PSYCHOLOGIE DE L'ÉDUCATION
Publié le 25/03/2015
                             
                        
Extrait du document
Commentaire
L'intérêt principal de ce devoir réside dans son souci d'approfondir le concept fondamental du sujet (l'enfance), et par voie de conséquence, dans la façon dont cette analyse même engendre les éléments d'une réponse (les diverses conceptions de l'enfance donnant des raisons d'estimer qu'elle est ou non à surmonter).
Ce n'est pas qu'il n'y ait dans ce devoir quelques mala¬dresses. Au début, le « cette question « renvoie à une ques¬tion supposée connue bien que le candidat ne l'ait pas encore posée (comme s'il pouvait y avoir quelque chose avant le début!); mais tout de suite le candidat rétablit la situation en formulant son problème avec netteté. Une netteté pres¬que brutale; il durcit même un peu le sujet, mais ce n'est pas un mal quand tant de candidats ont au contraire tendance à l'affadir : la force de la pensée est une qualité. Quelque rai¬deur maladroite dans le libellé se retrouve dans un autre passage : il est exagéré de dire que « la plupart des philo¬sophes condamnent l'enfance... lieu de malédictions «. Et le candidat peut s'en trouver conduit à une contradiction : admettant d'abord le cliché de l'éducation n'apprenant pas à réfléchir, il trouve cependant qu'on n'apprend pas seul à réfléchir et qu'il faut un maître pour cela. Mais ces défauts sont très réduits, et ponctuels, tandis que les qualités se rencontrent dans tout le devoir.
C'est en effet une excellente méthode que celle mise en œuvre par le candidat. Il met en question dès le début la nature même de l'enfance et la relation qui en découle avec
l'état d'adulte; et pour examiner son problème, il examine plusieurs conceptions de l'enfance en les groupant en grandes masses bien réparties. D'abord, celles qui font de l'enfance quelque chose à surmonter (l'enfance comme asservissement aux croyances reçues et comme ignorance; de là, l'enfance comme illusion de liberté par confusion de la liberté avec le désir; et de là, l'enfance sans liberté comme état sans responsabilité); en opposition, l'enfance comme quelque chose à accomplir (avec, dans cette opposition, le point d'articulation commun, de l'enfance comme quelque chose à dépasser). Et la conclusion fait le point.
Mais, surtout, dans chacune de ces conceptions de l'enfance se trouve une conception de l'homme; si l'homme est l'adulte par opposition à l'enfant, il est aussi l'essence humaine, partagée entre l'adulte et l'enfant. Et én exposant les conceptions philosophiques sur l'homme, le candidat ne perd pas de vue le sujet; il tient solidement en main le fil de sa pensée, en comparant toujours l'homme et l'enfant. Les conceptions philosophiques sont bien là pour traiter le sujet et aider à découvrir peu à peu une réponse au pro¬blème posé.
«
                                                                                                                            rendre sage dès 	son 	plus jeune  âge, lui évitant  ainsi 
des  erreurs  de jugement  sur sa vie.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
3 5 	Il existe  une éducation,  mais chaque 	mot 	prononcé 
annonce-t-il 	
un 	nouveau  problème?  L'enfance 	n'est 	
pas le 	lieu 	d'une 	innocence  vierge et totalement  pure.
                                                            
                                                                                
                                                                    
L'enfant  est innocent? 	
Oui, 	sans  doute, 	en 	ce sens 
qu'il  ne possède  pas de connaissance  véritable, et que, 	
40 	s'il  fait  le mal,  c'est  par ignorance,  selon la conception 
de  Socrate.
                                                            
                                                                                
                                                                     Cependant,  l'enfance est 	
un 	état déjà  rem
pli  de connaissances,  de perceptions,  de traditions.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Au  contraire,  nous pourrions  aller jusqu'à  dire que 
l'enfant  sait beaucoup  qu'il peut vivre  au sein 	
d'une 	
45 	société.
                                                            
                                                                                
                                                                     Seulement,  il a accumulé,  par l'intermédiaire 
d'une 	éducation  jamais remise 	en 	cause, des connais
sances  qui, s'il ne les  remet  pas en cause,  seront  à jamais 
fruits  de la tradition  et connaissances  immédiates.
                                                            
                                                                                
                                                                    
L'éducation  fait 	
problème: 	elle vise  à emplir 	un 	esprit 	
50 	jeune  de formules  toutes faites.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais elle oublie 
simplement  d'apprendre  à réfléchir.
                                                            
                                                                                
                                                                     Lorsque Socrate 
commence  à dialoguer  avec 	
un 	non-initié,  il lui 
conseille 	
tout 	d'abord 	d'oublier 	tout 	ce 	qu'il  a 	pu 	
apprendre,  de repartir  à zéro,  et de  construire  ensuite, 	
5 5 	méthodiquement,  les énoncés 	du 	véritable  problème, 	
les 	véritables  définitions.
                                                            
                                                                        
                                                                    	Et, 	à travers les dialogues 
socratiques, 	
on 	voit  combien  il est  difficile 	pour 	ces 
hommes  de se débarrasser  de ce qu'ils 	
ont 	appris,  de 
remettre 	
en 	cause  leurs connaissances  qu'ils croient 	
60 	intangibles.
                                                            
                                                                                
                                                                     L'éducation  a accumulé  les traditions, 
les  coutumes,  qui 	
ont 	petit à petit  formé 	le cadre  de vie 
de  ces  hommes  qui se trouvent  maintenant  privés de 	
tout 	leur système  de références.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Platon 	a longuement  décrit cette aporie  et le vertige 	
65 	devant  la perte  de 	tout 	ce 	qu'il croyait  immuable,  de 
l'homme  qui entreprend 
le 	dur 	cheminement  de la 
connaissance  dans l'allégorie  de la caverne.
                                                            
                                                                                
                                                                     Le récit 
décrit  l'ascension 	
d'un 	homme,  du plus  bas degré  de la 
condition  humaine jusqu'à un grade  quasi divin.
                                                            
                                                                                
                                                                     Dans 	
70 	la caverne,  le dos  tourné 	à la lumière,  les hommes  ne 
voient  de la réalité  que les ombres  courant  sur la 
paroi,  ombres  des marionnettes  au-dehors, renvoyées 	
par 	la 	lumière 	d'un 	feu.
                                                            
                                                                                
                                                                    Les hommes  sont persuadés 
que 	
ce 	qu'ils  voient  est la réalité  et que  cela  seul  est 	
-	27 	-.
                                                                                                                    »
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