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Peut-on tout partager ?

Publié le 25/12/2005

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ART (lat. ars, habileté, talent, savoir-faire)

Soit syn. de technique, ou savoir-faire constitué d'un ensemble de procédés visant un résultat pratique (ex. des arts et métiers), soit syn. de beaux-arts, terme qui désigne la pratique artistique en tant qu'elle produit une oeuvre incarnant la beauté selon des règles propres au génie de son auteur. Dans le premier cas, « art »," se distingue de science et de nature. Dans le second, « art » se distingue depuis le xviiie siècle d'artisanat.

PEUT-ON : Ce genre de sujet interroge sur la capacité, la faculté, la possibilité de faire ou de ne pas faire quelque chose, d'être ou de ne pas être. Il faudra distinguer la possibilité technique et la possibilité morale.

Sur une affiche célèbre du début du XXeme siècle, la Reine Victoria et d'autres chefs d'Etats européens se partagent un gâteau qui représentent la Chine. Pendant qu'ils se « partagent « un pays, d'autres se partagent des gâteaux ou des fortunes. D'autres encore partagent leurs sentiments ou leurs opinions. Le verbe « partager « semble donc pouvoir être appliqué à peu près à toute chose, soulevant une question, peut-on tout partager ?

Afin de répondre au sujet il s'agira de voir si l'on peut trouver au moins une chose qui ne se partage pas. En effet, si tel était le cas il nous faudrait répondre par la négative. Pour notre part, nous soutiendrons, en analysant les deux acceptions du verbe partager qui signifie à la fois « diviser « et « mettre en commun «, nous montrerons que l'on ne peut pas tout partager puisque tout n'est pas divisible et tout ne peut être mis en commun ou communiqué.

Pour ce faire, nous étudierons tout d'abord la divisibilité de toute chose, ce qui nous mènera à étudier la possibilité de mettre en commun toute chose pour enfin voir que cette mise en commun est limitée car dépendant des « outils «, tels que le langage, que nous employons pour la réaliser.

 

« 3.

Les limites de la communicabilité Pourtant cette compréhension a des limites.

Dans la même Théorie des sentiments moraux Adam Smith montre ainsi que malgré la sympathie dont nous pouvons faire preuve nous ne sommes pas capables de ressentir parfaitement lessentiments des autres.

Adam Smith explique ainsi que l'on ne peut ressentir avec l'autre l'amour qu'il éprouve pourquelqu'un même s'il nous parle de cet amour. Il apparaît ainsi que la communicabilité est limitée.

Les mots semblent inappropriés pour parler des sentiments, il estdonc difficile de les faire partager, c'est à dire de les communiquer.

Adam Smith montre aussi que la communicabilitéest limitée par la personnalité de celui qui écoute ou l'intérêt qu'il peut manifester pour ce que l'on « partage ».

Dansle cas de l'amour, par exemple, Smith remarque que l'on s'ennuie vite en en entendant puisqu'on ne ressent pas cetamour. Par conséquent, nous sommes amenés à conclure avec Epictète que « lecorps est un seuil », c'est à dire que, si on peut avoir l'impression que lelangage, ou l'empathie dont nous pouvons faire preuve, nous permettent de« partager » avec les autres, ce partage est toujours limité.

En effet, commele montre John Locke dans l' Essai sur l'entendement humain , nous sommes constitués par nos expériences et nous ne pouvons qu'imparfaitement leséchanger, les partager puisque nous ne pouvons vivre les expériences desautres qui ne peuvent vivre les nôtres.

Si l'on dit parfois que lorsque deuxpersonnes communiquent elles « échangent », on s'aperçoit ainsi que cet« échange » est imparfait, on ne peut échanger notre « place », c'est à direnotre subjectivité avec l'autre. Conclusion Pour répondre à la question « peut-on tout partager ? » il faut donc sepencher sur la double acception du verbe « partager » qui signifie aussi bien« diviser » que « communiquer » ou « mettre en commun ».

Les deuxacceptions sont certes liées, l'idée de division menant à celle de mise encommun, pour autant il faut les considérer séparément puisqu'elles impliquentchacune une réponse différente au sujet. Tout d'abord, la première acception nous pousse à considérer la divisibilité de toute chose et il semble en effet que tout puisse être partagé puisque la liste des choses que l'on peut partager esttrès longue.

Pourtant, nous l'avons vu, deux attitudes sont ici possibles.

Soit on choisit de soutenir une divisibilitésans fin, soit on soutient qu'il existe des « atomes » indivisibles, ce que semble faire la science notamment.

Dès lors,on ne peut tout partager puisque tout n'est pas divisible. L'idée de division, comme nous l'avons vu, entraîne celle de mise en commun on de communication puisque, lorsquel'on partage un gâteau par exemple, non seulement on le fractionne mais on en distribue encore les partiesobtenues.

Nous en arrivons ainsi à l'idée de communication puisque l'on peut aussi partager ses sentiments, sespensées etc.

Certes, on peut avoir l'impression que tout peut être ainsi partagé.

En effet, pour permettre cepartage il s'agit de disposer d'un « moyen terme », tel que l'entendement ou le langage, qui soit commun auxacteurs du partage afin de leur permettre de communiquer et nous possédons ce « moyen terme ».

Pour autant, cemoyen terme est limité.

Ainsi, nous ne pouvons partager parfaitement nos sentiments avec les autres puisqu'ils nepeuvent pas les ressentir comme nous les ressentons. Par conséquent les deux acceptions du verbe « partager » nous mène à conclure que l'on ne peut ni tout diviser, nitout communiquer, c'est à dire que l'on ne peut pas tout partager.. »

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