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Pourquoi s'engager ?

Publié le 24/08/2010

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La notion d'engagement est inséparable de l'idéologie fondatrice de la démocratie. Pour saisir cette perspective, il faut faire référence à Habermas qui explique comment l'idée fondatrice de la démocratie est la libre participation de tous les citoyens aux affaires publiques. Ce principe légitime de contrôle de l'autorité politique offert à l'individu remonte en effet au XVIIIè siècle avec la création d'un espace public. Aussi l'engagement se définit-il dans un premier temps comme la participation citoyenne à la conduite des affaires publiques. Il est avant tout une norme politique.

Dans une acception plus large, l'engagement implique une prise de responsabilité, un choix qui peut s'appliquer à plusieurs domaines. S'engager c'est en effet donner un gage, se lier par un contrat, une promesse, une obligation à une idée, une personne ou bien une valeur. L'engagement implique alors un ancrage dans l'irréversible et dans la responsabilité en ce sens où il contraint à assumer un choix dont on s'affirme responsable. L'engagement peut donc être entendu au sens de conduite ou d'acte de décision. Conduite s'il désigne un mode d'existence dans et par lequel l'individu est impliqué dans le cours du monde. Acte de décision s'il désigne un acte par lequel l'individu se lie au futur avec des démarches, des attentes, des espérances à accomplir.

Le sujet “pourquoi s'engage-t-on” nous invite à examiner les raisons de l'engagement, à décliner le pourquoi, c'est-à-dire à comprendre la ou les logiques d'un action individuelle ou collective. Comment expliquer le passage d'une prise de conscience individuelle ou collective à une mobilisation ou à une action politique. En dehors des logiques psychologiques, d'intérêt ou idéologiques, ne faut-il pas également expliquer la mobilisation de l'individu non par ces seules logiques mais surtout par la finalité même de l'engagement c'est-à-dire par le ce en vue de quoi l'on s'engage? Pour ce faire les outils de cette réflexion sur l'engagement seront ceux de la sociologie politique et de la philosophie politique.

Nôtre cheminement examinera dans un premier temps la validité de considérer l'engagement comme le fruit de logiques d'intérêt, psychologiques ou identitaires avant de voir s'il n'est pas avant tout la résultante d'une dynamique propre lié à un processus humain individuel.

 

 

« militantes, syndicales ou associatif sont des engagements politiques qui dépassent la seule mobilisation citoyenne.La sociologie politique explique par différents modèles ces formes d'engagement.

Ces logiques dépassent souvent lesmodèles seulement politiques qui considèrent l'engagement comme un seul devoir. B.

Typologie des logiques de l'engagement 1.Les théories des comportements collectifs Aux modèles idéalistes qui définissaient l'engagement comme un devoir citoyen, les théories des comportements collectifs expliquent l'engagement à partir d'une théorie des comportements collectifs qui accordeune place essentielle à la psychologie collective.

Développées vers la fin du XIXè siècle ces théories s'inspirent dessciences naturelles et développent une logique explicative qui serait celle de la contagion.

Selon les principauxthéoriciens de cette théorie comportementaliste ( Taine, Le Bon Tarde), un sentiment de contagion mutuelle animeles participants et la raison de leur engagement est à rechercher dans la psychologie des individus en tenantcompte de leur frustration personnelle.

Le problème de cette explication est qu'elle aboutit à une confusion entre lesdéterminants individuels et collectifs et qu'elle oublie le politique.

D'après ces explications l'action collective etl'engagement ne saurait avoir de motivation profonde qu'irrationnelle! Au milieu des années soixante de nouvelles logiques apparaissent.

Elles tâchent d'expliquer l'action collective par une analyse cette fois-ci nettement plus rigoureuse.

Ces modèles laissent de coté toute approchepsychologique et fondent leur explication sur une approche utilitariste du comportement collectif. 2.

Le modèle utilitariste Ce modèle est avancé par Olson dans les années soixante.

Il explique que les réseaux sociaux et les actions collectives sont la conséquence d'une logique de l'utilité inhérente à chaque individu.

Selon lui, les individus n'ontpas intérêt à s'unir même s'ils ont un intérêt commun.

La logique de l'action collective diffère en effet de celle del'action individuelle.

Selon Olson on ne peut retenir comme facteur explicatif de l'action collective les modèlescumulatifs selon lesquels la communauté d'intérêt suffit à produire une action commune.

C'est là que réside laparadoxe de l'action collective.

S'il y a action collective, ce n'est pas pour l'intérêt commun que la lutte communepeut entraîner mais uniquement pour l'intérêt individuel.

Il explique par exemple qu'un des facteurs de mobilisationpeut être la distribution de biens individuels comme un emploi, ou même simplement la gratitude que l'on obtient àparticiper à une bonne action.

Aussi l'action collective s'explique-t-elle selon ces modèles par la seule logique del'intérêt. 3.

Des modèles limités Ces modèles d'explications paraissent très limités en ce sens où la vision de l'engagement qu'ils présentent est toujours étroitement limité soit à logique psychologique soit utilitariste.

Ils semblent laisser de côté la partpolitique ou moral qu'il peut y avoir dans l'engagement.

L'engagement est en effet un acte par lequel l'homme prenden charge la société et l'univers et s'en affirme responsable, renonçant ainsi à un simple positionnement despectateur.

Comment ne pas comprendre l'engagement à partir du sens que l'acteur y met ? L'ensemble desreprésentations symboliques d'une société que sont l'idéologies, les croyances, la foi ou les valeurs ne sont-elles lesseules logiques valables d'un engagement ? II.

L'engagement, une dynamique au nom de valeurs ? Les limites des explications psychologiques et utilitaristes de l'engagement nous conduisent à reconsidérer l'engagement comme un processus humain ayant une logique propre c'est-à-dire qui ne reflète pas toujours descontraintes sructurelles ou un calcul utilitaire.

La sociologie politique plus récente explique l'engagement par unprocessus d'analyse qui prend en compte une double dimension temporelle et dynamique.

A.

Pour une analyse processuelle de l'engagement 1.

Les théories processuelles de l'engagement Ces théories excluent toute analyse structurelle de l'engagement.

Elles considèrent que la logique de l'engagement doit être replacée dans une temporalité et dans un espace définit.

L'engagement est doncconséquence des évolutions, des changements et des perspectives propres d'un individu.

Pour comprendre leslogiques qui président à un engagement individuel, il est nécessaire de prendre en compte des motifs d'actionpersonnels toujours liés au contexte dans lequel ils sont énoncés.

L'engagement est ainsi toujours lié à uneexpérience personnelle située dans un espace social donné.

Pour comprendre une logique d'engagement il convientpar exemple de prendre en considération le rôle des accidents biographiques, des changements institutionnalisésd'un individu.

Toute logique structurelle est dès lors à exclure puisque l'engagement ne peut s'expliquer quelégitimement d'après une analyse processuelle.

Une place essentielle doit donc être accordée aux déterminationshumaines.. »

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