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Puis-je faire confiance a mes sens ?

Publié le 27/02/2005

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Suis-je en mesure ou ai-je le droit de me fiera mes organes qui président à l'appréhension immédiate du monde ? Mes sens sont-ils source de vérité et de certitude ? Ne seraient-ils pas trompeurs ? À quoi me fier, dans ces conditions ? N'est-ce pas plutôt à mon appréhension du monde par l'activité de mon esprit ? En définitive, le problème semble être de savoir s'il n'y a pas une supériorité de l'activité intellectuelle sur les facultés sensibles quand il s'agit de saisir le réel et de le comprendre

  • VOCABULAIRE:

 - pouvoir (puis-je) : avoir la possibilité ou détenir la légitimité.  - faire confiance : se fier à ; avoir une assurance ferme en ; détenir un sentiment de sécurité dans, etc.  - je : pronom personnel de la première personne du singulier.  - sens: ici, fonction ou faculté par laquelle on éprouve une certaine classe de sensations; organes qui président à l'appréhension immédiate des choses.

Le plan sera dialectique, par thèse (je peux faire légitimement confiance à mes sens), antithèse (je dois les critiquer, en douter comme DESCARTES) et synthèse (dans le domaine scientifique, en particulier, je puis légitimement accorder foi à mes sens, intégrés dans une forme et une structure abstraites).

« nomme la dialectique.

Si l'on s'en remet à Platon, on peut donc affirmer qu'il ne faut pas faire confiance à ses sens,mais qu'il faut s'en détacher pour accéder à la vérité du réel, car cela ne peut se faire que par l'usage de la raison.

Transition : Toutefois, concevoir un monde idéal accessible uniquement par la raison, n'est-ce pas courir le risque de se perdre dans la raison ? Il est nécessaire de renouer avec les sens. 2. a) Comme le notera Aristote, la doctrine platonicienne pose en fait plus de problèmes qu'elle n'en résout car elleopère un inutile dédoublement du réel.

Avec Platon, non seulement il nous faut rendre compte du monde sensible,mais qui plus est, il faut encore rendre compte du monde intelligible ainsi que du lien qu'entretient le mondeintelligible avec le monde sensible.

Pour résoudre un problème, Platon en soulève trois.

Ainsi Aristote est-il justifiélorsqu'il avance que : dire « que les Idées sont des paradigmes et que les autres choses participent d'elles, c'est sepayer de mots vides de sens et faire des métaphores poétiques.

Où travaille-t-on en contemplant les Idées ? »(Aristote , Métaphysique , A, 9, 991a20-23) Platon semble se prendre aux pièges du langage par lequel il invente un « monde des Idées » qui ressemble plutôt à un « monde de mots ».

Fort de cette critique, Aristote va donc faire lepari de comprendre la réalité à partir de la sensation.b) Aristote part d'un constat : « Tous les hommes désirent naturellement savoir ; ce qui le montre, c'est le plaisircausé par les sensations, car, en dehors même de leur utilité, elles nous plaisent par elles-mêmes.

» ( Métaphysique , A, 1, 980a21-23) D'autre part, la sensation est définie par lui comme étant une « puissance innée dediscrimination » ( Seconds analytiques , II, 19, 99b35) et comme, par ailleurs, « la nature ne fait rien en vain » (Politiques , I, 2, 1253a), il n'est pas concevable que la nature ait cherché à nous tromper en nous donnant les sens. De tout cela nous pouvons conclure que nous pouvons faire confiance aux sens.

En effet, les sensations procurentdu plaisir et ce plaisir est celui de « discriminer ».

Par là nous pouvons en déduire que les sens sont faits pour quenous connaissions le réel.

De cela il découle que nous pouvons faire confiance à nos sens qui sont les moyens deconnaissance que la nature nous a procurée.c) Nos sens nous permettent par ailleurs de retrouver l'intelligible.

Pour cela, il convient de partir des sens et des'élever à l'universel.

Il faut donc retrouver ce qui est commun aux multiples objets accessibles par les sens.Contrairement à Platon, pour qui il existe un monde intelligible séparé du monde sensible, Aristote considère quel'universel est ce qui est intelligible dans les choses.

L'intelligible est donc pour lui ce qui est commun à toutes leschoses sensibles, mais on ne peut le connaître qu'en mettant en commun toutes les sensations, car il n'existe pasen dehors d'elles.

Nous sommes donc bien obligé de faire confiance à nos sens, même si le but final est l'usage denotre intellect.

Transition : Cependant, cette puissance de connaissance accordée au sens ne doit-elle pas être pondérée ? Les sens doivent se soumettre aux critères de l'objectivité. 3. a) La thèse aristotélicienne selon laquelle nous devons mettre en commun les sensations et nous élever ainsi petit àpetit à l'universel prête le flanc à une critique.

Cette critique est celle que formule Hume et d'après qui on ne peuttirer de rapports de causalités de la simple expérience sensible.

Il étaye cette critique d'un exemple : les hommes,constatant que le soleil s'est jusqu'à présent levé tous les matins, en déduisent que le soleil se lèvera tous lesmatins.

D'une multiplicité de répétitions, ils passent ainsi à un jugement à caractère universel.

Mais en réalité, rienne prouve que, parce que jusqu'à maintenant le soleil s'est levé tous les matins, il soit nécessaire qu'il se lève tousles matins.

Les hommes confondent en fait l'habitude (ou la répétition) et les lois de la nature.

Ainsi peut-il en êtrechaque fois que l'on passe des perceptions des sens à une dimension universelle, comme le préconise Aristote.

Onpeut dès lors considérer que la méthode aristotélicienne n'est pas très fiable car, pour ce qu'il en est de la réalité etde la vérité, elle ne fait qu'avaliser des habitudes, et non établir des relations nécessaires.. »

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