Devoir de Philosophie

Pour philosopher faut il commencer par douter de tout?

Publié le 14/04/2005

Extrait du document

Pour Descartes, il s'agira du Cogito, révélé par son entreprise de doute. ·         Mais l'on sait aussi, par des philosophes plus anciens, que le doute systématique et total peut ne rien donner. Si Descartes admet cette possibilité, Pyrrhon, philosophe grec, s'y engouffre. ·         Le pyrrhonisme est un mode de pensé qui remet absolument tout en cause, rien n'est alors établit. ·         On voit ici que la philosophie ne peut prendre racine sur une base qui nie toute possibilité de science. Descartes parvient à philosopher en partant du doute, mais pas Pyrrhon.   2.      Peut-on envisager une démarche philosophique sans douter ?   ·         Aussi, la philosophie va-t-elle pouvoir rechercher une autre origine à son début. Le questionnement étant une des causes de la pensée, l'observation du monde tel qu'il est, qu'il apparaît, sans le remettre en cause, peut être une des origines du fait de philosopher.

Analyse.

·         Le sujet que nous avons ici pose une question de fondation sur la définition de la philosophie. Celle-ci se traduit en effet du grec comme étant l'amour de la sagesse. Son origine est européenne, et elle se fonde de façon très générale comme une science des principes.

·         Cet ensemble d'informations n'intègre pas l'idée de doute dans la définition de la philosophie. Cependant, l'amour de la sagesse demande un travail, du temps, un point de départ. Celui-ci peut se traduire par un questionnement permanent, tel que celui effectué par Socrate, qui posait toujours des questions aux sophistes (ceux qui savent, les sages).

·         Le doute entre alors en ligne de compte dans le point de départ de la philosophie. Mais s'il en est un possible commencement, est-il une nécessité ?

o   D'une part, se demander s'il faut douter pour commencer à philosopher reviens à se poser une question matérielle. Cela satisfait-il un besoin, est-ce une nécessité que de douter pour pouvoir philosopher ?

o   D'autre part, on est aussi en droit d'interroger l'aspect moral de notre sujet. Le doute est-il, en droit, ce qui permet de philosopher ? Ou bien encore, sans douter, la philosophie est-elle valable ou de vaines paroles ?

·         Ainsi, le statut même de la réflexion philosophique va dépendre de la réponse que nous apporterons. Car tous les philosophes ne commencent pas leur réflexion philosophique sur ce thème. En effet, si la philosophie dans son ensemble ne trouve pas un point de départ identique pour tous, cela peut signifier qu'une part est non fondée. Mais dans ce cas, laquelle ?

·         Enfin, mais non des moindres, non devrons nous souvenir que le doute dont nous parlons ici est total : la question est bien posée sur « douter de tout «. Aussi pourrons-nous penser en termes plus ou moins forts à cette notion de doute.

o   Soit un doute systématique, réfléchis donc, qui remette la totalité de l'existence en cause ;

o   Soit un doute plus simple, qui ne remette en cause que les thèses qui précédent le penseur.

Problématisation.

La philosophie est définissable comme étant l'amour de la sagesse. Elle se comprend aussi comme une science des principes. Mais pour commencer à philosopher, que faut-il faire ? S'interroger, certainement, mais de quelle façon ? Est-ce que la remise en cause des choses, le doute, est le fondement même de la philosophie ? Ce doute, s'il est à l'origine de la pensée, doit-il être radical, complet ? Ou au contraire, peut-on s'interroger sans avoir à douter ? Enfin, si doute il y a, peut-on commencer à philosopher sans douter d'absolument tout auparavant ?

« · On voit ici que la philosophie ne peut prendre racine sur une base qui nie toute possibilité de science.

Descartes parvient à philosopher en partant du doute, mais pas Pyrrhon. 2.

Peut-on envisager une démarche philosophique sans douter ? · Aussi, la philosophie va-t-elle pouvoir rechercher une autre origine à son début.

Le questionnement étant une des causes de la pensée, l'observation du monde tel qu'il est, qu'ilapparaît, sans le remettre en cause, peut être une des origines du fait de philosopher. " L'expérience : c'est là le fondement de toutes nos connaissances, et c'est de là qu'elles tirent leurpremière origine.

".

John Locke, Essai philosophique concernant l'entendement humain. · Locke voit dans l'expérience ce qui produit la connaissance.

Une science des principes ne peut donc se faire que par l'expérience, par ce qui est matériellement donné. · Face à Descartes et sa remise en cause du monde (remise en cause provisoire, il ne s'agit pas pour lui de nier l'existence du monde, mais au contraire de la fonder), Locke, suivi par Hume, préféreraconsidérer le monde immédiatement, tel qu'il est, et tirer des conclusions de l'expérience qu'il en a. · C'est le rationalisme contre le matérialisme, la raison contre l'expérience.

Ainsi, nous constatons que deux modes de fondement de la philosophie s'opposent.

Deux modes, qui fondent ou rejettent laphilosophie comme étant issue du doute. · Mais ici se pose une nouvelle question : comment les uns peuvent-ils aboutir à quelque science que se soit en doutant de tout ? Et comment les autres parviennent à connaitre s'ils ne remettentpas en cause au moins une fois les données qu'ils ont ? 3.

Quel doute pour quelle philosophie ? · Le doute semble être constitutif de la pensée.

Ce qui provoque le questionnement, l'envie de comprendre, de connaitre, apparaît être le doute, la remise en cause de ce que l'on croit acquis. · Cependant, ce doute se présente chez certains auteurs comme total, complet.

Il faut douter de tout pour commencer à comprendre, à connaitre. « Qui voudrait douter de tout n'irait pas même jusqu'au doute.

Le jeu du doute lui-même présuppose lacertitude.

» Wittgenstein, De la certitude , (posthume). · Wittgenstein voit dans le doute complet une impasse.

On ne peut douter que l'on doute.

Aussi, le doute ne peut-il être réellement complet, il reste toujours une certitude. · C'est d'ailleurs l'existence même de cette certitude qui permet de remettre en cause la pensée d'un auteur.

Car après tout, l'histoire de la philosophie est jonchée de remise en causes des penseursprécédents, afin de renforcer de nouvelles pensées. · Ainsi, le doute ne peut être total ; pour autant, il est nécessaire à la philosophie, en ce sens que douter, c'est rechercher des connaissances fermes.

C'est aussi parce que la recherche philosophiqueest une recherche de connaissance assurée que le doute total ne peut la fonder. Conclusion. Nous savons que le doute systématique appartient à une partie de la philosophie, Descartes en tête, afin de fonderla pensée.

Cependant, nous avons pu aussi constater que toute philosophie n'était pas fondée sur le doute, pourpreuve le matérialisme de Locke ou Hume.

Enfin, nous pouvons comprendre que le doute soit un point de départnécessaire à la philosophie, mais c'est un doute partiel, et non absolu, qui autorise la connaissance.. »

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