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Pourquoi l'homme transforme-t-il la nature ?

Publié le 16/07/2005

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La transforme-t-il pour avoir plus ou pour être à travers elle, pour se retrouver en elle ? Il se pourrait que l'enjeu du travail de la nature ne soit pour l'homme ni d'acquérir, ni de s'exprimer, mais de se constituer, de s'humaniser. 3. Le travail élabore l'humain A. Le travail comme expérience formatriceS'il transforme les formes du milieu naturel, le travail modifie aussi et surtout l'homme lui-même : il l'éduque en lui apprenant à surmonter les élans instinctifs de sa propre nature. Tout travail suppose d'une part la soumission aux règles techniques d'un savoir-faire, donc un travail sur soi-même, et d'autre part la confrontation à un réel qui résiste, qui s'impose dans la déception de l'échec. Travailler, c'est renoncer à la spontanéité et au rêve, c'est sortir de soi et entrer en société. Cultiver, se cultiver, appartenir à une culture : c'est tout un. En transformant la nature, l'homme accède, malgré lui peut-être, à une histoire dans laquelle se réalise la liberté de l'homme: ici, le mot de nature prend un double sens : la nature, dit Kant, est aussi un tout finalisé accomplissant un dessein : à la limite, elle représente une sagesse divine oeuvrant dans le monde humain. Dès lors, la nature, prise en une seconde acception, se sert peut-être de l'homme pour mener à bien le développement de la société.

« transforme les choses dans le but de mettre la nature au service des intérêts humains. B.

L'homme ne travaille qu'en vue du repos Les hommes transforment donc la nature pour assurer artificiellement leurs conditions d'existence.

Le manque quicaractérise originellement l'homme concerne prioritairement la conservation du corps.

L'homme travaille pour pouvoirse nourrir et vivre protégé.

Il pourrait donc se contenter d'un développement technique rudimentaire, comme onl'observe dans les sociétés dites primitives.

Le travail ne serait alors clairement qu'un moyen dont la fin serait depouvoir connaître des moments de repos, libérés du besoin.

C.

La transformation illimitée de la nature est contre nature Il est vrai cependant qu'une société vraiment primitive, qui ne s'en tiendrait qu'à la stricte satisfaction des besoinsvitaux, n'a jamais existé.

Les hommes n'ont jamais cherché seulement à vivre, mais toujours à vivre d'une certainemanière, selon un mode de vie qui n'est pas dicté par la nature.

Non pas seulement manger, mais cuisiner ce quel'on mange.

Cuire, assaisonner, c'est transformer un donné naturel ; mais cela répond-il vraiment à un besoin ?Peut-être est-ce l'erreur de la civilisation d'engendrer des besoins superflus et changeants.

C'est en créantindéfiniment de nouveaux besoins que la culture peut conduire l'homme à toujours modifier non seulement la naturemais aussi son milieu artificiel.

La sagesse consisterait peut-être à savoir se contenter de peu, du strict nécessaire. 2.

Le travail est en lui-même un besoin A.

L'homme travaille au-delà de ses besoins naturels Toutefois, cette sagesse de la frugalité semble ignorer que l'homme n'est pas qu'un animal et que son insatisfactionpermanente n'est pas forcément l'effet d'une dénaturation mais au contraire, l'expression de sa véritable condition.Éternel insatisfait, l'homme ne se contente jamais de ce que la nature lui offre, ni même des transformations qu'il luia déjà imposées.

L'art est sans doute le témoignage le plus fort de cette nécessité pour l'homme de produire del'artifice indépendamment de tout besoin naturel.

L'artiste travaille, mais d'un travail qui semble gratuit ou, en touscas, dont les fins lui échappent. B.

Pourquoi l'homme transforme-t-il indéfiniment la nature ? Si l'homme travaille toujours, est-ce forcément parce qu'il se crée toujours de nouveaux besoins particuliers ? Nepeut-on pas supposer qu'il ait besoin du travail pour s'affirmer lui-même ? Modifier la nature, c'est en effet sel'approprier, c'est pouvoir se retrouver en elle, c'est la spiritualiser.

Dans l'action transformatrice, l'homme s'affirmeen convertissant la nature étrangère en un monde humain, culturel.

Transformer la nature ne signifie pas d'ailleursnécessairement la dégrader : ce peut être aussi la protéger.

Une réserve naturelle, par exemple, est quelque chosede complètement artificiel.

L'homme aurait ainsi besoin de transformer la nature pour l'humaniser et la faire participerà son existence culturelle et historique.L'alternative est donc la suivante : l'homme artificialise-t-il la nature pour satisfaire des besoins naturels ou bienpour affirmer son être ? La transforme-t-il pour avoir plus ou pour être à travers elle, pour se retrouver en elle ? Ilse pourrait que l'enjeu du travail de la nature ne soit pour l'homme ni d'acquérir, ni de s'exprimer, mais de seconstituer, de s'humaniser.

3.

Le travail élabore l'humain A.

Le travail comme expérience formatrice S'il transforme les formes du milieu naturel, le travail modifie aussi et surtout l'homme lui-même : il l'éduque en luiapprenant à surmonter les élans instinctifs de sa propre nature.

Tout travail suppose d'une part la soumission auxrègles techniques d'un savoir-faire, donc un travail sur soi-même, et d'autre part la confrontation à un réel quirésiste, qui s'impose dans la déception de l'échec.

Travailler, c'est renoncer à la spontanéité et au rêve, c'est sortirde soi et entrer en société.

Cultiver, se cultiver, appartenir à une culture : c'est tout un.. »

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