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Peut-on soutenir : "à chacun sa vérité" ?

Publié le 30/01/2004

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Ainsi les progrès des sciences nous montrent qu'il serait imprudent de considérer leurs vérités comme absolues et définitives : elles sont relatives aux concepts et moyens techniques dont dispose le scientifique, à chaque stade de la recherche. Ainsi toute vérité scientifique est datée, et aucune ne prétend "épuiser" la réalité de la matière. Comme le soulignait déjà saint Thomas, «les vérités de l'intelligence humaine sont mobiles et changeantes» (Somme théologique). D'abord, parce que la connaissance progresse, à supposer que l'objet demeure le même. Ensuite, parce que l'objet lui-même peut changer. Seule, l'intelligence parfaite serait immuable et il n'y a qu'en une intelligence divine que la vérité transcenderait la relativité spatio-temporelle. DOGMATISME : Doctrine selon laquelle certaines vérités sont établies d'une façon définitive, sans possibilité de doute. Mais si une philosophie humaine se donnait pour la Philosophie et la Vérité, son dogmatisme dérisoire, oublieux de ses racines culturelles, historiques, serait une caricature risible du philosopher. Philosopher consiste justement à confronter son jugement critique à la diversité contradictoire des philosophies.Ainsi la formule « à chacun sa vérité » paraît recevable comme respect de l'irréductibilité des sensibilités singulières, comme tolérance différentialiste ou encore comme antidote à un dogmatisme impuissant à penser le rapport entre vérité et historicité.
► Qu'est-ce que la vérité? Traditionnellement, on la définit comme l'accord (ou «adéquation«) de la pensée à son objet. Ce que je dis est vrai si mon discours est conforme à ce dont je parle. Mais à quoi reconnaît-on cette conformité? Il faut connaître l'objet dont on parle pour établir si ce qui en est dit est vrai ou faux. Si nous parlons d'objets sensibles ou d'objets intellectuels (phrase, raisonnement, entité mathématique, valeur...), nous pouvons contrôler la vérité de notre propos. Cette vérification ne nous fait pas sortir de notre monde. Si en revanche notre discours veut se régler sur le réel en soi, non pas sur la réalité telle qu'elle nous apparaît mais telle qu'elle existe en elle-même, telle que pourrait la connaître une intelligence divine par exemple, nous visons alors une vérité métaphysique qui dépasse toute possibilité de vérification dans le champ de l'expérience humaine. Comme l'a établi la tradition sceptique (son fondateur est Pyrrhon d'Élis, 365-275 av. J.-C, philosophe grec), les critères d'une telle vérité sont introuvables. Dans ces conditions, le vrai semble bien être une affaire humaine et relative. Ce qui est jugé tel aujourd'hui ne l'était pas hier. Mais cette variabilité va-t-elle jusqu'à empêcher deux individus de tomber d'accord entre eux? N'existe-t-il pas des vérités communes? Peut-on soutenir que chacun a sa vérité?


« L'ethnocentrisme est bien la tendance à ériger un point de vue culturelparticulier en pseudo-critère universel.

Alors, rappeler qu'« un méridien décidede la vérité », que ce qui est «vérité au deçà des Pyrénées » est « erreur au-delà » (Pascal, Pensées, 294 éd.

Brunschvicg), c'est s'interdire de concluredes différences à l'inégalité. Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà.

(Pensées) Pascal s'en prend ici au caractère relatif,conventionnel de la justice humaine.

Leslois varient d'un État à l'autre.

La justicedes hommes n'est pas universelle aucontraire de la justice divine. Le « à chacun sa vérité» signifie alors une reconnaissance de; différences, quiest l'antidote à la barbarie ethnocentrique et au fanatisme qu'elle peutentraîner.

Le fanatique croit en la vérité, certes, mais la confond avec se;préjugés et ses habitudes culturelles.

À ce titre, mieux vaut la prudente humilité du sceptique qui, ne prétendant pas connaître la vérité, ne prétend pas impose, aux autres ce qu'il saitn'être que sa vérité.Enfin, chacun est un homme de son temps.

Même si la vérité est absolue e éternelle, il existe bien une histoire de sadécouverte au regard de laquelle le. »

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