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Pourquoi Nietzsche entend-il distinguer nihilisme et pessimisme ?

Publié le 09/11/2012

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Nietzsche persiste-t-il à distinguer les deux termes ? Ou alors, pourquoi continuer à les confondre ? Confusion du pessimisme et du nihilisme La recherche d’une définition du nihilisme nous entraine automatiquement vers un cercle vicieux. Pourquoi ? Tout simplement parce que nous cherchons son sens dans l’étude des exemples de ce que l’on considère comme nihiliste, sans que l’on en soit sûr. On se concentre sur son sens historique, qui est, comme nous l’avons déjà vu, fluctuant d’une doctrine à l’autre, ou d’un mouvement littéraire à un mouvement politique. Dès lors, il me parait évident que le sens du nihilisme n’est pas à chercher dans une doctrine de laquelle il relèverait.
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« assez claire ? Je vais continuer mon analyse, en m’attachant maintenant au sens que Nietzsche, dans sa critique, donne au nihilisme et pourquoi il semble le distinguer à tout prix du pessimisme schopenhauerien. Le nihilisme selon Nietzsche « Nihiliste est l’homme qui juge que le monde tel qu'il est ne devrait pas être, et que le monde tel qu'il devrait être n'existe pas.

De ce fait l’existence (agir, vouloir, souffrir) n’a aucun sens : Le pathos du “en vain” est le pathos nihiliste.

» Pour Nietzsche, il s’agit d’un jugement découlant d’une insatisfaction face à ce monde, tel que nous le voyons et nous le ressentons.

Les philosophes, par leur goût des explications logiques, décident qu’il faudrait que ce monde soit autrement. « Il faudrait que le caractère de l’existence fasse plaisir au philosophe, pour autant qu’il soit sanctionné… » Mais de quelle manière cette posture nihiliste prend-t-elle forme dans l’homme simple ou le philosophe ? Selon Nietzsche, la première étape vers le nihilisme se fait lorsque, fatigué par la longue recherche d’un sens à son existence, on se décourage par cette longue investigation.

C’est donc la honte de s’être trompé soi-même si longtemps, cette perte d’énergie dérisoire, la peur de ce mouvement perpétuel de la pensée qui ne peut s’enfermer dans des certitudes puisqu’elles sont sans cesse contredites, c’est cette instabilité, cette « imposture » qui nous amène au nihilisme.

Il n’y a plus de but, ni même de fin, et donc, il n’y a plus de sens « - et voici que l’on comprend que le devenir n’aboutit à rien, n’atteint rien… » C’est donc l’absence de finalité de notre existence qui est le premier pas vers le nihilisme. La deuxième étape se fait lorsque nous nous persuadons qu’il est une organisation suprême de l’existence qui nous dépasse, une unité qui englobe la pluralité du monde.

Nous acceptons alors un monisme offrant à l’homme une totalité supérieure avec laquelle il a un lien profond et dont il est extrêmement dépendant de sorte que la soumission de l’individu est nécessaire à la généralité.

Mais il suffit qu’il observe le foisonnement du monde, le chaos et la multiplicité des étants, et il comprendra que cette généralité, cette totalité est fictive et que « …c’est pour pouvoir croire à sa propre valeur qu’il a conçu une telle totalité.

» Nous sommes face à la prise de conscience de l’absence d’unité de notre monde qui est la deuxième phase vers le nihilisme. Lorsque que l’homme prend conscience de l’absence de finalité du devenir et de la non-existence d’une totalité supérieure, il se met alors à condamner ce monde qu’il considère comme illusoire de sorte qu’il invente un monde au-delà de notre insignifiante réalité en lui attribuant ses propres valeurs.

Seulement, il se rend compte de l’illégitimité de ces attributs.

En effet, rien ne l’autorise à inoculer ces valeurs dans ce monde car celles-ci ne sont que des manifestations de besoins psychologiques.

C’est la que le troisième et dernier stade du nihilisme apparait.

Lorsque l’homme se voit contraint de nier un monde métaphysique et adopte donc une forme croyance qui s’interdit la croyance, qui se défend de toute pensée le menant vers un idéal artificiel ou à une fausse divinité quelle qu’elle soit.

Ce dernier niveau du nihilisme est la prise de conscience de l’absence de vérité qui nous mène vers un état où « …l’on ne supporte point ce monde-ci, que l’on ne saurait vouloir nier pour autant… » Cette troisième espèce de nihiliste s’est rendu compte que les concepts de fin, d’unité, et de vérité ne suffisent pas à exprimer son existence.

On n’a plus de raisons de s’imaginer un monde vrai, alors on décide qu’il est faux.

Ainsi, la cause du nihilisme est cette perte de foi en ce que Nietzsche appelle les trois “catégories de la raison.” « Je ne désire absolument pas prendre part à la méprisable comédie qui aujourd’hui encore, notamment en Prusse, s’intitule le pessimisme philosophique : je ne vois pas même la nécessité d’en parler.

[…] à mes yeux se trouve. »

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