Devoir de Philosophie

Pierre Auguste Renoir

Publié le 26/02/2010

Extrait du document

auguste

Placé en apprentissage à treize ans chez un peintre sur porcelaine, Pierre Auguste Renoir commença à gagner sa vie en décorant des assiettes, puis des éventails et des stores. Il décida en 1862 d'étudier sérieusement la peinture, suivit des cours du soir à l'école des Beaux-Arts et s'inscrivit à l'académie du peintre suisse Gleyre, un ancien élève d'Ingres. Dans cet atelier, il devint l'ami de Monet, Sisley et Bazille, avec qui il partageait le désir de s'écarter de la formation classique dispensée par le maître. Les quatre étudiants, rejoints par Cézanne et Pissarro, montèrent en 1874 la première exposition impressionniste, les refusés de l'époque, et initièrent ce qui allait devenir le plus grand mouvement artistique de la fin de siècle. Malgré les refus réguliers du Salon à exposer ses toiles, Renoir commençait à recevoir de nombreuses commandes, surtout de portraits, pour de riches particuliers. De cette époque également datent ses magnifiques toiles peintes en extérieur du Moulin de la Galette et du Déjeuner des canotiers. En 1879, l'éditeur Georges Charpentier, dont il avait fait le portrait de l'épouse, organisa sa première exposition en solo. Durant les années 1881-82, Renoir voyagea en Algérie et en Italie où il fut frappé par l'oeuvre des classiques, notamment Raphaël. Cette révélation initia la période "aigre" de sa carrière où le dessin prit le pas sur la couleur, une nouvelle esthétique qui l'éloigna du mouvement des impressionnistes sans toutefois jamais rompre avec eux. A partir de 1894, Renoir se mit à souffrir de violents rhumatismes articulaires qui affaibliront jusqu'à la paralysie sa mobilité. Il s'installa alors à Cagnes-sur-Mer, à la recherche d'un climat plus doux, et bien qu'il ne puisse plus marcher à partir de 1910, il continua de peindre jusqu'à sa mort en 1919, ses pinceaux attachés à ses doigts recroquevillés par la maladie.

auguste

« courbe d'un corps, la splendeur du jour. Renoir, sans doute le dernier des grands peintres dont le talent se soit manifesté dans toutes les branches de lapeinture, est parfois négligé comme paysagiste.

Il a passé d'une palette où les verts et les bleus dominaient à desharmonies "en rouge", quand il ramena toutes les autres nuances à cette couleur généreuse.

Les aspects "sublimes"de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée dans ses derniers paysages du Midi par unélan dionysiaque, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.

L'image que Renoir se fait del'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.

Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.

Il n'a rien d'unanalyste, ce magicien généreux et immobile.

De son seul regard, il "charme" les apparences.

Elles se posent sur satoile et s'y prennent à un réseau de poésie.

Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres descavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.

Après avoirusé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouvaque cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.

Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface lasuprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.

Pour exprimer la profondeur,il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche denous.

En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponsepersonnelle aux questions que posaient les cubistes. Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeurauthentique.

Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu : la créature forte, saine, généreuse,dont la peau "prend bien la lumière".

Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps lasilhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.

Les nus de Renoir offriront longtemps uncontraste avec leurs "têtes expressives".

C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si distinctifs dontil ne s'écarte plus ; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être : sonregard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dontla nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit. Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.

Il y avait pour Renoirune relation évidente entre la dilatation des formes et la "montée en rouge" qui nuance les corps et les choses.

Bienqu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'animeles êtres, on hésiterait à condamner cette "expérience" suprême d'un génie admirablement honnête.

Quand on vientde revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose et non plus le vifincarnat qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau,leurs compagnes mêmes et le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner parses leçons. L'oeuvre de Renoir Oeuvre particulièrement abondante (quatre mille tableaux environ).

Chronologie bien établie.

Nous donnons un choixd'"oeuvres célèbres":1867 LISE A L'OMBRELLE (Musée d'Essen).MONSIEUR ET MADAME SISLEY (Musée de Colonne).1872 PARISIENNES HABILLÉES EN ALGÉRIENNES (Collection Matzukata).LA ROSE (Musée de l'Impressionnisme, Paris).1873 CAVALIERS AU BOIS DE BOULOGNE (Musée de Hambourg).1874 LA LOGE (Courtault Institute, Londres).CHEMIN MONTANT DANS LES HAUTES HERBES (Musée de l'Impressionnisme, Paris).1876 Mlle JEANNE DURAND RUEL (Collection Aude, Paris).1876 LE MOULIN DE LA GALETTE (Musée de l'Impressionnisme, Paris).1876 LA BALANÇOIRE (Musée de l'Impressionnisme, Paru).1876 LA TONNELLE (Musée de Moscou).LA LISEUSE (Musée de l'Impressionnisme, Paris).FEMME NUE EN PLEIN AIR (Musée de l'Impressionnisme, Paris).1878 Mme GEORGES CHARPENTIER ET SES ENFANTS (Metropolitan Museum, New York).1879 LA FIN DU DÉJEUNER (Institut Städel, Francfort).1879 AU CIRQUE FERNANDO (Art Institute, Chicago).1881 LE DEJEUNER DES CANOTIERS (Philipps Memorial Gallery, Washington).

PAYSAGE D'ALGERIE (Musée del'Impressionisme, Paris).1883 PORTRAIT AU BORD DE LA MER (Metropolitan Museum, New York).1884 LES PARAPLUIES (National Gallery, Londres).1884 L'APRÈS MIDI DES ENFANTS A WARGEMONT (Musée de Berlin).1885 LES GRANDES BAIGNEUSES (Collection Tyson, Philadelphie).1888 LES FILLES DE CATULLE MENDÈS AU PIANO (Collection G.

Wildenstein, Paris).1896 LA FAMILLE DE L'ARTISTE (Barnes Foundation, Merion, U.S.A.).1902 JUGEMENT DE PARIS (Collection Halvorsen, Oslo).1909 CARIATIDES, deux panneaux décoratifs (Barnes Foundation, Merion, U.S.A.).1912 Mme DE GALEA (Collection Galea, Paris).1917 AMBROISE VOLLARD EN TORÉRO (Ancienne Collection Vollard, Paris).1919 LES NYMPHES (Musée de l'Impressionnisme, Paris).. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles