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Platon et le relativisme

Publié le 29/04/2005

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platon
La vérité, je le déclare en effet, la formule en est ce que j'ai écrit : « Chacun de nous est la mesure de toutes choses, de celles qui sont comme de celles qui ne sont pas» [...] Ainsi, rappelle-toi en effet [...] l'homme qui se porte mal et pour qui ce qu'il mange apparaît et est amer, tandis que cela est et apparaît à l'opposé pour celui qui se porte bien. Or, à aucun de ces deux hommes il ne faut attribuer un savoir supérieur à celui de l'autre : ce n'est pas possible en effet, et il ne faut pas non plus accuser d'ignorance le malade parce qu'il en juge comme il fait, tandis qu'on attribuerait au bien portant le savoir, parce qu'il en juge différemment. Mais ce qu'il faut, c'est opérer, sur le malade, un changement de sens opposé ; car l'autre manière d'être est meilleure. C'est ainsi, d'autre part, que l'éducation consiste à opérer un changement qui fait passer d'une certaine manière d'être à celle qui vaut mieux ; mais, tandis que ce changement, le médecin l'effectue au moyen de drogues, c'est par la parole que le sophiste l'effectue. Platon
platon

« tâcher d'orienter le malade vers le « meilleur ».

Sans chercher à déterminer s'il a raison ou s'il se trompe, parce queces termes n'ont pas de sens pour les sophistes, on pourra chercher à provoquer «un changement de sens opposé»,c'est-à-dire à faire en sorte que les aliments lui paraissent doux.

Comme l'être et le paraître ne se distinguent pas,l'homme pourra dire alors que les aliments sont doux.

Pourquoi un tel changement ? « Car l'autre manière d'être estmeilleure », répond le sophiste.

Point de vue à nouveau surprenant, puisqu'il affirme un point de vue dont il attendque tout le monde l'approuve.

Comment comprendre ce «meilleur»? Il ne s'agit pas du bien moral mais du bien-êtrede l'individu : ici, qu'il puisse se nourrir sans dégoût.

De même, ajoute-t-il, l'éducation doit permettre à l'individu nonpas de découvrir le vrai et le bien en soi, mais d'apprendre à savoir où est son intérêt.

et à le faire triompher.

Il estdans mon intérêt d'apprécier la nourriture ; je favorise l'intérêt du médecin en le payant afin qu'il favorise le mien enme soignant.C'est par analogie avec le médecin que le sophiste définit son propre rôle : son éloquence lui permet de persuaderautrui et de le faire changer d'avis.

Le sophiste Gorgias se vante même d'être plus efficace qu'un médecin dans ledomaine de la santé : il persuadera plus facilement le patient de prendre une potion amère.

Mais cette analogieavec le médecin est-elle vraiment valable ? Le médecin, en effet, travaille dans l'intérêt de son patient.

Le sophiste,lui, de son propre aveu, travaille dans son propre intérêt, pour sa propre utilité et, dira Calliclès, pour sa proprepuissance : il affirme que le plus heureux des hommes est le tyran qui peut à volonté faire condamner desinnocents.

Si la parole du sophiste agit comme une drogue, c'est donc sans doute plutôt pour endormir soninterlocuteur et le rendre docile, alors que la parole socratique, par l'ironie et la forme interrogative, vise bien aucontraire à réveiller l'interlocuteur, à le mettre sur la piste de la vérité une et éternelle : c'est dans la contemplationde cette dernière, et non dans la recherche d'une vaine puissance, que réside le bonheur véritable. Conclusion Ce texte apparemment explicatif, didactique, recèle donc en fait une forte charge polémique puisqu'il s'opposeradicalement à la position de Socrate.

Le sophiste présente ici un point de vue apparemment cohérent et uneintention apparemment bonne ; mais Platon entend montrer dans la suite du dialogue qu'il n'y a là qu'apparence, cequi nourrit le sens moderne du mot «sophisme» qui désigne un raisonnement secrètement faussé.

Le relativismenominaliste à propos de la vérité est truffé de contradictions ; et l'idée du «meilleur» est en fait le masque d'unerecherche de puissance et de pouvoir politique.Sans nécessairement partager la conception platonicienne de la vérité comme Idée éternelle, on peut en tout casaffirmer que ce texte, habilement monté par Platon, tend à réfuter par l'absurde la définition de la vérité selonlaquelle l'homme est la mesure de toutes choses. PLATON.

Né à Égine, près d'Athènes, en 429 av.

J.-C., mort à Athènes en 347 av.

J.-C.Son père, Ariston, descendait de Codros, dernier roi d'Athènes, et sa mère, Périctyone, de Solon.

Il fut l'élève del'héraclitéen Cratyle, et s'initia aux arts.

Il prit part à des concours de tragédie, et se passionna plus spécialementpour la musique et les mathématiques.

Vers 407, il rencontra Socrate, dont il resta l'ami et le disciple jusqu'en 399,date de la mort du maître.

Platon se rendit alors à Mégare, auprès d'Euclide ; puis, il effectua des voyages enÉgypte et en Italie du Sud.

Eu Sicile, il rencontra Denys et tenta de lui faire accepter ses théories politiques.

Letyran, outré, fit vendre Platon comme esclave, à Égine.

Là, Annicéris le reconnut, l'acheta et le libéra.

Rentré àAthènes, Platon commença d'enseigner la philosophie dans les jardins d'Académos ; ce fut l'origine de l'Académie.

Ilse rendit encore en Sicile auprès de Denys le jeune, mais aussi sans succès.

Il mourut octogénaire, à Athènes,désignant son neveu Speusippe pour lui succéder à la tête de l'Académie.

Toutes les oeuvres de Platon sont desdialogues.

Ils nous seraient tous parvenus, et certains textes apocryphes s'y sont ajoutés.

— C'est sous l'influencede Socrate que Platon conçut son système philosophique, premier système spiritualiste complet, qui fait duphilosophe grec, l'un des plus grands, sinon le plus grand de tous les temps.

Pour les Pythagoriciens, la raison deschoses se trouvait dans les nombres ; pour les Ioniens (tel Héraclite) elle était dans les forces et les éléments de lanature ; pour les Eléates, elle était une unité abstraite.

Platon fut le premier à poser un principe intelligent commeraison des choses.

— La méthode qu'il utilise dans ses dialogues est la dialectique.

Platon remonte à l'idée.

Ilprocède par élimination des dissemblances, et ne considère que les ressemblances, dont l'origine est commune.

Lesressemblances, qui font qu'un groupe d'individus peuvent être trouvés beaux, participent d'une beauté pré-existante, et inconditionnée.

La dialectique opère de même pour les autres notions.

Platon dégage, par ce moyen,l'Idée de la beauté.

Le point le plus important de la philosophie platonicienne est précisément la théorie des Idées.Les phénomènes, « ombres passagères », ne renferment pas la vérité.

Il faut dégager l'intuition de la beauté de lajouissance des belles choses.

Dégager de chaque groupe d'individus le type éternel et pur, d'après lequel ils sontfaits.

Les Idées, ainsi dégagées, forment une hiérarchie, dont le sommet est occupé par l'Idée de Bien.

Celle-ci est. »

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