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Puis-je faire confiance à mes sens ?

Publié le 04/01/2004

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Tout ce que je sais du monde, je le sais à partir d'une expérience sensible sans laquelle rien ne pourrait être appréhendé. Les sens désignant les organes intermédiaires entre moi et l'univers, ils paraissent, initialement, entièrement dignes de confiance, car ils paraissent fonder mon vécu, qui s'origine en eux.Dignes de confiance, d'abord, en ce qui concerne ce vécu à proprement parler. Après tout, le concept, la notion, l'idée semblent multiples et surtout construits. Or mes sens semblent m'apporter une vérité immédiate et initiale. L'immédiateté n'est-elle pas insoupçonnable ? Il y a, en première approche, une dimension privilégiée de l'expérience obtenue par les sens, par l'odorat, la vue ou l'ouïe. Il y a, dans mes sens, dans ces couleurs qui me sont apportées, des traits qui paraissent immédiats et clairs et, par conséquent, je ne vois pas pourquoi je les mettrais en doute. Les sens m'apportent des impressions ou qualités immédiates indubitables. Cette tâche rouge que je vois sur le tapis n'est-elle pas un irréductible ?

• Penser à aller au-delà de la seule expérience quotidienne : le sujet a aussi un aspect épistémologique qu'il ne faut pas négliger. • Doit-on faire état de la différence entre sensation et perception ? • Qu'est-ce que « faire confiance « ? • Sur quels auteurs classiques peut-on prendre appui pour examiner cette question ? • Est-il obligatoire de fournir une réponse qui vaudrait pour toutes les situations (connaissance pratique, vie quotidienne, exigence scientifique) ?

 

  • Le problème posé par le sujet réside dans le fait que si l’on décide de ne pas faire confiance à nos sens, il semble que toute saisie de la réalité nous soit alors interdite. D’un autre côté, si l’on considère que nos sens sont fiables, il nous faut alors porter autant de crédit à nos rêves qu’aux perceptions qui nous parviennent lorsque nous sommes éveillés. Quelle que soit l’option pour laquelle on se décide, on doit ainsi opérer un pari risqué sur le sens que l’on accorde aux notions de réalité et de vérité. La question pourrait alors se résumer ainsi : nos sens nous permettent-ils de saisir la vérité du réel ou faut-il y accéder par un autre biais ?

« .../... C.

Les sens, lointains reflets des vraies réalités (synthèse) Ai-je le droit de faire crédit à mes sens ? Nous répondrons que cette confiance est légitime, bien que laconnaissance par les sens s'intègre dans un processus essentiellement relativiste.

Sens et concept, vécu etcatégories s'unifieront en une synthèse, et ce sur le double plan, métaphysique et épistémologique.

Sur le planmétaphysique, il semble difficile de n'accorder nul crédit à nos sens.

Même si ces derniers ne nous fournissentqu'une image illusoire du monde - comme le montre Platon dans le livre VII de La République- même si l'âme humainedoit s'affranchir des illusions sensibles pour progresser jusqu'aux Idées et au Bien, seules réalités, toutefois lesréalités sensibles sont les premières images des Essences, ces réalités stables et permanentes.

Les sens ne sontpas totalement illusoires : ils incarnent un moment dans le processus qui conduit à l'Idée.

Platon ne dévalorise pasvraiment les sens et le sensible : il les sauve, comme incarnations concrètes de l'intelligible.

Il est donc légitimed'accorder une confiance minimale à mes sens, ces ombres lointaines des Essences éternelles.

Sens et Essence sontdes moments de la dialectique, ce cheminement vers le Vrai.

Et sur le plan épistémologique? Quelle confianceaccorder à mes sens ? Ces derniers vont constituer un intermédiaire indispensable dans la construction de la loiscientifique et de la théorie, mais ils doivent être intégrés dans des concepts et des formes mathématiques pourêtre considérés comme détenant une valeur réelle.

La méthode scientifique repose, en effet, sur la primauté de laraison, maîtrisant l'outil sensible.

La prédominance de la raison sur la simple expérience implique une confiancerelative dans les sens, matériaux que la raison doit enserrer et contrôler.Ainsi, l'apparence immédiate et les sens n'étant jamais premiers dans le circuit scientifique, la confiance que je leuraccorderai sera toute relative.

Formant souvent obstacle, les sens seront redressés et maîtrisés par l'expériencescientifique authentique.

Fragile, la connaissance par les sens ne forme pas le droit chemin du vrai, lequel seconstruit fréquemment contre les sens.

Pourquoi cette synthèse nécessaire ? Pourquoi faut-il passer par l'idéalitémathématique ? Parce que les sens ne signifient pas la conformité à un idéal d'objectivité.

Donc, sur le planscientifique, ma confiance sera limitée : à la raison de constituer la vérité des sens. 3) Conclusion. Il y a bel et bien dans la sphère épistémologique une supériorité de la rationalité sur les sens.

Donc je ne puis leuraccorder qu'une confiance très relative.

[Introduction] Notre première relation au monde s'élabore à partir d'informations strictement sensibles.

C'est ce que connaîtd'abord l'enfant, et ce n'est que peu à peu qu'il s'apercevra que les sens peuvent le tromper, en lui donnant uneversion incomplète ou fausse de sa situation.

Faut-il dès lors passer d'un extrême à l'autre, renoncer totalement àfaire confiance à nos sens pour ne se fier qu'à une approche du réel fondée uniquement sur leur contraire, c'est-à-dire sur la raison ? Indépendamment d'une conception qui admet que les deux aspects doivent coopérer, il semblepossible de distinguer différentes situations, avec leurs exigences particulières, et où le rôle des sens et laconfiance que l'on peut leur accorder apparaissent variables. [I.

Critique classique de la perception] Dans l'histoire de la philosophie, la tradition rationaliste se montre très critique à l'égard de ce que peuventm'apporter les sens.

A en croire par exemple Platon, le monde qu'ils me suggèrent est totalement instable, soumis àde permanentes transformations, et il serait donc illusoire de prétendre fonder la connaissance sur ce que jeperçois, qui n'est qu'un univers d'« apparences ».

On ne devrait donc, en conséquence, s'intéresser qu'au monde «intellectuel », constitué d'Idées stables et éternelles.Il est vrai que les sens paraissent peu aptes à donner du monde une version universalisable.

Les sensations varientd'un individu à l'autre — tel apprécie le miel, son voisin le déteste ; pire : elles changent, pour le même individu, enfonction de son état (un simple rhume m'interdit de percevoir les odeurs).

Elles me fournissent des informations qui,si je les conforte par un jugement, me condamnent à des erreurs grossières : chez le très jeune enfant, etprécisément parce qu'il est encore incapable de corriger les informations reçues de ses sens par la pensée, onconstate par exemple le désir de s'emparer d'objets qui, bien que situés hors de sa portée, lui semblent proches.. »

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