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Pourquoi cherche-t-on à connaître ?

Publié le 17/01/2022

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-La connaissance, c'est la représentation d'un objet à travers sa définition conceptuelle. Toute connaissance est saisie conceptuelle, et donc moyen de maîtrise sur tous les objets concrets qui tombent sous leur concept commun et saisi comme tel.

-Poser la question "Pourquoi", c'est poser la question de la finalité de la connaissance : il s'agit de savoir qu'elle en est la finalité explicite, et quelles en seraient éventuellement les finalités cachées.

-Ainsi, la connaissance, dans ses desseins les plus ultimes, est-elle transparente à elle-même quant à sa finalité absolue ?

La connaissance est une perte par rapport au plaisir. On ne jouit pas de la connaissance de la nature mais de la nature elle même. La connaissance suppose de s'éloigner des choses pour en construire des représentations. La connaissance ne semble pas être guidée par le principe de plaisir. Qu'est ce qui motive la connaissance?

La connaissance est utile : elle nous permet de nous défendre contre la nature et de maîtriser cette même nature.

Mais la nature ne nous pousse pas à connaître, elle nous entraîne plutôt dans l'instant sans distance avec les choses et la vie. Pourquoi chercher à connaître si cela nous crée plus de peine que de joie?

Si la connaissance est une perte par rapport au plaisir de l'instant, pourquoi cherche-t-on à connaître?

 

Introduction

I. L'utilité de la connaissance.


1. La connaissance pratique.
2. La connaissance technique.
3. Le cas de la science pure.

II. La connaissance comme remède.

1. La connaissance comme culture.
2. L'inconnu et le connu.
3. La connaissance nuit à la bêtise.

III. La connaissance comme propre de l'âme.

1. L'étonnement.
2. Le plaisir.
3. La connaissance comme un bien.

Conclusion

« II.

La finalité de la connaissance métaphysique, c'est le nihilisme(Nietzsche) -La volonté de vérité n'est qu'une façade derrière une volonté de néant, dedestruction, c'est-à-dire de dénégation de la vie.

Les forces obscures quisont à l'oeuvre dans l'homme créent le besoin de la métaphysique pourpouvoir se retourner contre elles-mêmes : la métaphysique constitue doncl'expression la plus complète du nihilisme occidental.-La vie, à travers l'homme, lui fait ainsi forger la fiction des "arrières mondes",par laquelle on cherche à fuir la réalité ; la métaphysique, c'est la meilleuremanière qu'a trouvé l'homme pour refuser le monde de la vie, de la Volonté depuissance.

Le simple homme est donc encore un être métaphysique, en tantqu'être déniant sa nature corporelle, animale et irrationnelle.

"Notre plus vieux fonds métaphysique est celui dont nous nousdébarrasserons en dernier lieu, à supposer que nous réussissions à nous endébarrasser - ce fonds qui s'est incorporé à la langue et aux catégoriesgrammaticales et s'est rendu à ce point indispensable qu'il semble que nousdevrions cesser de penser, si nous renoncions à cette métaphysique.

Lesphilosophes sont justement ceux qui se libèrent le plus difficilement de lacroyance que les concepts fondamentaux et les catégories de la raison appartiennent par nature à l'empire des certitudes métaphysiques ; ils croient toujours à la raison comme à unfragment du monde métaphysique lui-même, cette croyance arriérée reparaît toujours chez eux comme unerégression toute-puissante." Nietzsche III.

La connaissance scientifique constitue un moyen de maîtrise technique de la nature, mais cette finaliténe s'institue qu'à partir de références métaphysiques particulières (Descartes / Kant) -Descartes : l'homme doit se faire "maître et possesseur de la nature"(Discours de la méthode ) ; les sciences doivent permettre de de subordonner la production naturelle aux besoins humains.

Dans la sixième partie du « Discours de la méthode » (1637), Descartes met au jour un projet dont nous sommes les héritiers.

Il s'agit de promouvoir une nouvelle conception de lascience, de la technique et de leurs rapports, apte à nous rendre « comme maître et possesseurs de la nature ».

Descartes n'inaugure pas seulement l'ère du mécanisme, mais aussi celle du machinisme, de la domination technicienne du monde. Si Descartes marque une étape essentielle dans l'histoire de la philosophie, c'est qu'il rompt de façon radicale et essentielle avec sa compréhension antérieure.

Dans le « Discours de la méthode », Descartes polémique avec la philosophie de son temps et des siècles passés : la scolastique, que l'on peut définir comme une réappropriation chrétienne de la doctrine d' Aristote . Plus précisément, il s'agit dans notre passage de substituer « à la philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles » une « philosophie pratique ».

La philosophie spéculative désigne la scolastique, qui fait prédominer la contemplation sur l'action, le voir surl'agir.

Aristote et la tradition grecque faisaient de la science une activité libre et désintéressée, n'ayant d'autre but que de comprendre le monde, d'en admirer la beauté.

La vie active est conçuecomme coupée de la vie spéculative, seule digne non seulement des hommes, mais des dieux. Descartes subvertit la tradition.

D'une part, il cherche des « connaissances qui soient fort utiles à la vie », d'autre part la science cartésienne ne contemple plus les choses de la nature, mais construit des objets de connaissance.

Avec le cartésianisme, un idéal d'action, de maîtrise s'introduit au cœur même de l'activité de connaître. La science antique & la philosophie chrétienne étaient désintéressées ; Descartes veut, lui, une « philosophie pratique ».

« Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifices qui feraient qu'on jouirait sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes lescommodités qui s'y trouvent, mais principalement aussi pour la conservation de la santé […] » La nature ne se contemple plus, elle se domine.

Elle ne chante plus les louanges de Dieu, elle est offerte à l'homme pour qu'il l'exploite et s'en rende « comme maître & possesseur ». Or, non seulement la compréhension de la science se voit transformée, mais dans un même mouvement, celle de la technique.

Si la science peut devenir pratique (et non plus seulement spéculative), c'est qu'elle peut s'appliquer dans une technique.

La technique n'est plus un art, unsavoir-faire, une routine, elle devient une science appliquée. D'une part, il s'agit de connaître les éléments « aussi distinctement que nous connaissons les métiers de nos artisans ».

Puis « de les employer de même façon à tous les usages auxquels ils sont propres ».

Il n'est pas indifférent que l'activité artisanale devienne le modèle de la connaissance.

On connaît comme on agit ou on transforme, et dans un même but.

La nature désenchantée n'est plus qu'un matériau offert àl'action de l'homme, dans son propre intérêt.

Connaître et fabriquer vont de pair. D'autre part, il s'agit « d'inventer une infinité d'artifices » pour jouir sans aucune peine de ce que fournit la nature.

La salut de l'homme provient de sa capacité à maîtriser et même dominer techniquement, artificiellement la nature. Ce projet d'une science intéressée, qui doive nous rendre apte à dominer et exploiter techniquement une nature désenchantée est encore le nôtre. Or la formule de Descartes est aussi précise que glacée ; il faut nous rendre « comme maître et possesseur de la nature ».

« Comme », car. »

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