Devoir de Philosophie

Quand on se borne à exercer son droit, est-on pour autant en règle avec sa conscience ?

Publié le 03/08/2005

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droit

Ce sujet pose le problème du rapport entre le droit d'une part, la justice et la loi morale de l'autre. En effet, en me bornant à exercer mon droit je puis n 'être pas en règle avec ma conscience s'il existe une justice qui ne se ramène pas au droit et si le droit n 'est pas ainsi toujours juste, ne lui étant pas toujours conforme, ou si la loi morale ne s'identifie pas à la loi juridique, même lorsque celle-ci est juste. C'est cet aspect du problème que nous aborderons ici.

  • 1. Distinguer loi morale et loi juridique
  • 2. Kant : l'obéissance au devoir est la seule règle de la conscience morale

a) Le devoir, mobile de l'action morale b) La formule essentielle du Devoir c) La raison détermine le Devoir d) Les trois formules de l'unique Devoir e) Seul le respect du devoir nous met en règle avec notre conscience

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« c) La raison détermine le DevoirAinsi, le devoir moral ne peut être déterminé que par notre raison.

La raison est en effet la capacité qu'a l'hommed'énoncer des lois universelles.

Agir par devoir, c'est faire cet acte dont la maxime (la règle de conduite) peut êtreconsidérée sans contradiction comme une loi universelle, et ne faire cet acte que par respect pour cette loi.Exemple : « Pour arriver le plus vite et le plus sûrement possible à la solution de la question de savoir s'il est légitimede faire une promesse trompeuse, je me demande si je verrais avec satisfaction ma maxime (de me tirer d'embarraspar une fausse promesse) érigée en une loi universelle (pour moi comme pour les autres), et si je pourrais admettrece principe : chacun peut faire une fausse promesse quand il se trouve dans un embarras dont il ne peut se tirerautrement.

Je reconnais aussitôt que je puis bien vouloir le mensonge, mais que je ne puis vouloir en faire une loiuniverselle.

En effet, avec une telle loi, il n'y aurait plus proprement de promesse : quelle vanité que d'annoncer mesintentions pour l'avenir à des hommes qui ne croiraient point à cette déclaration ! » (ld.).

L'action mauvaise est ainsitoujours issue d'une volonté qui fait une exception pour elle. d) Les trois formules de l'unique Devoir « Agis toujours de telle sorte que tu puisses vouloir que la maxime de ton acte devienne une loi universelle.

» « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, dans ta personne ou dans la personne d'autrui, toujours en mêmetemps comme une fin, jamais simplement comme un moyen.

» « Agis toujours de telle sorte que tu puisses te considérer comme législateur et comme sujet dans un règne desfins rendu possible par la liberté de la volonté.

» Selon Kant, la volonté n'obéit pas toujours naturellement à la raison.

Dans cecas la raison exerce une contrainte sur la volonté.

Cette contraintes'appelle un impératif.

Les impératifs sont de deux sortes :— les impératifs hypothétiques expriment la nécessité pratique de certainesactions considérées non en elles-mêmes mais pour leurs résultats, c'est-à-dire comme des moyens subordonnés à une fin (par exemple, je dois prendrece médicament pour guérir, si je veux guérir).

Les impératifs hypothétiques serattachent à la prudence et visent le bonheur de l'individu ;— les impératifs catégoriques, en revanche, commandent les actions non pourleurs résultats, mais pour elles-mêmes.

Ils ordonnent sans condition et sontd'une évidence immédiate : dès qu'ils sont aperçus, la volonté sait qu'elle doits'y soumettre.

En outre, étant indépendants de toute fin, les impératifscatégoriques s'imposeront à n'importe quelle volonté particulière.

Ils secaractérisent donc par leur universalité.

C'est pourquoi il n'y a au fond qu'unseul impératif catégorique d'où tous les impératifs du devoir peuvent êtredérivés et que Kant énonce ainsi : « Agis uniquement d'après la maxime quifait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle ».De cette formule, Kant en déduit trois autres :• « Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volontéen loi universelle de la nature.

»• « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personneque dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin,et jamais simplement comme un moyen.

»• « Agis toujours de telle sorte que tu puisses te considérer comme législateur et comme sujet dans un règne desfins rendu possible par la liberté de la volonté.

» e) Seul le respect du devoir nous met en règle avec notre conscienceDans ces conditions, il apparaît qu'en lui-même le simple exercice de notre droit ne saurait nous mettre en règleavec notre conscience : la conscience morale ne peut se satisfaire que du respect du Devoir, elle ne peut quecondamner tout acte allant à rencontre de l'impératif catégorique de ce Devoir, même si cet acte est parfaitementlégal.. »

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