Devoir de Philosophie

Peut-on tout justifier ?

Publié le 09/04/2005

Extrait du document

Un acte blâmable accompli sous la contrainte est-il aussi injustifiable qu'un acte libre ? Il semble bien que dans ce cas il y ait partage des responsabilités et que par voie de conséquences les circonstances de l'acte peuvent le justifier dans certains cas.   «Un tyran nous ordonne d'accomplir une action honteuse, alors qu'il tient en son pouvoir nos parents et nos enfants, et qu'en accomplissant cette action nous assurerions leur salut, et en refusant de la faire leur mort «   Transition : Les efforts de justification de nos actes peuvent s'appuyer soit sur notre conviction, le soutien est alors interne, soit sur les circonstances, le soutien alors est externe. Y a-t-il des cas où la justification s'avère impossible ?     Deuxième partie : L'injustifiable existe-t-il ?   2.1 La défaite de la raison.   Jean Nabert dans son Essai sur le mal développe le concept d'injustifiable. Ce qui est injustifiable est ce qui ne peut en aucun cas être légitimité. Il bouleverse la raison dans la mesure où l'origine des actes injustifiables reste problématique.

  • A - Le présupposé relativiste
  • B - L’impasse du relativisme
  • C - Comprendre n'est pas justifier

« Réagir • Prendre soin de distinguer «justifier » de « comprendre » ou « expliquer ».• Double sens du verbe : la possibilité intellectuelle et la possibilité morale.• À quoi mènerait une réponse positive dans le domaine des valeurs ? Plan Introduction.I — Qu'est-ce que justifier ?II — Déterminisme et liberté.III — Nécessité des valeurs.Conclusion. CORRIGE • On n'entreprend de justifier que ce qui paraît d'abord injustifié, sinon injustifiable, c'est-à-dire ce qui paraît, aumoins dans un premier temps, contraire à toute justice, ou sans justification immédiate.

L'actualité, proche oulointaine, n'en finit pas de fournir des exemples de conduites, d'actes, d'événements qui peuvent ainsi semblercontraires à ce qu'implique une justification : n'indiquent-ils pas, dans un individu, dans une société ou dansl'histoire, la présence d'un mal irréductible à toute rationalité et à tout point de vue moral ?• Puis-je justifier n'importe quoi ? Un meurtre, une pratique culturelle particulièrement choquante, mais aussi lenazisme ou l'existence des camps d'extermination : voici quelques cas de ce qui semble injustifiable.

L'esprit a-t-il lapossibilité de les justifier quand même, c'est-à-dire de les intégrer dans un système interprétatif au terme duquelleur caractère nocif semblera acceptable parce qu'il aura été ramené dans le cadre de comportements « normaux »? N'y a-t-il pas au contraire de l'injustifiable dans le monde ? Et, même si je parviens à justifier tout comportementd'un point de vue intellectuel, ne serait-ce pas grâce à une démarche qui serait à son tour injustifiable dans lamesure où elle se tiendrait à l'écart de toute considération de valeurs ?• L'explication n'est pas une justification : elle met en lumière des causes, un déterminisme, mais est-ce pour si peuque ce dont elle rend compte devient moralement acceptable ? Dans sa critique de l'expression « la fin justifie lesmoyens», Kant fait valoir que, dès lors qu'une fin quelle qu'elle soit est reconnue comme bonne en elle-même, ellerisque d'excuser à l'avance tout comportement moralement inacceptable.

L'erreur réside précisément dans lasurvalorisation de la fin — et l'on sait que, dans l'histoire, c'est bien cette erreur, en l'occurence particulièrementfuneste, qui a déterminé l'élaboration des camps d'extermination, le projet du génocide des Juifs aussi bien que lamise en place du Goulag ou l'utilisation de la psychiatrie à des fins de police politique en URSS.

Admettons donc quela fin, en fait, ne justifié rien.• Faut-il en déduire que toute recherche d'une causalité inversée — puisque la finalité n'est rien de plus qu'unesorte de causalité inversée — pour justifier un comportement individuel est également vouée à une impasse ? Lorsd'un procès en justice, l'intervention de données psychanalytiques concernant l'accusé permet éventuellement decomprendre ce qui a déterminé son comportement : désirs inconscients, fantasmes, complexes divers ont pu lemener à un meurtre ou à un viol.

Mais ce n'est pas pour si peu qu'on admettra qu'il doit échapper à la justice —même si la sanction peut prendre la forme d'un internement psychiatrique et non en maison d'arrêt.

Ainsi le repéragedes causes, même les plus secrètes lorsqu'il y va de l'inconscient, qui peuvent déterminer un comportement n'estpas équivalent d'une justification : il laisse en suspens la question de la faute à sanctionner, et l'existence descirconstances atténuantes, même maximales, ne supprime pas la culpabilité.• Cela indique qu'il y a dans l'être humain une dimension échappant au déterminisme, qui est celle de la liberté.

Entermes kantiens, cela renvoie en lui à l'existence de deux caractères, l'un empirique (explicable), l'autre rationnel(relevant de la raison autonome et donc relatif à l'exigence de justification, parce que d'abord celle de moralité).Tout ce qui peut être expliqué n'a donc rien à voir avec ce qui demande à être justifié : dans le premier cas, ons'intéresse à des lois qui renvoient l'homme du côté de la nature, dans le second à des principes qui en font un êtreau-delà de la nature.• Mais puisque l'homme est un être de culture, ne serait-ce pas son appartenance à un héritage particulier quijustifierait pour ainsi dire à l'avance toutes ses conduites et leur ôterait du même coup toute dimension mauvaise,interdisant qu'on les juge, de l'extérieur du groupe auquel il appartient, négativement ? Ainsi en viendrait-on àjustifier, non seulement des comportements politiques (après tout, les SS appartenaient à une sous-culturenazie...), mais bien des comportements « culturels » aussi choquants que l'excision, la mutilation des voleurs, lalapidation des femmes adultères, etc.

On aboutit ainsi à un relativisme moral qui, sous prétexte de respecter les. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles