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Peut-on vivre sans religion ?

Publié le 28/02/2004

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religion
La religion permet au croyant de sublimer la figure du père. La sublimation est un travestissement et un détournement de pulsions moralement inacceptables (et donc censurées) vers des activités socialement valorisées : arts, travail, effort intellectuel, religion, etc. La pulsion orientée vers le père, double désir inconscient de le supprimer et d'en prolonger la présence protectrice au-delà de l'enfance, n'est ici ni satisfaite ni refoulée, mais se trouve transfigurée et canalisée dans un cadre que légitime la conscience morale (le surmoi) : le Père divin se substitue au père humain.Quant au destin de cette illusion religieuse, il consiste à s'effacer devant les progrès de l'humanité et son accession à l'âge adulte : l'humanité doit pouvoir surmonter sa détresse infantile et assumer la réalité de sa condition. La religion est soif d'absoluComme le fait remarquer Mircéa Eliade, le mot «religion» n'implique pas obligatoirement une croyance en Dieu ou en des esprits. La religion se réfère à l'expérience du sacré, elle est donc «liée aux idées d'être, de signification et de vérité». Et personne ne peut vivre sans une valeur référence quel que soit le nom qu'on lui donne. Le sentiment religieux est présent dans toutes les sociétés humaines et se manifeste sous des formes très différentes. Mais il s'accompagne toujours d'un ensemble de rites et de croyances par lequel un groupe humain se rattache à un ordre universel et suprahumain.La religion est un lien C'est la religion qui lie les hommes les uns aux autres.
La diversité des religions existantes et les formes variées qu'elles prennent semblent indiquer que la religion vient en surplus par rapport à la nature humaine, qu'elle est une caractéristique culturelle; idée renforcée par le caractère athé de nombreux individus, aujourd'hui, et même de nombreux Etats. Pourtant, la religion est présente même dans ces Etats qui se disent athés, pensons au culte du tombeau de Lénine en Russie soviétique, par exemple. De plus, certains pays athés font, malgré tout, de la liberté de religion un droit, faisant ainsi entrer le religieux dans le cadre du juridique; pensons à ce sujet à la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 : « Toute personne a droit à la liberté de penser, de conscience et de religion. « Comment définir le terme "religion"? Ce substantif est issu du latin "religio" qui semble d'abord signifier respect scrupuleux des rites. Cicéron distingue déjà le terme "religio" de celui de "superstitio" : "il n'est pas vrai qu'on supprime la religion si l'on supprime la superstition."Ce qui est désigné par le terme moderne de religion est vaste ; il ne s'agit pas que des trois religions monotéistes, judaisme, christianisme et islam. De plus, le religieux n'implique même pas qu'il y ait croyance en un ou plusieurs dieux; par exemple, La religion dans les limites de la simple raison de Kant s'appuie sur la foi rationnelle dans les postulats de la raison pratique (existence de Dieu et immortalité de l'âme) et consiste dans "l'intention qui nourrit le coeur de l'homme de remplir ses devoirs comme s'il s'agissait de commandements divins". Cest pourquoi il est difficile de donner une définition de ce substantif. Durkheim, dans les Formes élémentaires de la vie religieuse tente tout de même de la définir, mais sa définition reste relative à un point de vue sociologique. Voici ce qu'il écrit : "la religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c'est-à-dire séparées, interdites, croyances qui unissent en une même communauté morale, appelée Eglise, tous ceux qui y adhèrent." Quel rapport l'homme a-t-il au religieux ? Le religieux fait-il partie de la nature humaine ? l'homme peut il vivre sans religion? La religion est-elle naturelle, et donc nécessaire pour l'homme ou est-elle culturelle ? Comment penser le rapport entre religion et nature humaine ?

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« La sublimation est un travestissement et un détournement de pulsions moralement inacceptables (et donccensurées) vers des activités socialement valorisées : arts, travail, effort intellectuel, religion, etc.

