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Pourquoi nous trompons-nous ?

Publié le 17/01/2022

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On pourrait parvenir à la même conclusion en se référant à ce que Descartes appelle "prévention", principale source de nos erreurs parce qu'elle nous rend victimes des préjugés qui viennent de l'enfance, de l'illusion, de l'inattention, ou des pièges du langage.

Lire : Descartes, Les Principes de la Philosophie, première partie, art. 71 à 74.

Conclure : l'homme est initialement trompé du fait d'un aveuglement dû à sa condition, en particulier sa condition d'enfant.

Approfondir:  Deux questions surgissent : d'abord, si l'homme reste clans ses erreurs, c'est qu'il les croit vraies. N'est-ce pas le signe de son attachement fondamental à la vérité ? Ensuite, s'il est en situation d'erreur, comment peut-il la reconnaître, si ce n'est en rencontrant la vérité ? Ce n'est qu'en face du vrai qu'on prend conscience de son erreur. Mais dès que la prise de conscience est faite que le vrai n'est pas toujours ce qu'il croit, peut-il encore rester passif devant l'erreur ?

• Question en apparence simple. Il convient donc de l'analyser à fond : ambiguïté possible du « pourquoi ? «, mais aussi de l'expression « nous trompons-nous «, qui peut être interprétée dans le sens d'une erreur semi-consciemment ou réciproquement infligée. • Les causes de l'erreur sont classiquement perçues comme négatives ; ne peut-on en concevoir de « positives «, au sens où elles impliqueraient une sorte de désir de l'erreur, ou son utilité ? • S'il peut y avoir désir d'erreur, que retenir de la psychanalyse ? • Pour cerner complètement la question, réfléchir, au brouillon, sur ce que pourrait signifier un rapport constant et obligatoire à la vérité.

« Lire : Descartes, Les Principes de la Philosophie, première partie, art.

45 et 46. Tandis que l'entendement est fini, la volonté est infinie en ce sens qu'elle s'éprouve totalement libre de donner oude refuser son adhésion.

Son infinité fait qu'il lui est possible de s'engager au-delà des limites de l'entendement.

"...je l'étends aussi aux choses que je n'entends pas", ou aux choses que l'entendement ne conçoit pas clairement etdistinctement.

Telle est l'erreur. Conclure : que montre cette analyse ? L'homme se trompe en usant mal de sa volonté.

D'où la nécessité de s'imposer une méthode.Dégager le principe de cette analyse pour le critiquerLa volonté s'égare quand elle juge trop vite, avant d'être assurée de l'évidence des idées de l'entendement.

Sondéfaut, alors, est dans la précipitation de son fonctionnement, non dans son intention.

"Encore que nous ne voulionsjamais faillir,...".

La volonté est orientée vers la vérité.

N'y a-t-il pas des cas où ce principe se révèle faux ? Partir d'un exemple où apparaît l'insuffisance de ce principe et l'analyser. On peut s'appuyer sur des cas de névrose analysés par Freud pour montrerque les résistances qu'oppose le patient à l'élucidation de sa propre vérité luiservent à se protéger du conflit intérieur qui l'habite. "C'est sur cette idée de résistance que j'ai fondé ma conception desprocessus psychiques dans l'hystérie.

La suppression de cette résistances'est montrée indispensable au rétablissement du malade.

D'après lemécanisme de la guérison, on peut déjà à se faire une idée très précise de lamarche de la maladie.

Les mêmes forces qui, aujourd'hui, s'opposent à laréintégration de l'oublié dans le conscient sont assurément celles qui ont, aumoment du traumatisme, provoqué cet oubli et qui ont refoulé dansl'inconscient les incidents pathogènes.

J'ai appelé refoulement ce processussupposé par moi et je l'ai considéré comme prouvé par l'existence indéniablede la résistance." FREUD Lire : Freud, Cinq leçons sur la psychanalyse, deuxième leçon. On peut aussi s'arrêter sur des attitudes de mauvaise foi, analysées parSartre, pour montrer que l'homme se ment à lui-même pour échapper àl'épreuve de sa liberté. Aussi exaltante que soit notre liberté, elle sonne comme une condamnation,et produit de l'angoisse, cette angoisse que Sartre décrira dans « La Nausée ».

Ainsi nous tentons de nous défairede cette responsabilité.

C'est alors une conduite que Sartre qualifie de « mauvaise foi ».« L'Etre & le Néant » en donne un exemple cocasse.

Soit une jeune femme qui se rend à un rendez-vous galant.

Ellesait pertinemment à quoi elle s'attend, mais elle refuse de céder ou de rompre immédiatement.

Elle refuse en un sensde faire usage de sa liberté.

Par suite, dit Sartre dans une description qui est un morceau d'anthologie, elleabandonnera sa main, mais « comme si » elle ne s'en apercevait pas, ce qui est à la fois une façon d'accepterl'invitation et de la dénier : une façon de se démettre de sa capacité de choix.

Cet exemple d'ordre intime peut seredoubler de l'exemple politique de Garcin dans « Huis-clos » : celui-ci refuse de reconnaître qu'il a agi de la dernièredes façons possibles dans l'ordre politique en cédant à la lâcheté.Sartre ne nie pas le conditionnement social ou historique.

A l'inverse celui-ci forme des « situations ».

Mais s'il estdonné à tout homme d'agir en situation, dans des conditions données, sociales, historiques, familiales, celles-ci nedéfinissent en rien un déterminisme qui aliénerait notre liberté.

En déclarant « nous n'avons jamais été aussi libresque sous l'occupation allemande », Sartre n'est pas seulement provocant.

Il entend aussi signifier que la libertéd'action et de choix, aussi douloureuse et difficile soit-elle, est toujours entière.La « condamnation » à la liberté signifie que nous sommes responsables d'une conduite qui n'est guidée et justifiéepar aucune valeur préétablie, aucune norme, aucun destin.

L'homme est essentiellement un projet, il se définit parses actes, sans qu'aucune excuse ne vaille.

Nous avons à assumer l'angoisse d'une telle liberté, au lieu de sombrerdans la mauvaise foi. Lire : Sartre, L'Être et le Néant, première partie, ch.

2. Dans tous ces cas on découvre que l'intérêt peut l'emporter sur la quête de la vérité.

Reste à savoir si cet intérêtest bien compris et s'ilcorrespond à la véritable liberté. • Ce qui était en jeu:. »

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