue est précisément ce qui l’altère » Rousseau.2-De plus l’art peut servir une idéologie dépourvue de morale.

Effectivement, au sein d’un système totalitaire, par exemple, la préoccupation première est decontrôler le pouvoir artistique afin d’utiliser l’apparent beau pour pervertir la morale, les mœurs.

C’est pourquoi lors de l’exercice d’un pouvoir absolu il « appartientau défenseur du pouvoir d’être juges pour ce qui concerne les opinions et les doctrines » Hobbes.

De plus, la capacité de réflexion et d’analyse sont anéanties face àla propagande exercée par la dictature, grâce à l’intermédiaire du beau.

Ainsi des sculptures, telles que Le Parti d’Arno Breker, apparaissent pour valoriser laNouvelle Chancellerie de Berlin.

Comme un système totalitaire est constitué d’individus atomisés ou isolés » Hanna Arendt, l’Etat contraint les capacitésintellectuelles de l’homme à la doctrine par la censure ; et donc lors du Procès de Eichmann, Hannah Arendt constate la « normalité » de cet homme ayant commisdes atrocités.

La morale de l’homme est ainsi trompée par le beau visible contenant un message erroné par la politique.

Ainsi, lorsque l’artiste est utilisé par l’Etat,son influence sur les hommes génère leur soumission.

Donc, l’art peut contribuer à banaliser le mal.

L’homme s’illusionne du beau qu’il perçoit, croit qu’il ne peutque transmettre un message moral et est manipulé sans en avoir conscience.

La beauté de l’œuvre qu’il observe est réelle, cependant s’il se laisse enivrer par elle, ilpeut oublier son sens critique et être abusé par le message qu’elle comporte.

Comme le but ultime d’un Etat totalitaire est de démolir la réflexion par soi même pourmieux contrôler, l’art est le moyen d’y parvenir, il devient alors propagande.

Ainsi, « la fin justifie les moyens » Machiavel.3- C’est ainsi que certaines œuvres d’art ont été censurées car jugées comme immorales.

Or, ces œuvres sont, souvent, innovatrices, surprenantes et reconnues plustard comme étant belles.

Donc, le jugement de l’homme a été erroné pour juger la beauté de ces chefs d’œuvres par des à priori de son époque, et de songouvernement.

Ainsi, les Fleurs du mal, de Charles Baudelaire ou Madame Bovary, de Flaubert ont été condamnées pour atteintes aux bonnes mœurs.

Le nu deCourbet, L’Origine du Monde, a fait scandale.

Ou encore, le talent de Mozart s’est vu sous estimé par son époque : alors qu’il jouait à la Cour du Roi, il était obligéde réduire la durée de ses symphonies afin de concorder avec les critères du beau déjà établis.

Or, par la suite Beethoven écrira des œuvres aussi longues et qui serontreconnues.

En fait, le travail d’écriture, de littérature, du peintre n’est pas considéré, seule l’histoire ou l’image est jugée.

Or, une œuvre d’art peut être belle sans queson sujet le soit.

En effet les œuvres d’art peuvent représenter la condition humaine et les atrocités dont l’homme est capable.

Elles mettent la beauté à leur service,comme le rend, le tableau de Théodore Géricault, «Le radeau de la méduse », exposant l’anthropophagie des naufragés.

En fait ce n’est pas l’art en lui-même qui estimmoral mais les hommes qui le corrompent à des fins manipulatrices, ou qui l’interprètent à mal.

Certes l’art peut user des images pour tromper l’homme et l’égareren inversant ses valeurs qu’elles touchent le bien/mal, le beau/laid.

Cependant le but premier de l’artiste n’est pas de véhiculer un message mais de viser le beau, doncmême si l’objet représenté tend à l’immoralité il peut être admiré sans équivoque et sans que pour autant le spectateur ait été trompé face à cette beauté. Affirmer qu’une chose est belle pour le sentiment qu’elle procure, c’est affirmer son goût.

Et, en ce sens la beauté est subjective, donc chaque personne la perçoitdifféremment.

Ainsi, la beauté, n’étant pas universelle, peut conduire à l’erreur aux yeux d’autrui, qui aurait un avis divergeant quant au beau de l’œuvre observée.Toutefois, toute œuvre d’art comporte une part de beauté universelle qui ne peut pas tromper.

En effet, elle ne comporte pas de messages et expose les qualitésimaginatives de l’homme, sa liberté et sa capacité à créer.

Malgré tout, un chef d’œuvre peut avoir l’objectif de guider les hommes, usant des apparences pourconvaincre.

Donc, si le spectateur oublie tout sens critique il peut être manipulé.De nos jours, l’art est éprouvé et le beau n’est plus le but ultime de la représentation.

Ainsi prend place un art surestimé par l’argent et influencé davantage par lamode que par l’imagination, comme si, dans une société en mal être, seul un art détourné de ses aspirations premières pouvait s’épanouir. -----------------------5/5. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles