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Phénoménologie de l'esprit Par Georg Wilhelm Friedrich Hegel - Commentaire

Publié le 23/03/2015

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esprit

« Les deux esprits certains d'eux-mêmes n'ont pas d'autre fin que leur Soi pur, ni d'autre réalité et être-là que justement ce Soi pur. Mais ils sont encore divers, et la diversité est [diversité] absolue parce qu'elle est posée dans cet élément du pur concept. Et elle l'est non seulement pour nous, mais pour les concepts mêmes qui se tiennent dans cette opposition. Car ces concepts sont certes [concepts] déterminés l'un en regard de l'autre, mais en même temps [concepts] en soi universels, en sorte qu'ils emplissent la capacité totale du Soi, et ce Soi n'a pas d'autre contenu que cette sienne déterminité, qui ni ne l'outrepasse ni n'est plus bornée que lui ; car l'une, l'absolument universel, est tout autant le pur se savoir soi-même que l'autre, l'absolue discrétion de la singularité, et tous deux ne sont que ce pur se savoir. Les deux déterminités sont donc les purs concepts sachants, dont la déterminité même [est] immédiatement savoir, ou dont la relation et opposition est le Je. Par là elles sont l'une pour l'autre ces purement et simplement op-posés ; c'est le parfaitement intérieur qui est ainsi venu face à soi-même et dans l'être-là ; elles constituent le pur savoir qui, par cette opposition, est posé comme conscience. Mais il n'est pas encore autoconscience. Cette effectuation, il l'a dans le mouvement de cette opposition. Car cette opposition est plutôt elle-même la continuité indiscrète et égalité du Je = Je ; et chacun pour soi, justement par la contradiction de son universalité pure, qui en même temps résiste encore à son égalité avec l'autre et s'en sépare, se sursume en lui-même. Par cette extériorisation, ce savoir dédoublé dans son être-là fait retour dans l'unité du Soi ; il est le Je effectif, le se savoir soi-même universel dans son contraire absolu, dans le savoir étant-dans-soi, qui, en raison de la pureté de son être-dans-soi séparé, est lui-même le parfaitement universel. Le OUI qui réconcilie, où les deux Je se désistent de leur être-là op-posé, est l'être-là du Je étendu jusqu'à la dualité, [Je] qui en cela demeure égal à soi, et, dans son extériorisation parfaite et [son] contraire, a la certitude de soi-même ; — il est le Dieu apparaissant au milieu d'eux qui se savent comme le pur savoir. «

 

Id., dernière page de L'Esprit, pp. 580-581.

esprit

« Textes commentés 47 Au terme de la section Esprit - point d'achèvement de la première partie ! de l'œuvre, consacrée à !'Esprit dans sa conscience, autant dire dans l'objecti­ vité de sa dimension historique - vient à maturité conceptuelle le schème de la « reconnaissance » dont la prime formulation, encore abstraite, était interve­ nue au début de la section Autoconscience.

La dialectique qui trouve là sa conclusion est intitulée « dialectique du mal et de son pardon ».

Elle met en scène deux consciences également certaines d'être investies d'une tâche d'uni­ versalité éthique.

Ce qui implique une articulation réflexive entre l'universel du r principe et les circonstances toujours particulières de l'action.

Un dilemme que' les deux protagonistes de cette dialectique, dans un premier temps, résolvent de façon différente : la conscience agissante accepte de se commettre avec la contingence, quitte à déchoir de son idéal d'universalité absolue et de commettre une faute à son égard ; la conscience jugeante, quant à elle, refuse toute compromission et s'enferme dans une « bonne conscience » ineffective.

La sortie de cette impasse se dessine lorsque cette conscience jugeante, face à la confession que la conscience agissante fait de sa faute, s'avise de ce que son refus d'agir est une piètre échappatoire, son jugement la commettant déjà avec la particularité qu'elle voudrait maintenir hors de sa splendeur.

Le pardon qu'elle vient alors à accorder à l'autre fait que toutes deux se situent désormais sur le même niveau de réalité spirituelle, en sorte que la « reconnaissance » entre elles pourra s'affirmer sans entraves.

Chacune est revenue en elle-même hors de son aliénation possible ; chacun des Je n'est lui-même qu'à plonger ses racines dans l'unité d'un Soi qui les fonde logiquement l'un et l'autre.

Le OUI qui scelle cette rencontre exprime enfin une pleine unité foncière dans une dualité sans compromis.

Ce résultat de toute l'évolution historique ouvre l'espace d'une construction de l'humain.

Le formalisme dans lequel il se dit encore - un pur assentiment de principe, laconique et sans épaisseur propre - appelle la détermination d'un contenu que la seconde partie de l'œuvre, consacrée à !'Esprit dans son autoconscience, cherchera et trouvera sous la figure de la représentation religieuse.. »

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