Devoir de Philosophie

Peut-on vraiment dire n'importe quoi n'importe quand?

Publié le 14/04/2005

Extrait du document

Et en ce cas nous ne pouvons pas dire n'importe quoi, n'importe quand, c'est-à-dire, nous ne pouvons pas dire quelque chose qui n'a pas de sens, qui n'est pas compréhensible, qui ne permet d'établir une communication entre les hommes.    Mais pour autant le langage est-il vraiment l'expression fidèle, exacte de la pensée ?   I Protagoras et le relativisme : l'homme est la mesure de toutes choses, on peut donc dire n'importe quoi n'importe quand.   Pour Protagoras, de toutes les choses, la mesure est l'homme. Cet énoncé est l'expression du relativisme que soutient Protagoras. En ce qui concerne le langage, cela veut dire que toute affirmation faite par un homme n'aurait de signification absolue que pour cet homme. En effet, si l'homme est la mesure de toutes choses, c'est-à-dire que toutes les choses sont sujettes à son interprétation subjective alors seul celui qui s'exprime peut véritablement comprendre ses propres dires. Les hommes sont prisonniers de leurs subjectivités, nous ne pouvons pas savoir véritablement ce que ressent autrui, ni ce qu'il dit, c'est-à-dire ce qu'il veut signifier. Et à ce propos, selon Protagoras, nous pouvons prétendre que tout est vrai, chacun possède sa propre vérité. Par exemple, je peux dire « Cet homme est noir.

Utiliser une langue, c’est être capable de constituer un système de signes et de l’exprimer. Le langage sert en général à établir un dialogue, c'est-à-dire à opérer une communication, un échange entre les hommes. Les sophistes sont des spécialistes de rhétoriques, des maîtres dans l’art de bien parler en public. Les sophistes se servent de techniques de discussions afin de persuader leurs auditeurs de la véracité de leurs dires. Protagoras est un sophiste pour qui l’homme est la mesure de toutes choses. C’est un adepte du relativisme, pour lui, il n’y a pas de vérités absolues, chaque homme énonce ses propres vérités sur le monde, chaque homme interprète le monde à sa convenance et exprime ses vérités à propos de celui-ci. Et alors pour Protagoras nous pouvons dire n’importe quoi, n’importe quand, car quelques soit nos dires, nous exprimons une logique et des vérités qui sont propres à chacun. Mais alors si chaque homme exprime ses propres vérités qui lui sont relatives, il n’y a plus de communication, il n’y a plus de compréhension possible entre les hommes. Et alors peut-on vraiment dire n’importe quoi, n’importe quand ? Pour Descartes, parler est le propre de l’homme, les hommes peuvent communiquer grâce au langage qui est l’expression de la pensée. Et en ce cas nous ne pouvons pas dire n’importe quoi, n’importe quand, c'est-à-dire, nous ne pouvons pas dire quelque chose qui n’a pas de sens, qui n’est pas compréhensible, qui ne permet d’établir une communication entre les hommes.   Mais pour autant le langage est-il vraiment l’expression fidèle, exacte de la pensée ?

« évidence du substrat requis par l'idée de vérité.

Celle-ci suppose qu'il existe des êtres possédant une naturedéfinie ; et c'est cette stabilité ontologique qui fonde en définitive le principe de contradiction dans la sphère de lapensée.

C'est donc l'être qui est mesure et condition du vrai, et non l'opinion singulière.

« Ce n'est pas parce que nous pensons d'une manière vraie que tu es blanc que tu es blanc, mais c'est parce que tu es blanc qu'en disantque tu l'es nous disons la vérité » (Aristote ). Puisque, s'il est vrai que tout est vrai, le contraire de cette affirmation ne saurait être faux, le relativisme trouve savérité dans le scepticisme.

Dire que tout est vrai, c'est dire tout aussi bien que tout est incertain et que rien nepeut être dit vrai.Il apparaît que le scepticisme comme le relativisme est une position intenable.

Dès qu'il se dit il se contredit.

II Descartes : Le langage est l'expression de la pensée, il permet la communication entre les hommes.

Onne peut dire n'importe quoi n'importe quand car sinon il n'y a pas de compréhension entre les hommes.

