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Prendre conscience est-il toujours libérateur ?

Publié le 22/02/2012

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 La prise de conscience ne signifie pas « renoncer à sa subjectivité pour s'imposer un point de vue cruel sur soi-même ». La prise de conscience doit plutôt être un moyen pour notre propre conscience de rencontrer et de partager la subjectivité d'autrui, même s'il faut certes passer par ce que Sartre appelle « l'épreuve de la honte ». En effet, celle-ci est « reconnaissance » de soi et nous libère d'un point de vue erroné sur nous-mêmes. En ce sens, pour que la prise de conscience soit libératrice, il faut qu'elle s'ébauche sur le sentiment d'une unité trouvée ou retrouvée et non sur un traumatisme menaçant notre unité. Même si prendre conscience de ce que l'on est réellement implique l'effort d'accepter ce qui nous déplaît en nous, cet effort doit rester une preuve positive et constructive. « Faire » prendre conscience en imposant une souffrance trop brutale ne permettrait pas au sujet de se libérer de quoi que ce soit.
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« 2-1 Ne pas se connaitre est une forme de dépendance. Nous pouvons remettre en question l'idée que la subjectivité serait confortable et « libre ».

En effet, rester rivéà son propre point de vue et se voir subjectivement tel que l'on désire se voir, c'est proprement ne pas seconnaître et ne pas vivre en accord avec soi-même.

Or cela revient à être dépendant d'une image fausse de nous-mêmes pouvant nous entraîner à faire de mauvais choix, à ne pas savoir aussi ce que nous faisons.

Ne pas vivreen accord avec ce que nous sommes vraiment et ce que nous connaissons de nous-mêmes, c'est ainsi ne pas êtresoi-même mais être au fond un autre et vivre sous la conduite de cet autre que nous croyons être et que nous nesommes pas. 2-2 L'irresponsabilité est une forme de déterminisme. De même, on peut croire que l'enfant inconscient est libre mais, en réalité, il est déterminé par ce que Freud appelle « le principe de plaisir » : il ne cherche qu'a satisfaire son propre plaisir, en se pliant a ses pulsions et en croyant à sa toute-puissance.

Là encore, il n'y a pas de vraie liberté car c'est être esclave de soi-même.

Comme le suggère Spinoza , celui qui « est captif de son propre plaisir au point de ne plus rien voir ni faire qui lui soit vraiment utile est soumis au pire esclavage » .

En effet, l'inconscience est le pire des esclavages au sens où l'on dépend en fait de soi-même sans même le savoir - ce qui nous rend alors incapable de nous en libérer. 2-3 L'illusion est un bonheur fictif et éphémère. Enfin, même si l'on croit qu'il faut préférer l'illusion à la vérité pour être plus heureux, ce bonheur n'est qu'unesatisfaction imparfaite et précaire.

Comme le montre Descartes , la joie de l'illusion ne touche que la superficie de notre âme, qui en ressent une certaine amertume.

Or cette amertume peut être le signe que notre esprit, plongéet noyé dans l'illusion, se sent à la merci d'une vérité moins plaisante et qui menace sa joie.

En cela, l'illusion estmenacée par une désillusion toujours possible et sa liberté n'est elle aussi qu'une apparence, une fausseliberté. Platon montre également que le « prisonnier » de la Caverne est au fond prisonnier de ses ombres, lesquelles lui montrent un monde tronqué, réduit, et l'empêchent de saisir la vérité profonde des choses,symbolisées par le Soleil. Transition. Il nous faut donc bien admettre que l'inconscience n'offre pas une vraie liberté.

Seule la prise de consciencepeut alors nous libérer de cette illusion.

Mais comment ? 3/ Conditions pour que toute prise de conscience soit effectivement libératrice. 3-1 La prise de conscience doit permettre la connaissance unificatrice de soi. La prise de conscience ne signifie pas « renoncer à sa subjectivité pour s'imposer un point de vue cruel sur soi- même » .

La prise de conscience doit plutôt être un moyen pour notre propre conscience de rencontrer et de partager la subjectivité d'autrui, même s'il faut certes passer par ce que Sartre appelle « l'épreuve de la honte ».

En effet, celle-ci est « reconnaissance » de soi et nous libère d'un point de vue erroné sur nous-mêmes.

En ce sens, pour que la prise de conscience soit libératrice, il faut qu'elle s'ébauche sur le sentiment d'une unité trouvéeou retrouvée et non sur un traumatisme menaçant notre unité.

Même si prendre conscience de ce que l'on estréellement implique l'effort d'accepter ce qui nous déplaît en nous, cet effort doit rester une preuve positive etconstructive.

« Faire » prendre conscience en imposant une souffrance trop brutale ne permettrait pas au sujet dese libérer de quoi que ce soit. 3-2 La prise de conscience doit être une responsabilité autonome. De même, croire que la responsabilité à laquelle nous engage la prise de conscience est aliénante serait uneerreur.

C'est au contraire la responsabilité qui est source de liberté, en nous permettant d'agir en tant que sujetautonome, animé d'une volonté et capable de maîtriser la réalité, de revendiquer et d'assumer de vrais choix.

Làaussi, la responsabilité n'est pas quelque chose de facile, mais c'est la condition pour une vraie liberté, impliquantque l'on se libère d'une fausse liberté consistant à agir inconsciemment, au hasard de désirs non assumés.

La prisede conscience de ce que l'on veut vraiment est alors le moyen de se diriger plus efficacement vers ce qui nousdéfinit, vers ce que nous savons être notre but véritable, et elle prend le sens d'un authentique engagementenvers nous-mêmes. 3-3 La prise de conscience doit être le bonheur d'une vérité délivrant de l'illusion.. »

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