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Pourquoi analyser l'inconscient ?

Publié le 25/01/2004

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Si l'on reprend une expression imagée de Jacques Lacan qui caractérisait l'inconscient comme « ce qui se ferme dès que ça s'est ouvert » (Séminaire du 22 avril 1964), on pourrait dire que la psychanalyse interroge le mode de manifestation de ce contenu qui se referme en s'ouvrant.En fait, la théorie de l'inconscient s'est élaborée progressivement par l'analyse de cas individuels concernant aussi bien des sujets névrosés que des sujets sains. Ainsi, outre l'étude de certains cas pathologiques comme les névrosés et notamment les hystériques*, on trouvera dans l'oeuvre de Freud des analyses portant sur des phénomènes ordinaires comme l'expérience des lapsus ou des actes manqués, ou encore des analyses portant sur le rêve. C'est en effet l'analyse du rêve qui fournit le meilleur modèle théorique permettant de comprendre comment fonctionne, selon Freud, l'appareil psychique en général. L'analyse du rêve est ainsi la « voie royale pour la connaissance de l'inconscient ». Elle permet de mettre au jour un certain nombre de lois (déplacement, condensation, symbolisation etc.) dont la validité est étendue au fonctionnement de l'inconscient.Quel est le contenu de l'inconscient ?Si l'analyse des rêves a été décisive pour le développement de la psychanalyse, l'un des points essentiels de la théorie freudienne est le lien qu'elle établit entre l'accomplissement des désirs en quoi consiste le rêve, et le phénomène du REFOULEMENT : Action par laquelle des pulsions ou désirs inconscients sont arrêtés, par la censure du surmoi, dans leur manifestions conscientes. refoulement.

« Si l'analyse des rêves a été décisive pour le développement de la psychanalyse, l'un des points essentiels de lathéorie freudienne est le lien qu'elle établit entre l'accomplissement des désirs en quoi consiste le rêve, et lephénomène du refoulement.

Le désir dont le rêve est l'accomplissement, serait toujours greffé sur un désir infantiledont le réveil a pu être suscité par le désir conscient ou représenté.

Contrairement à ce que prétend la sagesse desnations, le sens des rêves serait donc relatif, non à l'avenir (les fameux « rêves prémonitoires »), mais à lapréhistoire infantile du rêveur. Pourquoi analyser l'inconscient ? La théorie freudienne fait de l'exploration méthodique de l'inconscient, donc de la reconquête partielle del'inconscient par la conscience, le moyen par excellence de la guérison de certaines affections psychiques,névroses, troubles du comportement comme les phobies qui entravent le patient.

Il s'agit de le guérir, ce qui veutdire le rendre à nouveau capable de supporter la vie, de travailler et d'aimer.

Cela passe par un travail lent etpatient, celui de la cure analytique.

Celle-ci repose sur la méthode de la libre association, méthode élaborée parFreud entre 1892 et 1898 et qui a remplacé la technique jugée aléatoire et peu efficace de l'hypnose.

Le patientdoit laisser advenir sans discrimination toutes les pensées qui lui viennent à l'esprit soit à partir d'un donné, soitspontanément.

Freud décrit ainsi le projet de la psychanalyse : wo Es war, soli Ich werden : « où était le Ça[l'ensemble des pulsions refoulées et donc inconscientes], le Moi doit advenir ».Appliquée à la genèse de la personnalité psychique, la théorie analytique a notamment permis de mettre en évidencele rôle de la sexualité dans le développement de la personnalité psychique.

Freud distingue ainsi divers stades del'évolution de la libido désignés en fonction des différentes parties du corps auquel l'enfant attache un intérêtparticulier (stade oral, plaisir de la succion chez le nourrisson, stade sadique-anal et sadique-oral, stade phallique). La sexualité infantile La sexualité ne surgit pas dans la vie du sujet lorsqu'il est en âge de procréer.Les manifestations sexuelles infantiles, qui ont déjà été pointées bien avantFreud, ne doivent plus être regardées comme des phénomènes exceptionnelsou des exemples effrayants de dépravation précoce.

Il y a bien une sexualitéinfantile à l'oeuvre dès le début de la vie : «La sexualité infantile apparaît parétayage sur une des fonctions vitales du corps, elle ne connaît encore aucunobjet sexuel, est autoérotique et son but sexuel est sous la domination d'unezone érogène.

» Sa négation est une erreur lourde de conséquences puisquec'est à elle, selon Freud, que nous devons notre ignorance actuelle de la viesexuelle.

La sexualité de l'adulte est en effet de caractère infantile.Par ce deuxième essai, nous entrons dans un processus régressif.

Les troiscaractères dégagés par Freud (étayage, autoérotisme, zone érogène)viennent non seulement spécifier la sexualité infantile mais éclairent lesperversions adultes et marquent définitivement la sexualité humaine enexigeant un élargissement du champ de la sexualité.L'activité psychosexuelle de l'enfant passe donc par des étapes liées auxzones érogènes sollicitées.

Ce sont les stades qui se caractérisent par ladomination de « pulsions partielles » (orale, anale, phallique) qui semanifestent par exemple par le fait de tout porter à la bouche, puis par unrapport de jouissance lié à la selle, enfin par la masturbation. Le suçotement pris comme exemple de la sexualité orale est éclairant : ainsi, sur une fonction essentielle à la vie, lafonction alimentaire, vient s'étayer, s'appuyer un mouvement rythmique et répété des lèvres jouant le rôle de zoneérogène, mouvement qui n'a pas pour but l'absorption des aliments mais un plaisir autoérotique qui cherche à serépéter avant même que la faim ne renaisse.

Si cette signification érogène de la zone labiale subsiste, ces enfants,une fois adultes, deviendront, selon Freud, de friands amateurs de baisers, développeront un penchant pour lesbaisers pervers ou auront un sérieux motif pour boire et pour fumer.

Mais si, par contre, le refoulement intervient, ilsressentiront alors du dégoût pour la nourriture et produiront des vomissements hystériques.Pour Freud, il semble finalement que l'enfant peut faire un usage sexuel de tout : les activités musculaires, lesexcitations mécaniques comme la balançoire ou le bercement, parler, penser, chercher...: « Il se peut en effet querien d'un peu important ne se passe dans l'organisme sans fournir sa contribution à l'excitation de la pulsion sexuelle.»Les recherches sexuelles infantiles sur l'origine des enfants (« D'où je viens ? »), que Freud reprend précisément,viennent témoigner que l'enfant est aussi un chercheur qui élabore ses propres théories sexuelles.

Dans laperspective des théories scientifiques exactes sur la procréation, ces réponses forgées par l'enfant sont toutesfausses.

Elles n'en sont pas moins, selon Freud, géniales.

Leur intérêt est de nous indiquer un rapport nouveau ausavoir tel qu'il se déchiffre de l'inconscient, rapport qui a un caractère de vérité.Après cette période d'activité sexuelle intense durant laquelle l'enfant élabore énormément de choses (y comprisdonc pour sa vie intellectuelle), il entre, sous la pression de sentiments qui viennent contredire la pulsion (pudeurnotamment, dégoût, aspirations esthétiques et morales), dans une « période de latence » qui se caractérise par l' «amnésie infantile », par un refoulement du sexuel infantile, mais où se joue également la sublimation de la sexualité.Dans ce deuxième essai, l'enfant est bien, comme le dit le poète, « le père de l'homme ».. »

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