Devoir de Philosophie

Platon: Nul n'est méchant volontairement.

Publié le 29/04/2005

Extrait du document

platon
Nul n'est méchant volontairement. Platon
Face à un tel état, maîtriser les désirs et le ventre est une nécessité. Aussi importe-t-il que la force du cœur domine les désirs du ventre, en empêchant que ceux-ci n’envahissent tout et ne fassent de l’homme un esclave à l’intérieur de lui-même et un tyran à l’extérieur. Toutefois, maîtrise ne doit pas se confondre avec dictature, sauf à passer d’une violence à une autre et à transformer l’anarchie en tyrannie. Platon n’est pas un penseur de la maîtrise de soi. Car, selon lui, il ne faut pas trop de maîtrise. Il faut maîtriser la maîtrise, en établissant la bonne mesure d’une proportion entre le désir du ventre et la force contenue dans le cœur.

platon

« combler ses désirs sans leur céder, accorder au corps ce qu'il faut.

L'homme tyrannique poursuit sans trêve desplaisirs nouveaux, comme on verse du liquide dans un tonneau ; mais ce que ne sait pas cet être de la démesure, cequ'il ne veut pas voir, c'est que sa conduite déréglée en fait un « tonneau percé ».

Il peut sans fin accumuler lesplaisirs : il ne sera jamais comblé, et s'épuisera en pure perte.Le dérèglement est donc d'abord une faute de jugement : c'est une incompréhension de ce qu'est le bien véritable,une confusion entre bon & agréable.

Ainsi, il est clair que « Nul n'est méchant volontairement ».

Éclairer lesintelligences, c'est ipso facto redresser les conduites.Mais puisque l'injustice est une maladie de l'âme, une perversion de l'ordre, alors la punition est le remède approprié.Le châtiment est conçu par Platon comme analogue du médicament.

On accepte la souffrance physique pour sesoigner, pour réparer un mal, parce qu'on sait que le traitement enduré est finalement bénéfique.

Il doit en aller demême pour l'âme : la souffrance endurée, là encore, doit être comprise comme nécessaire au rétablissement d'unéquilibre que l'injustice avait compromis.

C'est pourquoi, aussi paradoxale que paraisse la thèse, « il est pire de nepas être puni que de l'être ».

L'homme injuste impuni est semblable au malade abandonné à son sort.Platon inaugure la grande tradition de l'ascétisme.

En un sens, toute notre morale est restée imprégnée des thèsesplatoniciennes, et il n'y a guère que Nietzsche pour avoir reconnu en Calliclès un modèle. PLATON.

Né à Égine, près d'Athènes, en 429 av.

J.-C., mort à Athènes en 347 av.

J.-C.Son père, Ariston, descendait de Codros, dernier roi d'Athènes, et sa mère, Périctyone, de Solon.

Il fut l'élève del'héraclitéen Cratyle, et s'initia aux arts.

Il prit part à des concours de tragédie, et se passionna plus spécialementpour la musique et les mathématiques.

Vers 407, il rencontra Socrate, dont il resta l'ami et le disciple jusqu'en 399,date de la mort du maître.

Platon se rendit alors à Mégare, auprès d'Euclide ; puis, il effectua des voyages enÉgypte et en Italie du Sud.

Eu Sicile, il rencontra Denys et tenta de lui faire accepter ses théories politiques.

Letyran, outré, fit vendre Platon comme esclave, à Égine.

Là, Annicéris le reconnut, l'acheta et le libéra.

Rentré àAthènes, Platon commença d'enseigner la philosophie dans les jardins d'Académos ; ce fut l'origine de l'Académie.

Ilse rendit encore en Sicile auprès de Denys le jeune, mais aussi sans succès.

Il mourut octogénaire, à Athènes,désignant son neveu Speusippe pour lui succéder à la tête de l'Académie.

Toutes les oeuvres de Platon sont desdialogues.

Ils nous seraient tous parvenus, et certains textes apocryphes s'y sont ajoutés.

— C'est sous l'influencede Socrate que Platon conçut son système philosophique, premier système spiritualiste complet, qui fait duphilosophe grec, l'un des plus grands, sinon le plus grand de tous les temps.

Pour les Pythagoriciens, la raison deschoses se trouvait dans les nombres ; pour les Ioniens (tel Héraclite) elle était dans les forces et les éléments de lanature ; pour les Eléates, elle était une unité abstraite.

Platon fut le premier à poser un principe intelligent commeraison des choses.

— La méthode qu'il utilise dans ses dialogues est la dialectique.

Platon remonte à l'idée.

Ilprocède par élimination des dissemblances, et ne considère que les ressemblances, dont l'origine est commune.

Lesressemblances, qui font qu'un groupe d'individus peuvent être trouvés beaux, participent d'une beauté pré-existante, et inconditionnée.

La dialectique opère de même pour les autres notions.

Platon dégage, par ce moyen,l'Idée de la beauté.

Le point le plus important de la philosophie platonicienne est précisément la théorie des Idées.Les phénomènes, « ombres passagères », ne renferment pas la vérité.

Il faut dégager l'intuition de la beauté de lajouissance des belles choses.

Dégager de chaque groupe d'individus le type éternel et pur, d'après lequel ils sontfaits.

Les Idées, ainsi dégagées, forment une hiérarchie, dont le sommet est occupé par l'Idée de Bien.

Celle-ci estle soleil du monde intelligible, elle donne vie et lumière à toutes choses.

L'Idée de Bien est le principe de l'être et del'intelligence ; elle est assimilée par Platon à Dieu même.

— L'homme connaît les Idées en vertu de la théoriepythagoricienne de la « réminiscence».

Savoir quelque chose, c'est se re-souvenir de ce que l'on a contemplé dansune vie antérieure.

L'amour, le « délire d'amour » s'explique lorsque nous retrouvons devant nous une beauté dontnous nous souvenons, et qui nous trouble.

— Avant la naissance, l'âme humaine parcourt la voûte du ciel, montéesur un char d'où elle contemple le monde des Idées.

Lors de la naissance, elle tombe dans le corps, où elle estemprisonnée.

Elle s'y divise et s'y répartit, dans la tête, dans la poitrine, dans le ventre.

Après la mort, l'âme injusteest châtiée.

L'âme juste, sur les ailes de l'amour, remontera jusqu'au principe de son bien.

La morale platonicienneconsiste à ressembler à Dieu.

Il vaut donc mieux subir l'injustice que la commettre, et, si on l'a commise, il vautmieux expier que ne pas expier.

— Platon a abordé le problème politique.

Il s'élève contre la position inférieure de lafemme grecque.

Dans la république qu'il conçoit, la cité est un ensemble humain, où est instituée la communautédes femmes et des enfants ; chaque génération d'adultes considère comme les siens propres les enfants de lagénération immédiatement postérieure.

Les arts sont soumis au soldat, qui représente le courage.

Les poètes sontexclus de la cité.

Le gouvernement appartient aux meilleurs, qui reçoivent une éducation musicale et sportive, sontinitiés à la théorie des Idées et à la notion du Bien ; en un mot, aux philosophes.

Mais Platon sait bien qu'il estimpossible de « faire que ce qui est juste soit fort ».

— L'enseignement de Platon s'arrête véritablement à sa mort.Ni la nouvelle Académie, ni l'école d'Alexandrie ne le prolongent.

Saint Augustin, la Renaissance, Malebranche, tellessont les étapes du renouveau du platonisme, mais celui-ci est alors modifié par la pensée chrétienne.

Quoi qu'il ensoit, l'influence de Platon durera sans doute toujours.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles