Pourquoi vouloir se connaître ?
Publié le 11/05/2013
Extrait du document
«
s’idéaliser ou bien parfois même à se déprécier.
Et si la connaissance de soi repose sur une
réflexion et une analyse de soi-même, tout le monde sera t-il capable de s’auto-analyser ?
On peut donc penser se connaître en jugeant nos propres actes.
La connaissance de soi
proviendrait de notre expérience.
Et vouloir se connaître, résulterait venir à s’interroger sur
nos capacités physiques ou mentales, sur nos limites, notre réel courage.
Néanmoins, cette
définition que l’on obtiendra de soi, nous qui sommes désireux d’être reconnus pour ce que
l’on est, n’est que passagère, car on évolue au fil du temps : le changement est constant.
On peut également préférer ne pas se connaître afin de ne pas se retrouver face à nos
faiblesses, nos craintes, et ainsi échapper à une supposée humiliation.
Certains individus ressentent l’envie, le besoin d’aller à la rencontre d’eux-mêmes.
Comme si quelque chose les poussait à penser qu’ils ne se connaissent pas vraiment.
Mais
c’est un vaste projet que celui de vouloir se faire une idée de ce que l’on croît être.
En
cherchant à se connaître, on peut souvent découvrir une part de nous que nous ne
connaissions pas encore, ou bien ignorer nos faiblesses, et continuer à se mentir pour ne pas
avoir à les affronter.
La tragédie d’Œdipe qui épouse sa mère et tue son père, montre que
toute vérité n’est pas bonne à dire.
Car une fois que nous sommes confrontés à elle, il nous
est impossible de revenir à un état d’ignorance.
Pour Œdipe, cette vérité est si insupportable
qu’il s’en crève les yeux.
Comment savoir si nos intentions sont totalement désintéressées ? Personne n’est à l’abri
d’une action morale faite dans le but de se faire bien voir, de flatter sa bonne conscience, ou
bien dans la peur d’une quelconque sanction.
On peut dire vouloir se connaître et pourtant ne
pas avoir une très grande volonté à le faire, car cette réflexion pourrait nous mener à des
révélations sur nous-mêmes que l’on aimerait ne pas connaître.
De même, cela peux nous
mener à des souvenirs douloureux que notre conscience avait enfoui, que l’on préférerait
avoir oublié à jamais.
On peut craindre également de découvrir des choses que nous
n’assumons pas, ou pire, que nous cachons à nous-mêmes.
Car c’est une peur que de réaliser
ce que nous sommes vraiment.
Et si un sujet se ment trop souvent vis-à-vis de ses
motivations réelles, c’est qu’il préfère masquer ses motifs, se tromper, et violer ainsi ses
responsabilités plutôt que d’affronter l’angoisse qu’elles peuvent susciter.
A trop vouloir se connaître, on peut aussi en arriver à un renfermement vis-à-vis des autres.
En effet, donner trop d’importance à la recherche en soi nous tourne exclusivement sur nous-
mêmes, et peut nous emmener à porter une attention exclusivement sur notre personne au
détriment de l’intérêt pour autrui.
Ainsi, pourquoi vouloir se connaître si, d’une part, une connaissance exacte de soi
semble vaine, et d’autre par, la connaissance de soi semble destructrice ?
Si la connaissance de soi semble vaine, c’est que l’homme lui-même, est en
perpétuelle évolution.
Comme nous l’avons vu précédemment, à la différence d’un objet,
l’homme à toujours la possibilité de devenir autre.
A tout instant l’homme est libre de
changer ou de rester le même.
L’homme n’étant pas un objet, il n’existe pas vraiment une
définition qui lui est propre, sinon que celle qui dit qu’à chaque instant l’homme est libre de
se redéfinir.
Et pour un homme condamné à se redéfinir sans cesse, que peut donc vouloir
signifier « se connaître »?
Mais inversement, préférer s’ignorer ne serai-ce pas accepter sa misère voire même
l’encourager ? Vouloir se connaître c’est donc en quelque sorte vouloir donner un sens à sa
vie.
Se connaître, se présente d’avantage comme un idéal que comme une réalité.
Vouloir.
»
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