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Peut-on tirer des leçons de l'histoire?

Publié le 18/04/2005

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histoire
Tout semble voué à la disparition, rien ne demeure : « Qui a contemplé les ruines de Carthage, de Palmyre, Persépolis, Rome, sans réfléchir sur la caducité des empires et des hommes, sans porter le deuil de cette vie passée puissante et riche ? Ce n'est pas comme devant la tombe des êtres qui nous furent chers, un deuil qui s'attarde aux pertes personnelles et à la caducité des fins particulières: c'est le deuil désintéressé d'une vie humaine brillante et civilisée. «L'histoire apparaît comme cette « vallée des ossements « où nous voyons les réalisations «les plus grandes et les plus élevées rabougries et détruites par les passions humaines «, «l'autel sur lequel ont été sacrifiés le bonheur des peuples, la sagesse des États et la vertu des individus «. Elle nous montre les hommes livrés à la frénésie des passions, poursuivant de manière opiniâtre des petits buts égoïstes, davantage mus par leurs intérêts personnels que par l'esprit du bien. S'il y a de quoi être triste devant un tel spectacle, faut-il, pour autant, se résigner, y voir l'oeuvre du destin ? Non, car derrière l'apparence bariolée des événements se dévoile au philosophe une finalité rationnelle : l'histoire ne va pas au hasard, elle est la marche graduelle par laquelle l'Esprit parvient à sa vérité. La Raison divine, l'Absolu doit s'aliéner dans le monde que font et défont les passions, pour s'accomplir. Telle est: « la tragédie que l'absolu joue éternellement avec lui-même: il s'engendre éternellement dans l'objectivité, se livre sous cette figure qui est la sienne propre, à la passion et à la mort, et s'élève de ses cendres à la majesté«.Ainsi, l'histoire du devenir des hommes coïncide avec l'histoire du devenir de Dieu. Etats, peuples, héros ou grands hommes, formes politiques et organisations économiques, arts et religions, passions et intérêts, figurent la réalité de l'Esprit et constituent la vie même de l'absolu .
Tirer une leçon de l'histoire suppose un ensemble de postulats de départ : l'histoire nous permettrait un apprentissage mais surtout l'histoire aurait la possibilité de se reproduire suivant la même configuration. Or si le premier cas semble envisageable, le second mérite une plus ample attention. En effet, dans le premier cas, l'histoire est ce qui fonde notre expérience nous permettant alors de développer une sagesse pratique, une certaine prudence comme pour l'enfant qui se brûle près du four. De même, nous forgeons des schèmes de représentation et de compréhension du réel à partir de nos expériences. L'homme expérimenté a donc su tiré profit de son histoire. Cependant peut-on dire la même de l'Histoire avec un grand « H « ? L'histoire ne se répète pas, ou si le présent ressemble au passé ce n'est que par l'effet de l'imagination ou par une assimilation de l'esprit. Quoiqu'il en soit il semble bien le passé ne puisse pas se représenter à nouveau. Dès lors la seule leçon serait justement son absence. Néanmoins cela ne signifie pas qu'il ne puisse pas exister de tendance dans les actions humaines, comme la recherche de l'intérêt personnel. Au demeurant, cela ne permet pas de conjecturer des détails futurs d'une action. Cela nous permet alors d'anticiper plus ou moins une action possible mais l'action semble toujours être novatrice. 
 
  • I) On peut tirer des leçons de l'histoire.
 
a) Le cours de l'histoire n'est pas déterminé. b) Le passé explique le sens de l'histoire et le présent. c) Il existe un devoir de mémoire.
 
  • II) L'histoire ne peut pas être source de leçons.
 
a) Le destin historique est imprévisible. b) L'histoire est seulement connaissance du passé. c) L'histoire ne peut pas être une science exacte.
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histoire

« Raison divine, l'Absolu doit s'aliéner dans le monde que font et défont les passions, pour s'accomplir.

Telle est: « latragédie que l'absolu joue éternellement avec lui-même: il s'engendre éternellement dans l'objectivité, se livre souscette figure qui est la sienne propre, à la passion et à la mort, et s'élève de ses cendres à la majesté».Ainsi, l'histoire du devenir des hommes coïncide avec l'histoire du devenir de Dieu.

Etats, peuples, héros ou grandshommes, formes politiques et organisations économiques, arts et religions, passions et intérêts, figurent la réalité del'Esprit et constituent la vie même de l'absolu .« L'Esprit se répand ainsi dans l'histoire en une inépuisable multiplicité de formes où il jouit de lui-même.

Mais sontravail intensifie son activité et de nouveau il se consume.

Chaque création dans laquelle il avait trouvé sajouissance s'oppose de nouveau à lui comme une nouvelle matière qui exige d'être oeuvrée.

Ce qu'était son oeuvredevient ainsi matériau que son travail doit transformer en une oeuvre nouvelle.

» Dans cette dialectique ou ce travail du négatif, l'Esprit, tel le Phénix qui renaît de ses cendres, se dresse chaquefois plus fort et plus clair.

