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Puis je penser par moi-même ?

Publié le 29/12/2009

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« Par la pensée nous prenons conscience de l'être, mais inversement il faut déjà exister pour penser «, Jankél. Tout être vivant de par son existence est amené à penser, c'est le « cogito ergo sum « de Descartes, le « j'existe parce que je pense « de Sartre, mais en renversé. « Penser, voilà le triomphe vrai de l'âme « écrivait Victor Hugo, penser, voilà le triomphe vrai de l'Homme, pourrait-on dire. Contrairement aux animaux, pour qui l'on peut douter de la faculté de penser, de mettre en ½uvre leur conscience, l'homme est de naissance apte à réfléchir ou tout du moins, d'agir en sorte. Mais qu'est-ce, par définition que le fait de penser ? Les traces écrites laissées à ce sujet témoignent d'une concordance de points de vue. Pour Destuit de Tr, par exemple la faculté de penser se résumerait toute entière par le terme « sentir «, « sentir des sensations, sentir des souvenirs, sentir des rapports, et sentir des désirs «. Quand à Condillac, pour lui, « Le mot pensée [...] comprend dans son acception toutes les facultés de l'entendement et toutes celles de la volonté. Car penser, c'est sentir, donner son attention, comparer, juger, réfléchir, imaginer, raisonner, désirer, avoir des passions, espérer, craindre «. En demeure que l'essence même de la pensée serait la réflexion, la mise en ½uvre de la conscience, une formation, une organisation d'idées par l'application mentale.    De ces éclaircissements sur ce qu'est réellement le fait de penser, peut surgir une question anhistorique, à savoir, existe-il une pensée autonome, indépendante d'autrui ? Ce thème de la pensée par soi-même peut prendre sens dans différents domaines concrets.   

« l'endroit où il se trouve, certes, mais avant tout dans son esprit.

On travaillera toujours mieux dans un bureau quesur un quai de gare.

D'autres fois, on retrouvera ce poète solitaire devant un paysage, lui seul et la nature enparfaite osmose.

En est-il pour autant privé d'inspiration ? Ne peut-il s'appliquer mentalement, réfléchir, parce qu'ilest seul ? Non, assurément, s'il cherche la solitude c'est qu'il y trouve une récompense en contrepartie.

Un espritreposé et au calme est réfléchi.

Le poète peut donc penser par lui-même, son travail, personnel, n'en n'a que plusde succès.

« Penser est une affaire intime.

» écrivait à juste titre Marie Desplechin.

Mais dire que seul le poète estcapable de penser par lui-même serait fort réducteur pour le reste de l'humanité, en effet malgré l'expression «l'amour rend l'homme poète », tout être vivant n'est malheureusement pas amoureux ou poète… Le philosophe, tel qu'il nous l'est décrit dans l'Aufklärung, est tout d'abord un homme seul lui aussi.

Seul carhéroïque, il veut révolutionner son temps et « marche à contre-courant » comme nous le dirions aujourd'hui.

A cesujet, Kant s'est exprimé très justement en ces termes « Penserions-nous beaucoup et penserions-nous bien si nousne pensions pas pour ainsi dire avec d\'autres.

».

Certes, penser seul mais ne pas limiter son esprit, avoir la penséeouverte pour communiquer avec d'autres.

Sans former un précepte trop directif, il ne serait pas irréfléchi de dire quedans l'idéal, l'homme devrait penser par lui-même mais aussi pour son temps (et non en accord avec son temps quiserait un frein au progrès).

Cela peut sembler paradoxal à première vue, mais penser pour son temps ne signifie paspenser pour les autres.

En ce cas, l'amélioration de la société devenant le principal facteur, la philosophie, amour dela sagesse, et l'ouverture de l'esprit apparaîtraient comme une libération. De même que pour la littérature, une peinture, une composition musicale est bien souvent réalisée à l'écart dumonde.

Pour étayer ces quelques dires, nous pouvons aisément citer Baudelaire qui décrit l'artiste comme « un êtresolitaire, un albatros, exilé dans le monde au milieu des huées ».

Un homme seul, encore. Similitude retrouvée pour les savants et bien d'autres encore.

L'homme « ordinaire » n'est pas cité directement icimais nous admettrons bien volontiers que tout homme a ses valeurs et qu'ils auraient leur place dans ce petit coinpenseur.

De ces quelques exemples, nous pouvons en déduire que dans tous les domaines, qu'ils soient littéraires,artistiques, scientifiques ou autre, chacun d'entre nous est apte à penser par lui-même. Il semblerait donc bien que nous soyons aptes à penser par nous-mêmes, ce qui prouverait l'existence d'une penséeautonome, indépendante des autres.

Cependant certaines réalités tendent à démentir vivement cette affirmation.Pouvons-nous réellement déterminer librement nos pensées ? Quelle est l'influence des préceptes inculqués ouacquis par expérience sur notre pensée propre ? II.

Pouvons-nous déterminer librement nos pensées ? Quelle est l'influence des préceptes inculqués ouacquis par expérience sur notre pensée propre ? Notre pensée, bien qu'elle possède les capacités propres à son autonomie, est aussi très influençable, et cela lesmédias l'ont parfaitement compris, comme le dirait Michael Moore, « il suffit que l'on passe quelque chose à la télépour que les gens croient que c'est vrai.

».

Mais la base de toute emprise extérieure sur notre esprit passeindubitablement et avant tout par des préceptes inculqués dès notre enfance, que ce soit dans le domaine éducatif,religieux, ou moral. 1.

L'influence des préceptes inculqués Selon des critères choisis toute « formation » d'un homme, bon citoyen, bon religieux… prend ses sourcesdans une bonne éducation.

Mais qu'est-ce exactement que l'éducation ? Le dictionnaire définit ce substantif commeétant « la façon d'assurer la formation et le développement d'un être humain ; les moyens pour y parvenir.

».

Ladomination intellectuelle ou morale, exercée par une personne sur une autre y est fortement explicite.

Celle pensantdétenir le savoir inculquera alors à l'autre ses croyances, ses opinions préconçues.

Quelle est l'influence despréceptes inculqués sur notre pensée propre ? a) Domaine de l'éducation « J'ai remarqué, il y a déjà quelques années, combien sont nombreuses les choses fausses que dès mon plus jeuneâge j'ai admises pour vraies et combien sont douteuses toutes celles que j'ai édifiées sur elles.

» s'est exclaméDescartes juste avant de chercher à « renverser » tout ses « préjugés de l'enfance ».

Phrase particulièrementdéfinitoire de l'influence de l'éducation sur notre pensée.

En effet, reprenons le cas de l'enfant.

Si on lui apprend quesix que multiplie quatre font vingt, il tiendra cette affirmation pour vraie, édifiera sur cette méprise que six multipliecinq font vingt-six car n'ayant pas encore de sens critique et son âge ne lui permettant pas de porter un jugementsur la véracité de ces quelques dires.

La faculté de penser par soi-même découlerait donc d'une faculté à exercerson esprit critique.

Cet exemple démontre le crédit d'autrui sur l'innocence d'un enfant mais n'exclut pas pour autantque l'adulte soit tout aussi influençable. Cependant pour entretenir l'idée du cas d'un enfant, nous pourrons noter un fait assez paradoxal.

Si l'enfant estamené à être apte à penser ce n'est pas, évidemment, en toute autonomie, non, c'est parce que sa mère lui parle.Ainsi l'influence d'un tiers ne présente pas seulement une limite à la pensée. b ) Domaine de la religion. »

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