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PIAGET : Durée infantile et temps spatial

Publié le 22/02/2012

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D'une manière générale la constitution du temps est... parallèle à celle de l'espace, et complémentaire de celles des objets et de la causalité. En d'autres termes, elle procède également de l'immédiateté caractéristique de l'égocentrisme radical à une mise en relations telle que l'esprit se libère du point de vue propre pour se situer dans un univers cohérent. Le temps se confond donc, en son point de départ, avec les impressions de durée psychologique inhérentes aux attitudes d'attente, d'effort et de satisfaction, bref à l'activité du sujet lui-même. Cette durée est ensuite mise en rapports de plus en plus étroits avec les événements du monde extérieur. A son point d'arrivée, le temps est promu au rang de structure objective de l'univers comme tel : la succession des actes du sujet s'insère ainsi, en tant que succession vécue, dans la série des événements remémorés, constituant l'histoire du milieu ambiant, au lieu que cette histoire demeure incohérente, comme précédemment, et que ses fragments restent accrochés à l'action présente conçue comme seule réelle. On voit que, dès l'intelligence sensori-motrice, le temps déborde nécessairement la « durée pure » et que, si cette durée est bien aux sources du temps, jamais elle ne serait devenue réellement temporelle sans une spatialisation et une objectivation inséparables de l'activité intellectuelle entière. C'est donc sans arbitraire que, pour décrire les étapes de la constitution du champ temporel et de la mémoire, nous pouvons nous servir du cadre tout préparé des stades caractéristiques de l'évolution de l'espace, des objets et de la causalité elle-même. La construction du réel chez l'enfant.

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