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PUIS-JE CONNAÎTRE AUTRUI ?

Publié le 19/03/2014

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PUIS-JE CONNAÎTRE AUTRUI ?

La connaissance d'autrui par analogie?

Je perçois mes états internes et les réactions corporelles qui y sont associées. Partant de cette connaissance de mon moi, je pourrais, en observant les comportements d'autrui, en déduire sa vie psychique. C'est oublier qu'un même comportement corporel peut exprimer des états de conscience différents, qu'autrui peut simuler ou dissimuler ses sentiments, ses pensées. En outre, la connaissance d'au¬trui 

« , ' l en avant par Freud .

Tel sujet, par exemple, se défend de ses propres désirs d'être infidèle, en imputant l'infidélité à son conjoint .

Le raciste attribue au groupe haï ses propres fautes et penchants inavoués.

Comment pourrais-je connaître autrui si j'ignore la part d'étrangeté ou cet « autre » qui est en moi? Et si autrui se dérobe à tout savoir que je pourrais détenir sur lui, ce n'est pas seulement parce qu'il diffère de moi, mais c'est aussi qu'il est un sujet dont l'identité se constitue à travers toute une histoire personnelle .

Au lieu de chercher à connaître autrui, n'est-il pas préférable de le res­ pecter comme ce qu'il est : Autre? Sans cette reconnais­ sance qui n'est pas une connaissance, sans ce « laisser-être » d'autrui comme existant hors de moi d'abord dans son alté­ rité, aucune éthique ne serait possible .

PUIS-JE CO MM UN IQ UER AVE C AUTRU I? 1 Chacun est enfermé dans son propre univers subjectif 1 Chacun est enfermé dans la souffrance, isolé dans le plai­ sir, solitaire jusque dans la mort .

Même deux êtres qui s' ai­ ment, confrontés à une même épreuve, ne peuvent éprou­ ver une souffrance identique.

Chacun ne souffre jamais que pour soi en fonction de son vécu, de sa personnalité.

On peut partager ce que l'on a mais non ce que l'on est.

Mon existence est la seule chose que je ne puisse communiquer.

Je peux la raconter mais je ne peux la partager .

Communiquer ne signifie pas fusionner avec autrui Vision pessimiste? Non, car la sympathie est tout autre chose que la fusion des sentiments et des personnes .

Elle est compréhension affective d'autrui .

Je peux saisir ses senti­ ments, sans pour autant les éprouver moi-même.

Je peux ainsi sympathiser avec des sentiments que je n'ai jamais éprouvés et des situations que je n'ai jamais vécues.

De plus, l'idée d'une fusion avec autrui qui serait une confusion entre deux êtres est, comme le souligne Lévinas, « une faus­ s e idé e romantique ».

Le pathétique de la relation à autrui, de l'amour, consiste précisément dans« le fait d'être deux », et dans le fait que « Pat1tre y est absolument autre ».

Poser autrui comme autre, ce n'e st pas reconnaître l'échec de la communication, mais l'échec « du mot1vement qui tend à saisir 011 à posséder un e libert é » •. »

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