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Peut-on tout exprimer ?

Publié le 17/01/2022

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1-      Manifestation extérieure d'idées ou de sentiments par le langage, par des signes divers. -          Chez Hegel : manifestation (extérieure) de l'intériorité de l'esprit ; manifestation sensible d'une subjectivité.     ·         Angles d'analyse ® La présence de la définition du langage s'explique par ce que la question n'est pas (et donc ce qu'il faut éviter) : Doit-on tout exprimer? Le devoir de dire ce que l'on sait ou ce que l'on pense ne doit être confondu ni avec le droit de le faire, ni avec la simple possibilité de le faire.  Ce n'est pas non plus : Qu'est-ce que s'exprimer? Qu'est-ce que l'on a à dire?  Encore moins : Peut-on dire le tout, la totalité, l'absolu?  ® En effet, il faut comprendre le sujet comme mettant clairement en relation le langage et la pensée. Il s'agit de savoir si le langage, c'est-à-dire les structures langagières (la grammaire, les mots en général, etc.) est apte à épuiser notre pensée.

Quelle est la nature qu’entretiennent langage et pensée ? C’est au fond l’essence même, à travers son statut et sa fonction, qui est ici mis à la question.

Les mots nous permettent-ils de tout exprimer de nos pensées ou bien existe-t-il des pensées en dehors d’eux et impossibles à verbaliser ?  L’impossibilité de verbaliser l’ensemble de nos pensées, impossibilité dont nous faisons l’expérience lorsque nous ne trouvons pas nos mots, lorsque nous avons des pensées indicibles, est-elle absolue du fait de la pauvreté ou de l’inadéquation essentielle des ressources offertes par la langue que nous parlons ou bien n’est-elle qu’une impossibilité relative au sujet qui parle, liée à la faiblesse de sa compétence linguistique, à son manque d’éloquence et/ou à l’absence de pensées véritables? 

S’il y a des pensées que je ne parviens pas à verbaliser, à formuler sous forme de mots, est-ce à cause des mots, donc de la langue ou est-ce à cause de mes pensées elles-mêmes? Si quelquefois, le passage de la pensée à la parole parait impossible, est-ce parce que les mots font défaut à ma pensée ou est-ce parce la pensée que je dis ne pas pouvoir exprimer n’en est pas vraiment une (une pensée à l’état de fermentation) ou n’en est pas du tout une (la perception d’une chose ou une émotion que je prends illusoirement pour une pensée, une idée)? 

« et sa fonction, qui est ici mis à la question.Les mots nous permettent-ils de tout exprimer de nos pensées ou bien existe-t-il des pensées en dehors d'eux etimpossibles à verbaliser ? L'impossibilité de verbaliser l'ensemble de nos pensées, impossibilité dont nous faisonsl'expérience lorsque nous ne trouvons pas nos mots, lorsque nous avons des pensées indicibles, est-elle absolue dufait de la pauvreté ou de l'inadéquation essentielle des ressources offertes par la langue que nous parlons ou bienn'est-elle qu'une impossibilité relative au sujet qui parle, liée à la faiblesse de sa compétence linguistique, à sonmanque d'éloquence et/ou à l'absence de pensées véritables? S'il y a des pensées que je ne parviens pas à verbaliser, à formuler sous forme de mots, est-ce à cause des mots,donc de la langue ou est-ce à cause de mes pensées elles-mêmes? Si quelquefois, le passage de la pensée à laparole parait impossible, est-ce parce que les mots font défaut à ma pensée ou est-ce parce la pensée que je disne pas pouvoir exprimer n'en est pas vraiment une (une pensée à l'état de fermentation) ou n'en est pas du toutune (la perception d'une chose ou une émotion que je prends illusoirement pour une pensée, une idée)? I- L'inadéquation entre langage et pensée : l'impossibilité de tout exprimer · Si on soutient qu'il est toujours possible de formuler sous une forme verbale l'ensemble de nos pensées, on se heurte alors à l'expérience banale de l'indicible, c'est-à-dire précisément àl'expérience de l'impossibilité de dire ce que l'on pense, de trouver nos mots, de trouver les motsjustes.