La pulsionorientée vers le père, double désir inconscient de le supprimer et d'en prolonger la présence protectrice au-delà del'enfance, n'est ici ni satisfaite ni refoulée, mais se trouve transfigurée et canalisée dans un cadre que légitime laconscience morale (le surmoi) : le Père divin se substitue au père humain.Quant au destin de cette illusion religieuse, il consiste à s'effacer devant les progrès de l'humanité et son accessionà l'âge adulte : l'humanité doit pouvoir surmonter sa détresse infantile et assumer la réalité de sa condition. [L'esprit humain ne peut pas fonctionner sans la conviction qu'un monde suprasensible existe.

Le fait religieux est une composante de toutes les sociétés humaines.

Il témoigne d'un besoin de croire, d'une soif d'absolu.

L'attitude religieuse est un traitcommun à tous les hommes parce qu'il est impossible de donner un sens à sa vie sans se référer à une transcendance.] La religion est soif d'absoluComme le fait remarquer Mircéa Eliade, le mot «religion» n'implique pas obligatoirement une croyance en Dieu ou endes esprits.

La religion se réfère à l'expérience du sacré, elle est donc «liée aux idées d'être, de signification et devérité».

Et personne ne peut vivre sans une valeur référence quel que soit le nom qu'on lui donne.

Le sentimentreligieux est présent dans toutes les sociétés humaines et se manifeste sous des formes très différentes.

Mais ils'accompagne toujours d'un ensemble de rites et de croyances par lequel un groupe humain se rattache à un ordreuniversel et suprahumain. La religion est un lienC'est la religion qui lie les hommes les uns aux autres.

Selon son étymologie, la religion est un lien ou une mise enrelation.

En latin, « religare » signifie relier.

La religion relie l'homme à un être transcendant.

Une autre étymologieferait dériver le mot « religion » de « religio » à savoir l'intégrité, le scrupule à remplir ses devoirs.

On peut, à lalumière de ces deux hypothèses étymologiques, définir plus précisément la religion comme système de croyances etde pratiques qui, dans le respect et la vénération, relie des hommes entre eux et avec une ou des instance(s) nonsensible(s), et donne sens à l'existence subjective.

Cette définition présuppose la délimitation du monde en undomaine sacré et un domaine profane , qui serait le trait universel de l'attitude religieuse : « Toutes les croyancesreligieuses connues présentent un même caractère commun : la division du monde en deux domaines comprenant,l'un tout ce qui est sacré, l'autre tout ce qui est profane, tel est le trait distinctif de la pensée religieuse » (« Lesformes élémentaires de la vie religieuse »).

« On pourrait dire que l'histoire des religions, des plus primitives aux plusélaborées, est constituée par les manifestations des réalités sacrées.

De la plus élémentaire hiérophanie : parexemple, la manifestation du sacré dans un objet quelconque, une pierre ou un arbre jusqu'à la hiérophanie suprêmequi est, pour un chrétien, l'incarnation de Dieu dans J.C.

C'est toujours le même acte mystérieux : la manifestationde quelque chose de « tout autre », d'une réalité qui n'appartient pas à notre monde, dans des objets qui fontpartie intégrante de notre monde naturel, profane.

» Mircéa Eliade. La religion rassureUne religion consolatrice est nécessaire parce que la réalité, sans cette protection, est source de souffrancesintolérables.

C'est pourquoi Bergson, comme Hume avant lui, estime que la religion a une fonction sociale etpratique, celle de protéger la vie contre «le pouvoir dissolvant de l'intelligence» en constituant une assurancecontre la dépression morale devant la mort et l'imprévisibilité du monde.Comme le dit Hegel, la religion a un objet comparable à celui de l'art ou de la philosophie: elle doit manifester dans lefini ce qui est aspiration à l'absolu.

En ce sens, nul ne peut vivre sans religion car nul n'est à soi-même sa propresolution.. »

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