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Pierre Carlet de Chamblain de MARIVAUX : La Double Inconstance

Publié le 24/09/2012

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marivaux

« Le 6 de ce mois, les Comédiens Italiens ont (...) fait l'ouverture de leur Théâtre par une comédie nouvelle, qui a pour titre La Double Inconstance. (...) On a trouvé beaucoup d'esprit dans cette dernière (...) ; ce qu 'on appelle métaphysique du coeur y règne un peu trop, et peut-être n' est-il pas à la portée de tout le monde ; mais les connaisseurs y trouvent de quoi nourrir l'esprit...

«

Si en assistant à une comédie de Marivaux nous éprouvons une aussi délicieuse impression de création continuée, c'est que celle-ci ne cesse d'être pénétrée effectivement par la présence subtile d'un créateur : elle se présente à nous d'emblée comme un ensemble harmonieux , espace choisi , univers dont tous les personnages se trouvent unis par des rapports inépuisables, comme les parties des divers instruments dans une symphonie.

marivaux

« Le Comte Stanislas Felix Poto cki/dé.

(délai!).

G.

Lanpile père Pholo RMN La Double Incons­ tance est la cinquiè­ me pièce de Mari­ vaux jouée à Paris, et la quatrième qu'il co nfie aux "co mé­ diens italiens ordi­naires du roi ".

La pr emière représenta­rion a lieu le 6 avril 1723 à /' h ôte l de Bourgo gne, et la preuve de son succès est que celle comé­ die resta au ré per­ toire des Italiens , et qu'elle fur souvent reprise par ces der­ niers.

La pièce n'en­ tra pourtant au répertoire de la Comédie-Fran çaise qu ' en1934.

Le livre Un chassé-croisé adroitement conçu S ilvia, une jeune paysanne, a été enlevée par le Prince qui désire l'épouser.

Mais Silvia n'aime qu' Arlequin.

Le Prince demande alors à Flarninia, la fille d'un de ses domes­ tiques , de 1 'aider à gagner les faveurs de Silvia.

Flaminia ima­ gine d'éloigner Arlequin en le faisant séduire par sa propre sœ ur, Lisette, mais ce plan échoue.

Flaminia envisage enfin de se faire 1 'amie et la confidente de Silvia et d'Arlequin (pour qui elle a d'ailleurs un certain penchant...) en s'attendrissant sur leur douloureuse situation.

Silvia avoue à Flarninia qu 'elle ne renoncerait à Arlequin, éventuellement, que pour un officier qu 'elle a déjà rencontré et qui l 'a charmée.

Cet officier est en réalité le Prince qui s'est présenté à elle déguisé pour éprouver ses vrais sentiment s.

Parallèlement, Arlequin sent croître sa tendresse pour son "amie" Flaminia, et Silvia se détache peu à peu d 'Arlequin qu'elle trouve trop bourru en comparaison du bel officier.

Flaminia révèle alors son amour à Arlequin qui réalise qu' il l'aime aussi , et Silvia avoue à Flaminia que c'est bien l'officier qu 'elle aime.

Le Prince n'a donc plus qu'à dé­ voi ler sa réelle identité pour que les deux aventures connaissent un heureux dénouement : un double mariage pour une "double incon stance" .

La confusion des sentiments L a Double Inconstance est une passionnante étude de la "métaphysique du cœur" puisqu 'elle illustre le combat de deux amoureux contre leurs propres sentiments mais aussi le triomphe des désirs .

Toute la construction de la pièce repose sur l'évolution des sentiments des principaux protagonistes , et Marivaux transforme ce que ces deux personnages éprouvent par d'habiles moyens proprement théâtraux, le déguisement (du Prince en officier), les sentiments démasqués (la sympathie d'Arlequin pour Flaminia se révélera être plus que de l 'amitié ).

On lit en filigrane, au-delà d'une simple comédie de mœurs, une satire sociale : lor sque le Prince fait miroiter , via son valet Tri velin , des riche sses aux yeux d'Arlequin , ce dernier réplique aussitôt: " On n 'a que faire de toutes ces babioles-là , quand on se porte bien, qu'on a bon appétit et de quoi vivre.

". »

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