Devoir de Philosophie

Prise de conscience et Libération

Publié le 03/10/2010

Extrait du document

conscience

La différence entre consciences spontanée, intentionnelle et réflexive Les possibilités d'enfermement avec la conscience que nous avons pu observer en seconde partie s'expliquent par les distinctions que nous devons faire maintenant entre différents degrés de conscience, ou différentes conceptions de celle-ci. Comme nous l'avons vu avec Descartes, la conscience réflexive qu'il met en avant n'est pas la seule qui peut intervenir. Une conscience ne débouche pas forcément sur une réflexion, car elle peut s'arrêter à un certain seuil. C'est notamment ce que montre Leibniz avec les petites perceptions . La possibilité de prêter attention à un objet dépend de l'intensité des sensations qu'il fait naître en nous, comme celui qui sera réveillé par un bruit qui atteindra un certain niveau de décibels. Mais cela veut dire que la conscience n'est pas entièrement d'ordre réflexif, ou du moins qu'elle ne l'est pas immédiatement.

conscience

« d'une approche par le sentiment.

Hobbes dit des hommes qu'ils ont des loupes sur les yeuxlorsqu'il s'agit de juger leurs propres intérêts.

Cette métaphore exprime le fait que nousdéformons ce qui nous touche.

Nous ne voyons les choses que sous un seul angle, et d'une façonmodifiée par l'intérêt que nous y prenons.

La valeur du droit est alors dans sa capacité àpermettre d'envisager la situation avec du recul, en tenant compte de l'ensemble des paramètres.Il offre une vue distanciée et raisonnée afin d'évaluer clairement le conflit.

De plus, lesentiment d'injustice ne suffit pas à définir précisément ce qui est juste, c'est-à-direproportionné pour tous.

[Transition] La cause semble entendue.

Seule l'autorité du droit positifpermet de fonder la justice.

La notion de justice s'avère cependant plus complexe.

3.

Complexitéde l'idée de justice A.

La conscience morale Dans les Principes de la philosophie du droit, Hegeldénonce ceux qui se justifient en disant que « pour le juste il n'est point de lois ».

Cetteréférence à la Bible peut en effet servir de prétexte pour légitimer des actes violents etintolérants.

Certains se croient dispensés de respecter l'ordre légal quand il contrevient àleurs certitudes, et la violence arbitraire du sentiment se fait encore plus sentir lorsqu'elles'empare de la puissance publique.

Hegel condamne ainsi les fanatiques religieux qui estiment quel'État doit être au service de leurs convictions intimes.

La formule biblique n'est cependant pastoujours la caution d'actes intolérants.

Pensons au cas exemplaire de ceux que l'on nomme lesJustes, et que la République a honorés au Panthéon en janvier 2007.

Ces personnes doivent cetitre au fait d'avoir sauvé des Juifs persécutés alors que les lois de Vichy exigeaient qu'ilssoient livrés.

Cela montre que la légalité n'est pas forcément identique à la légitimité.

LesJustes doivent leur titre au fait d'avoir agi au nom de valeurs universelles que l'ordre légal del'époque bafouait, et il est frappant de constater que les motifs de leur action furentfréquemment inspirés par le sentiment simple mais invincible d'une injustice commise à l'égarddes persécutés.

La voix de leur conscience leur a fait penser que les lois de Vichy ne devaientpas être suivies.

Point n'était besoin d'être cultivé pour le savoir et agir en conséquence.

LesJustes eurent entièrement raison de s'autoriser des actes illégaux, car en agissant ainsi ilssauvaient le sens même de l'idée d'humanité.

En les honorant, la République affirme l'unitéindispensable du légal et du légitime.

B.

La réflexion du droit sur lui-même Alain déclare que «la justice est le doute sur le droit qui sauve le droit ».

Il faut que les législateurs et lesgouvernants sachent s'interroger sur la justice qu'ils définissent.

Les lois positives sontnécessaires, mais elles restent des créations humaines.

La situation à prendre en compte est donccomplexe.

La justice doit reposer sur l'objectivité des lois, tout en faisant sa place à lasubjectivité de la conscience qui apparaît être, elle aussi, une source d'autorité.

La justiceapparaît ainsi comme une vertu située « entre le légal et le bon » selon le mot de Ricoeur.

Elleappartient au double registre de la légalité et de la moralité, ce qui la rend parfois difficileà définir.

Un esprit trop légaliste ne voit pas que certains cas d'urgence autorisent unetransgression de la loi.

Les occupations de locaux du fait des drames liés au logement en sont unexemple frappant.

Inversement, un esprit qui ne jure que par le sentiment ne comprend pas que sondésir de justice doit se concrétiser légalement pour être effectif, ce qui implique la prise encompte de la complexité juridique des situations.

Mais la conscience est-elle vraiment en dehorsde tout droit ? Il ne le semble pas puisqu'elle est juste lorsqu'elle agit selon des valeursuniverselles.

La conscience ne juge bien que soutenue par une légitimité morale, qui trouve unappui dans certaines théories du droit naturel comme celle des droits de l'homme.

Conclusion Nousavons vu que la difficulté de ce sujet tient au fait que la notion de justice inclut unedimension subjective, tout en entretenant à son égard une suspicion ou une critique car elle peutconduire à provoquer des injustices supérieures à celles qu'on entend corriger.

Toutefois, commeles lois sont parfois violemment injustes ou en tout cas perfectibles, le droit s'honore enréfléchissant à sa propre amélioration.

Nous n'en concluons pas pour autant qu'une justice peutexister en dehors de tout droit, car même des actes illégaux tiennent leur justification de leurrelation à une norme légitime que le droit positif doit s'efforcer de reconnaître.

Sujet désiréen échange : L'hypothèse de l'Inconscient rend-elle l'homme irresponsable ?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles