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Peut on vaincre une croyance ?

Publié le 24/03/2005

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Croire, Croyance. - Psycho. Ces termes peuvent s'appliquer : 1. à une opinion fondée sur une simple probabilité : « Je ne croyais pas que tout fût perdu » (Sévigné) ; « Deux sortes d'hommes : les uns justes qui se croient pécheurs, les autres pécheurs qui se croient justes » (Pascal, 534) ; en ce sens, qqfs. opp. à savoir: «Nous ne pouvons pas croire ce que nous savons, et nous ne pouvons pas savoir ce que nous croyons » (Pradines) ; - 2. (syn. : foi) à une certitude qui ne résulte pas uniquement d'une démonstration rationnelle, soit qu'elle se fonde sur l'autorité et le témoignage, soit qu'elle repose sur des motifs affectifs (sentiments) et actifs (aspirations, inclinations, désirs) ou qu'elle relève des exigences de la « raison pratique », soit enfin (foi religieuse) qu'elle dépasse la raison : « Elle croit, elle qui jugeait la foi impossible » (Bossuet) ; « Il me fallut abolir le savoir [Wissen] afin d'obtenir une place pour la croyance » (Kant, R. pure, préf. éd.) ; « Une religion est d'autant plus crue qu'elle suscite davantage les sentiments profonds » (Delacroix) ; « On croit en Dieu plus qu'on ne le prouve » (Le Roy) ; - 3. Lato : à l'assentiment en gén. : « Nier, croire et douter bien sont à l'homme ce que courir est au cheval » (Pascal, 259) ; « Toute aperception suppose affirmation implicite, au sens de croyance, même si elle était unique, simple... Si elle est multiple, elle est croyance à la liaison de ses parties » (Lagneau) ; « La croyance est un genre dont la certitude est une espèce » (Brochard).- 4. Objet de la croyance aux sens 1, 2 ou 3 : « Les croyances religieuses » ; « La croyance à la liberté ».

Notre savoir est en général une collection d’opinions, de connaissances non approfondies, bref, une somme de croyances. Nous tenons fermement à certaines, et sommes plus souples quant au crédit que nous accordons à d’autres. Il y a donc des croyances, qui sont miennes, ou bien celles d’autrui, qui paraissent solidement établies en nos esprit, nous les tenons, de manière dogmatique, pour vraies, et les défendons avec probablement plus d’affectivité que de raison. Ce constat nous conduira dans un premier temps à examiner l’image d’Epinal qui oppose l’entêtement de l’opinion dans ses croyances au savoir des doctes et à leur esprit critique. Nous verrons qu’une croyance est d’autant plus solide qu’elle est affective, cela nous conduira à réévaluer l’efficacité du cœur face à la raison, de la persuasion affective face à l’argumentation rationnelle.

« La notion de PARADIGME Explications Désigne une manière d'êtreet de penser propre à unecommunauté scientifique.(La communauté scientifiqueest une société comme lesautres, avec ses circuits,ses relations, sescommunautés d'intérêt et dediscussion.) 1) Un même cursus de formation; dans les matières scientifiques, cette « initiation professionnelle estsemblable, à un degré inégalé dans la plupart des autresdisciplines » : même enseignement, même littératuretechnique, mêmes exemples, etc.).2) Un ensemble d'objectifs communs, « qui englobent la formation de leurs successeurs ».3) Des réseaux spécifiques de circulationd'informations : périodiques, conférences spécialisées, articles, correspondances officieuses ouofficielles. Désigne la matrice disciplinaire de cette communauté.(Le paradigme représente «l'ensemble de croyances, devaleurs reconnues et detechniques qui sont communesaux membres d'un groupedonné.

» C'est ici unecommunauté technique depratiques, de gestes et devocabulaire qui soude legroupe de chercheurs.) 1 ) Des généralisations symboliques : ce sont les éléments formalisables (symboles, concepts, principes,équations de base...) couramment utilisés.

Certaineséquations fonctionnent à la fois comme lois de la natureet comme définitions conceptuelles.

Par exemple, laformule newtonienne : la force est le produit de la massepar l'accélération, est à la fois une loi de la nature, etune définition de la force.2) Des croyances en des métaphores, desanalogies fonctionnant comme modèles heuristiques (qui aident à la découverte).

Par exemple, l'analogieentre le courant électrique et le modèle hydraulique ;entre des molécules de gaz et des boules de billardélastiques se heurtant au hasard...3) Des valeurs générales : exactitude des calculs, cohérence interne, simplicité, «beauté» d'unedémonstration, efficacité des théories...

Ces valeurspeuvent être communes à plusieurs groupes, mais leurapplication, leur hiérarchisation diffèrent souvent d'uncercle scientifique à un autre.

Désigne au sens strict les exemples communs utilisés fréquemment et qui forment lapensée et la pratique dugroupe.( Les solutions exemplairessont « les solutions concrètesde problèmes que lesétudiants rencontrent durantleur carrière de recherche etqui leur montrent aussi, parl'exemple, comment ils doiventfaire leur travail.

»)Une partie de l'efficacitéopérationnelle d'un groupe dechercheurs provientd'habitudes intellectuellesinconscientes. Ces exemples fonctionnent comme :1 ) Outils d'initiation pédagogique : « en l'absence de tels exemples, les lois et les théories que [l'étudiant]a déjà apprises auraient peu de contenu empirique.

»2) Outils d'initiation intellectuelle : l'exemple permet de « voir » les ressemblances mathématiques oude structures, entre problèmes différents.

« Une foisque [l'étudiant] a vu la ressemblance et saisi l'analogieentre deux ou plusieurs problèmes distincts, il peutétablir une relation entre les symboles et les rattacher àla nature d'une manière qui s'est déjà révélée efficace».Le chercheur s'incorpore des règles méthodologiques àpartir de ces exemples, sans même s'en rendre compte.3) Outils d'initiation sociologique : « dans l'intervalle, [l'étudiant] a assimilé une manière de voirautorisée par le groupe et éprouvée par le temps ».

II-La croyance : invicible parce qu'affective ? Toutefois, nous n'avons examiné que les croyances d'un niveau hautement spéculatif, telles qu'elles constituent des thèses institutionnelles sur le monde et sont historiquement datées.

Il nous faut désormais nouspencher sur des croyances, qui si elles n'engagent pas notre vision théorique, scientifique du monde, n'en polarisentpas moins nos existences.

Ces croyances, singulières, n'incarnent pas des thèses sur le monde, mais sontsymptomatiques de notre être.

Ce sont des croyances privées et affectives que nous voulons parler ici.

La paranoïa constitue un type de croyance très intéressant : l'individu qui en souffre ne semble avoir guèrede chance d'en sortir ; ou alors par des moyens détournés.

En effet, le paranoïaque rejette toutes tentatives de. »

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