Il se dresse contre lui-même, consume la forme qu'il s'était donnée, pour s'élever à uneforme nouvelle, plus élevée.

De même que le Fils de Dieu fut jeté « dans le temps, soumis au jugement, mourantdans la douleur de la négativité », pour ressusciter comme « Esprit éternel, mais vivant et présent dans le monde »,de même l'Absolu doit se vouer à la finitude et à l'éphémère pour se réaliser dans sa vérité et dans sa certitude. Dès lors, ce n'est pas en vain que les individus et les peuples sont sacrifiés.

On comprend aussi que les passionssont, sans le savoir, au service de ce qui les dépasse, de la fin dernière de l'histoire: la réalisation de l'Esprit ou deDieu.

Chaque homme, dans la vie, cherche à atteindre ses propres buts, cache sous des grands mots des actionségoïstes et tâche de tirer son épingle du jeu.

Et la passion, ce n'est jamais que l'activité humaine commandée pardes intérêts égoïstes et dans laquelle l'homme met toute l'énergie de son vouloir et de son caractère, en sacrifiant àses fins particulières et actuelles toutes les autres fins qu'il pourrait se donner: « Pour moi, l'activité humaine en général dérive d'intérêts particuliers, de fins spéciales ou, si l'on veut, d'intentionségoïstes, en ce sens que l'homme met toute l'énergie de sa volonté et de son caractère au service de ses buts enleur sacrifiant tout ce qui pourrait être un autre but, ou plutôt en leur sacrifiant tout le reste.

» Mais si les passions sont orientées vers des fins particulières, elles ne sont pas, pour autant, opposées à l'universel.Le tumulte des intérêts contradictoires, des passions se résout en une loi nécessaire et universelle.

L'individu quimet son intelligence et son vouloir au service de ses passions sert, en fait et malgré lui, autrui, en contribuant àl'oeuvre universelle.

Telle est la ruse de la Raison: les individus font ce que la Raison veut, sans cesser de suivreleurs impulsions, leurs passions singulières, de même que grâce à la ruse de l'homme, la nature fait ce qu'il veut sanscesser d'obéir à ses propres lois. L'universel est donc présent dans les volontés individuelles et s'accomplit par elles et particulièrement par lamédiation des grands hommes de l'histoire.

Ainsi, par exemple, Jules César ne croyait agir que pour son ambitionpersonnelle en combattant les maîtres des provinces de l'empire romain.

Or, sa victoire sur eux fut en même tempsune conquête de la totalité de l'empire: il devint ainsi, sans toucher à la forme de la constitution, le maître individuelde l'Etat.

Et le pouvoir unique à Rome « que lui conféra l'accomplissement de son but de prime abord négatif »ouvrait une phase nécessaire dans l'histoire de Rome et dans l'histoire du monde: « Les grands hommes de l'histoire sont ceux dont les fins particulières contiennent la substantialité que contre lavolonté de l'Esprit du monde.

» Les individus historiques sont donc les agents d'un but qui constitue une étape dans la marche progressive l'Esprituniversel.

Mais sans la passion, ils n'auraient ri pu produire.« Ce n'est pas le bonheur qu'ils ont choisi, mais la peine, le travail pour leur but.

[...

] En fait, ils ont été passionnés,c'est-à-dire ils ont passionnément pour leur but et lui ont consacré tout leur caractère, leur gd et leurtempérament.

[...] La passion est devenue l'énergie de leur moi; sans la passion ils n'auraient rien produire.

» Les grands hommes, les peuples avec leur esprit, 1eur constitution, leur art, leur religion, leur science ne maîtrisentpas le sens de ce qu'ils font.

Ils ne sont, que « les moyens, les instruments d'une chose plus élevée, plus vastequ'ils ignorent et accomplissent inconsciemment ».

Si « Rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passion», c'est bien parce que les passions sont énergie, incandescence du vouloir, tension vers un but, mais aussi etsurtout parce qu'elles ne sont que « les moyens du génie de l'univers pour accomplir sa fin ». Hegel ne juge pas les passions d'un point de vue moral, mais du point de vue de l'histoire.

On peut remarquer que,même sur un plan personnel, toute passion comporte un élan susceptible d'être finalisé et peut ainsi être à l'originede grandes découvertes ou d'oeuvres personnelles.

Ainsi, par exemple, Dostoievski qui avait la passion du jeu aréussi à transcender sa passion, à lui donner un sens, dans son oeuvre « Le Joueur ».Hegel compare l'histoire du monde à une tapisserie dont , les la chaîne est l'Idée ou l'Esprit,et la trame, ou les fils passions.

Sa philosophie de l'histoire est une véritable théodicée dans laquelle les momentsexcessifs, sanglants, les hommes immoraux et même les criminels préparent l'avenir selon les desseins de la raisondivine.

On n'a pas manqué de voir dans une telle conception sinon l'affirmation de la vertu des massacres et desviolences, du moins la justification du mal.

Puisque la raison gouverne le monde et par conséquent a gouverné etgouverne l'histoire, alors tout ce qui s'est passé et se passe encore, et même la folie, la déraison font avancer les. »

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