On va même parfois jusqu'à dire qu'il n'y a pas de mots pour dire ce que l'on pense, pourdécrire un état intérieur ou une chose en dehors de nous, reprochant, par là, à la langue danslaquelle on parle de ne pas nous offrir un lexique assez riche. · Il semble donc qu'il faille soutenir qu'il n'est pas toujours possible d'exprimer sous une forme verbale l'ensemble de nos idées.

Mais, dans ce cas, on soutient qu'il est possible de penser endehors de toute verbalisation.

Ce qui pour le moins mérite examen puisqu'il semble qu'il soitimpossible de penser en dehors des mots.

· Puisque d'un point de vue logique, la pensée est la condition de possibilité du langage qui lui- même rend possible la parole, on peut soutenir qu'il existe une antériorité fondamentale de lapensée sur la parole : si pour parler, il faut penser, alors on peut dire qu'on pense d'abord pourparler ensuite et de telle sorte que la parole n'est qu'un moyen par lequel la pensée secommunique.

· Et il semble en effet que pour pouvoir communiquer et donc exprimer une idée, quelque chose en général, il faut d'abord y penser, l'avoir à l'esprit et donc qu'on pense à ce qu'on va dire avantde le dire.

C'est d'ailleurs ce que Descartes suggère puisqu'il dit qu'on ne parle vraiment qu'àpropos de ce qui se présente, ce qui implique qu'on a pensé à ce qui se présente, à ce qu'on peutou doit en dire pour ensuite le faire.

· On distingue l'acte de concevoir (c'est-à-dire de penser à quelque chose), d'avoir une pensée, une idée de l'acte d'exprimer cette pensée dans des mots mais de telle sorte qu'on soutient que laclarté de la conception pure détermine l'aisance de l'expression de l'idée : une idée claire à l'espritsera facile à exprimer ; difficile à exprimer en revanche sera l'idée confuse, mal définie.

En sommeparole et pensée sont extérieures l'une à l'autre et la parole est soumise à la pensée.

Or si penséeet langage sont extérieurs l'un à l'autre, alors il apparaît tout à fait logique qu'on ne puisse pastout exprimer, c'est-à-dire logique que l'instrument langagier fini ne soit pas totalement etentièrement adéquate à notre pensée capable d'infinies nuances. · La thèse selon laquelle la pensée précède et détermine la parole est donc solidaire de l'idée selon laquelle l'acte de concevoir est indépendant des langues, est extra-linguistique et de l'idéeselon laquelle une langue est par essence destinée à la communication, donc qu'elle est uninstrument.

Cette thèse subordonne à cette fonction qu'est la communication l'autre fonction dela langue, de la parole et du langage qu'est l'expression de quelque chose.

Ce n'est pas tout :soutenir que la parole est l'instrument de la pensée, le moyen par lequel elle trouve à s'exprimerpour être communiquée, c'est soutenir qu'il existe une extériorité réciproque de la pensée et de laparole, donc que la pensée peut se passer des mots tandis que les mots peuvent être énoncéssans penser.

A savoir : qu'on peut penser, c'est-à-dire avoir des idées, concevoir, se représenterquelque chose sans que cela ne passe par une verbalisation, mais aussi qu'on peut parler de tellesorte que la parole soit comme vide de pensée, la simple mise en forme verbale de la pensée,d'une pensée antérieure et extérieure à la parole.

En somme, une pensée sans parole et une parolesans pensée.

II- L'ineffable n'est que de l'embryon d'une pensée qui ne s'actualise que dans le langage : tout peut s'exprimer à condition d'être une véritable pensée · Qu'est-ce que peut être une pensée "pure", sans parole, muette ? Une telle activité est-elle possible ? Et, si elle l'est, est-elle toute la pensée, la pensée en ce qu'elle a de plus éminent ou aucontraire la pensée en ce qu'elle est le plus balbutiant ? · « C'est dans les mots que nous pensons.

Nous n'avons conscience de nos pensées déterminées et réelles que lorsque nous leur donnons la forme objective, que nous nous lesdifférencions de notre intériorité, et par suite, nous les marquons d'une forme externe, mais d'une. »

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