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Pourquoi la Science favorise-t-elle l'idée de matière ?

Publié le 03/04/2012

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La science favorise le matérialisme, nous en verrons les preuves historiques en étudiant les différents visages du matérialisme dans le prochain chapitre (Les négations de Dieu); nous en avons vu la preuve logique en étudiant, avec le rationalisme, comment naît l'idée d'un substrat des phénomènes, d'un ordre de choses et de causes derrière ou dans notre monde de perceptions. Il nous faut expliquer comment la science favorise la formation de l'idée de matière.

« a) l'élimination de l'anthropomorphisme de la pensée pré-logique et la découverte de la nature comme objet de science.

Étape accomplie dès l'éveil de la Science grecque (ex.

: l'École d'Hippocrate au V• et au IV• siècle av.

J.-C.) ; b) la constitution de la logique formelle, instrument de connais­ sance, avec Aristote; c) l'élimination de la Finalité et des " formes substantielles , accordant à la Nature des buts quasi-intentionnels.

Ce fut l'œuvre du XVI• et du XVII• siècle, particulièrement de Pascal et de Descartes; d) l'extension du mécanisme et la constitution du déterminisme (XVIII• et XIX• siècles); e) la théorie de la relativité qui élimine même de la Science la position de l'observateur.

A travers toutes ces étapes se poursuit l'épuration de l'objet de science, c'est-à-dire l'élimination de la subjectivité et du point de vue humain.

B - Objectivité du savant.

L'« esprit scientifique », tout en perfectionnant ses instruments mathématiques et techniques, consiste à éliminer de l'expérience l'intervention personnelle du savant.

L'expérience scientifique est celle qui peut être refaite et vérifiée par tous les spécialistes de la science en question.

Elle est universelle­ ment valable et nécessaire.

La liberté du savant, sa personnalité n'ont rien à faire dans le monde de la nécessité scientifique.

Certes, c'est le savant en tant que personnalité, volonté et liberté, qui institue l'expé­ rience, qui y pense et qui la réalise, mais elle disparaît instantanément dès que l'expérience commence.

Elle ne figure jamais dans l'équation finale ni dans la formule.

2- Dans ce monde où l'esprit est toujours mêlé à la réalité, où la contingence, le hasard et la spontanéité se découvrent au même titre que la nécessité, la Science opère une séparation radicale et soigneuse.

Tout se passe comme si le savant se chargeait de tout ce qui revient à la contingence et à la spontanéité, laissant subsister en face de lui la pure nécessité.

Prenons l'exemple des réalisations de la cybernétique.

Voici un robot, la tortue ou le renard électronique, présenté par son inventeur.

Il est le produit d'un travail, d'une réflexion, d'un art, d'une technique et d'une science consommée, il est le résultat de l'imagination libre, de l'intelligence des possibles, du calcul minutieux de tout ce qui va être, plus tard, le comportement du robot, bref ce qui devrait frapper d'abord dans la vue du robot, c'est le génie inventif de son auteur; mais pas du tout 1 L'auteur présente sa réalisation comme le résultat du jeu des lois de la nature et du déterminisme scientifique, il se retire de son œuvre, et celle-ci, réduite à l'objectivité, parait empreinte de la stricte nécessité.

Le comportement du robot, si semblable à celui des hommes et des animaux, va, de ce fait, entraîner la conviction que tout le comportement animal et humain est l'effet d'une machine. »

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