Pour Descartes, tous les hommes emploient des signes pour communiquer leurs pensées.

Parler est le propre del'homme car nous pouvons remarquer chez les animaux l'absence de ces signes.

L'expression des animaux est latraduction de leurs passions, par exemple du plaisir ou de la douleur.

Ce n'est donc pas un véritable langage pourDescartes.

Tous les hommes sans exception, même fous ou stupides, sont capables de parler ou d'employer des signes pourfaire connaître leur pensée.

Au contraire, il n'existe aucun animal qui soit capable d'employer le langage, sinon pourle répéter sans le comprendre (les pies ou les perroquets par exemple).

Si les animaux ne parlent pas, ce n'est doncpas par défaut d'organes convenables - les imitations peuvent être très bonnes pour certains oiseaux -, mais ils nepensent pas ce qu'ils disent, et ne sont pas capables d'inventer un système de signes pour se faire comprendre.Seul l'homme dispose d'une raison, les animaux n'en ont aucune.

Même l'animal le plus doué n'est pas capabled'égaler l'enfant le plus stupide.

Enfin, si les animaux avaient la moindre trace de raison, ils seraient en mesure denous le faire savoir, ce qui n'a jamais eu lieu.

La faculté de langage est donc étroitement liée à la raison : elle ytrouve son origine et sa capacité de développement.

Parler ne consiste donc pas à associer des mots, mais àpenser ce que l'on dit, et à dire ce que l'on pense.

La pensée et la raison qui la guide, permettent de distinguer l'homme de l'animal.

Elles sont universellementpartagées par les hommes.

Parler permet donc de communiquer sa pensée à autrui.

Parler c'est forcément user deraison et c'est énoncer du sens, pour permettre à l'autre de comprendre nos pensées.

On ne peut donc pas diren'importe quoi, n'importe quand car dire c'est obligatoirement exprimer une pensée qui est communicable à autrui.Dire n'importe quoi, n'importe quand ce n'est alors pas dire.Mais quoi qu'il en soit, le langage est-il vraiment l'expression fidèle, exacte de la pensée ? III Wittgenstein : Le langage travestit la pensée.

Ce dont on ne peut parler il faut le taire, on ne peut doncpas dire n'importe quoi, n'importe quand car on ne peut dire à propos de tout.

Pour Wittgenstein, le langage ordinaire tel que nous l'utilisons au quotidien n'est pas la véritable expression de notrepensée.

Le véritable langage exprimant notre pensée n'est pas celui qui est formé par des règles de grammaires etde conjugaisons.

Le véritable langage se résume à la totalité des propositions.

Une proposition est un énoncé deforme logique qui est sous-jacent à nos phrases que nous employions au quotidien et désigne obligatoirement un faitdu monde.

Par exemple, lorsque je dis : «Ce chien noir qui court après le chat.» ou encore « Ce chien qui est énervéet qui poursuit le chat blanc.

» J'exprime seulement une seule et même idée, désigner : ce chien.

Ce chien est unfait du monde, il existe réellement.

Le langage travestit la pensée, elle déguise une idée simple en lui attribuant uneforme grammaticale.

Il est difficile parfois de comprendre la véritable pensée cachée derrière notre langage duquotidien, de la même manière qu'il est difficile parfois d'imaginer la forme authentique d'un corps dissimulé derrièredes vêtements.

Lorsque Wittgenstein dit « ce dont on ne peut parler il faut le taire », il veut dire que si ce que nousdisons n'a pas de sens, c'est-à-dire qu'il n' y a pas de véritables propositions derrière notre phrase alors il faut setaire car nous ne disons rien.

A ce titre on ne peut donc pas dire n'importe quoi, n'importe quand car il y a deschoses que nous ne pouvons tout simplement pas dire.

Conclusion.On ne peut dire n'importe quoi, n'importe quand, car : le principe du langage est justement de ne pas être n'importequoi, c'est à dire qu'il a un sens logique, qu'il exprime des pensée, il sert à se faire comprendre.

Le principe dulangage est également de ne pas être n'importe quand, car, comme il permet la communication entre les hommes, sije parle à quelqu'un quand il ne peut comprendre ce que je dis, je ne dis rien.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles