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L'homme peut-il vivre sans religion ?

Publié le 06/02/2005

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L'homme peut il vivre sans religion? La religion est-elle naturelle, et donc nécessaire pour l'homme ou est-elle culturelle ? Comment penser le rapport entre religion et nature humaine ? I. La religion n'est pas dans la nature humaine puisque des hommes vivent sans religion et que certains en font même un usage politique. Pensons à ce qu'a écrit Machiavel (Sur la première décade de Tite-Live) à ce sujet : « L'histoire romaine [...] prouve combien la religion est utile pour commander les armées, pour réconforter le peuple, pour maintenir les gens de bien et faire rougir les méchants. « Strinberg (Petit catéchisme à l'usage de la classe inférieure) va jusqu'à réduire la religion au politique : « Qu'est-ce que la religion ? - Un besoin apparu à un stade d'évolution inférieur et dont la classe supérieure s'est servie pour tenir la classe inférieure sous sa domination. «

  • I) La religion n'est qu'une illusion dont on peut se passer.

a) La religion est le fruit de l'ignorance. b) La religion est une névrose obsessionnelle. c) La religion est une illusion infantile.

  • II) L'expérience du sacré est universelle.

a) La religion est soif d'absolu. b) La religion est un lien social. c) La religion rassure.

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« Dans "L'avenir d'une illusion", Freud affirme que ce serait l'angoisse de l'homme devant la nature toute- puissante, angoisse analogue à celle de l'enfant, qui aurait engendré, enquelque sorte, le comportement religieux.

En personnifiant les forcesnaturelles sous formes d'êtres supérieurs, parfois terrifiants, maispourvus d'une volonté semblable à celle des hommes, en attribuant auxdieux les caractères que l'enfant attribue au père, les hommes auraientcherché à exorciser l'angoisse due à la cruauté de la nature.La première fonction de la religion serait donc d'humaniser la nature, deprotéger l'homme contre celle-ci.

Mais, humaniser la nature, c'est aussila tâche de la civilisation.

Or, si celle-ci rend la nature plus supportable,elle impose néanmoins à l'homme des privations et des souffrances qui, àleur tour, suscitent l'anxiété et le besoin d'un dédommagement ou d'uneconsolation.

La religion aurait donc aussi pour objectif de protégerl'homme contre « les dommages causés par la société humaine ».

Ainsi lareligion serait une satisfaction de notre désir archaïque d'être protégé etaimé.Mais la religion apporte-t-elle vraiment une réponse à l'angoisse del'humanité ? D'où les idées religieuses, qui ne reposent ni sur l'expérienceni sur la raison, tirent-elles leur force, sinon de nos désirs d'un universordonné dans lequel l'angoisse peut être rendue supportable ? La religionn'est-elle donc pas une croyance conforme à nos désirs, cad une illusion? Ne nous enferme-t-elle pas dans l'infantilisme ? Ne serait-il paspréférable que les hommes affrontent la réalité sans le secours de lareligion ? Ne faut-il pas, en particulier, désacraliser les interdits sociaux de manière à ce que les hommes,comprenant les nécessités de la vie sociale, supportent mieux « la pression qu'exerce sur eux la civilisation » ?L'essai d'une éducation non religieuse ne vaut-il pas la peine d'être tenté ? Religion et infantilismeLa religion, selon Freud, satisfait bien en nous le désir archaïque d'être protégé et aimé.

Mais, d'un point devue psychanalytique, il apparaît qu'elle nous enferme dans l'illusion et l'infantilisme.

On peut, on doit travailler àprendre conscience de la réalité, si dure qu'elle soit, pour l'affronter lucidement, en adulte.Freud conçoit la religion comme une illusion, cad comme une croyance fondée sur la réalisation d'un désir (etnon sur la connaissance objective de la réalité).

Elle est une réponse à une situation de détresse : lorsquel'enfant constate que ses parents, qu'il croyait parfaits, s'avèrent faillibles, son désarroi l'incite à projeter dansl'au-delà les attributs de toute-puissance et de toute-tendresse qu'il désirait (et donc croyait) les voir assumerjusqu'alors.

La religion a donc pour effet de reproduire à l'échelle sociale les relations de l'enfant à l'autoritéparentale, dans leur double fonction de protection et de répression.Plus précisément, Freud assimile la religion à une névrose obsessionnelle, cad à l'expression symbolique d'unconflit psychique, en l'occurrence à un mécanisme de défense contre l'angoisse par la pratique répétée de riteset de prières.

C'est ainsi que le psychisme gère ses propres tensions internes, nées de la déception, de laculpabilité et de la souffrance.

La religion permet au croyant de sublimer la figure du père. La sublimation est un travestissement et un détournement de pulsions moralement inacceptables (et donccensurées) vers des activités socialement valorisées : arts, travail, effort intellectuel, religion, etc.

La pulsionorientée vers le père, double désir inconscient de le supprimer et d'en prolonger la présence protectrice au-delà de l'enfance, n'est ici ni satisfaite ni refoulée, mais se trouve transfigurée et canalisée dans un cadre quelégitime la conscience morale (le surmoi) : le Père divin se substitue au père humain.Quant au destin de cette illusion religieuse, il consiste à s'effacer devant les progrès de l'humanité et sonaccession à l'âge adulte : l'humanité doit pouvoir surmonter sa détresse infantile et assumer la réalité de sacondition. [L'esprit humain ne peut pas fonctionner sans la conviction qu'un monde suprasensible existe.

Le fait religieux est une composante de toutes les sociétés humaines.

Il témoigne d'un besoin de croire, d'une soif d'absolu.

L'attitude religieuse est un traitcommun à tous les hommes parce qu'il est impossible de donner un sens à sa vie sans se référer à une transcendance.] La religion est soif d'absoluComme le fait remarquer Mircéa Eliade, le mot «religion» n'implique pas obligatoirement une croyance en Dieuou en des esprits.

La religion se réfère à l'expérience du sacré, elle est donc «liée aux idées d'être, designification et de vérité».

Et personne ne peut vivre sans une valeur référence quel que soit le nom qu'on lui. »

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