Pour bien penser, faut-il ne rien aimer ?
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
On connaît tous le principe qui dit que l'amour fait faire des folies. Par amour pour quelqu'un ou quelque chose, nous sommes capable d'accomplir des choses irrationnelles. Par exemple, un homme amoureux céderait aux caprices de celle qu'il aime, comme le fit Don Guritan pour la reine dans la pièce de théâtre "Ruy Blas" de V.Hugo. Ou bien, un homme gourmand de sucre deviendrait diabétique. Donc par plaisir il s'auto-détruirait. Ces exemples nous amènent à la question : " Pour bien penser faut-il ne rien aimer ?" Cette question sous-entend le problème du corps et de l'esprit ou autrement dit les sentiments sont-ils une limite à la raison.
- Parties du programme abordées :
- Le jugement.
-La vérité.
- Analyse du Sujet : Pour bien exercer une activité de l'esprit, intellectuelle, rationnelle, etc., faut-il écarter toute inclination passionnelle ? toute sympathie profonde ?
- Conseils pratiques : N'y a-t-il pas un « savoir affectif « ? En le dégageant, vous parviendrez à bien traiter le sujet. Pour bien penser, la passion est parfois supérieure au concept et à l'idée.
- Bibliographie :
Kierkegaard, Textes choisis, PUF.
- Difficulté du sujet : **
- Nature du sujet : classique.
«
l'émotion, la passion peut se conjuguer, c'est-à-dire se combiner et s'unir, avec la réflexion: elle a le pouvoirde se joindre à elle.
La réflexion de Kant signifie ceci : alors que l'émotion s'élève rapidement à un degré tel desentiment que la réflexion devient impossible, la passion est compatible avec l'analyse introspective, le retourde l'esprit sur lui-même et ses mécanismes.
L'amoureux d'une femme, le passionné du pouvoir, etc.
sontparfaitement en mesure de revenir sur les sources et origines de leurs passions.
Ainsi, nous avons affaire d'uncôté à des mécanismes passagers (émotions) et, de l'autre (passions), à des phénomènes durables etenracinés dans la pensée.
La passion fait partie de nous et de notre psychisme.
Elle est en quelque sorteintégrée dans notre démarche réflexive et c'est cette structure qui la rend infiniment plus dangereuse quel'émotion, qui est impétueuse, violente, rapide, déchaînée, ardente, fougueuse, véhémente, mais qui ne prendpas racine en nous.D'où l'immense danger de la passion : elle peut se maintenir en même temps que le raisonnement, cettefonction de la pensée permettant de dériver un jugement d'un autre, cette opération discursive de l'esprit parlaquelle on passe de jugements donnés à un autre ou plusieurs autres par déduction logique ou en apparencelogique.La passion est donc durable, installée en nous, compatible avec la réflexion et le raisonnement.
Dès lors, ellefait partie de nous-mêmes et s'avère porteuse du plus grand danger: elle porte dommage et tort (préjudice) ànotre liberté, à savoir notre autonomie, notre obéissance à la rationalité.
Si la passion se déploie dans le tempset la continuité temporelle, alors elle va exclure toute maîtrise de la raison et porter les plus grandes atteintesà la liberté, conçue comme autonomie.
Le jugement de Kant s'inscrit, en fait, dans une perspectivephilosophique très ancienne : les Stoïciens ne virent-ils pas déjà dans la passion un esclavage, une forme deservitude?
B.
Deuxième grande partie: « Si l'émotion f...] toute amélioration »Ayant démontré que la passion porte atteinte à notre liberté, Kant peut maintenant en venir à sadémonstration finale, à savoir que la passion est une authentique maladie de l'âme.
On voit donc que l'ordre dela démonstration est, en réalité, très strict.
Comme on va le voir, on en viendra progressivement à l'idée que lapassion est un mal dont il faut se défaire (ou du moins tenter de se défaire, puisque notre liberté estentravée).Si donc l'émotion est une ivresse, à savoir l'état d'une personne transportée, quasi enivrée et connaissant desperturbations dans l'adaptation nerveuse, la passion est bien plus qu'une ivresse (passagère) : c'est unemaladie, à savoir une altération durable, apportant un trouble permanent et chronique.
Au caractère bénin del'ivresse s'oppose le caractère durableet évolutif de la maladie.
La maladie, c'est ce qui gêne les hommes dans l'exercice normal de leur vie, ce qui lesfait souffrir et les ronge.
Une maladie, c'est un ensemble de troubles pathologiques, dirons-nous dans unlangage moderne.
Mais de quel type de maladie s'agit-il? D'une maladie de l'âme, du principe spirituel humain,une maladie paradoxale, qui plus est : en général, une maladie est susceptible de connaître un médicament, unremède.
Or le paradoxe de la passion, c'est qu'elle exècre toute médication : elle abhorre la médication et larepousse.
Kant dira d'ailleurs un peu plus loin dans le même texte que la passion est une gangrène incurable,car le malade ne veut pas être guéri.
À la différence des mouvements passagers de l'esprit, faisant naître leprojet de rendre meilleur, la passion est de l'ordre de l'ensorcellement, de l'enchantement, de l'envoûtement.C'est une sorte d'envoûtement fasciné, de fascination magique qui se sont emparés du passionné.
Nous voicidans la magie pure, mettant à distance toute sortie hors du mal, du négatif.Maladie de l'âme et envoûtement, emprise d'un sorcier, la passion est mal, négatif pur.
À vrai dire, seul unpalliatif peut atténuer le mal, faute de remède véritable.
b.
La pensée droite exige l'apathie (les stoïciens).
2) Mais l'homme est fondamentalement un être de désir.
a.
L'appétit est premier (Spinoza)..
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