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Philippe Ricord

Publié le 22/02/2012

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1800-1889 Naître à Baltimore d'émigrés français de la Révolution ; débuter dans la vie comme apprenti boulanger ; être envoyé en France comme convoyeur d'échantillons de la flore et de la faune américaines destinés au Muséum ; devenir interne des hôpitaux de Paris ; exercer d'abord dans un village à dix sous la visite ; revenir à Paris à cheval pour prendre part au concours des chirurgiens des hôpitaux ; y réussir ; se charger sans aucune préparation d'un service à l'hôpital des vénériens ; créer à cet hôpital une véritable École fréquentée par des médecins du monde entier ; être assailli par une clientèle immense ; connaître les plus grands succès scientifiques, oratoires et mondains ; s'entourer d'un luxe un peu voyant ; revenir à la chirurgie pour soigner les blessés du siège de Paris ; continuer, dans la plus belle santé, à voir les malades jusque dans son extrême vieillesse ; donner des réceptions où le Tout-Paris se presse ; mourir enfin à quatre-vingt-neuf ans, comblé d'honneurs, avec la réputation d'avoir été le premier vénéréologiste de son temps, le "debater" le plus redouté, et l'un des hommes les plus brillants et les plus spirituels de la capitale, voilà des titres suffisants pour que Philippe Ricord figure dans une galerie des médecins célèbres. Cependant, ses découvertes furent très discutées, même de son vivant. Il les défendit par la parole, par la plume aussi, à la tribune de l'Académie, avec un talent hors de pair, avec esprit, avec verve, mais sans indulgence pour ses adversaires qu'il traitait de haut, ironisant et n'acceptant pas les résultats qui gênaient ses théories. On a le sentiment, en relisant ses discours et surtout ses fameuses Lettres, qu'il ne fut pas toujours de la meilleure foi et qu'il abusait de la pétition de principe. Aujourd'hui on entend dire : "Ricord ? il s'est trompé toute sa vie !" Cette observation péremptoire est inexacte, mais elle contient une part de vérité.

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